L’opinion publique et ses très coûteux errements

par César JULES
vendredi 9 décembre 2022

L'opinion publique

et ses très coûteux errements

 

Définition :

L'opinion publique est l'opinion portée par un groupe militant qui s'impose à tous. Ceux qui diffusent une opinion divergente sont voués aux gémonies.

Au cours des siècles précédents l'opinion publique a basculé du royalisme au populisme puis au Bonapartisme, puis à une alternance entre royalisme et démocratie.

Sur le plan religieux nous avons assisté au catholicisme flamboyant puis au protestantisme et pour finir à l'athéisme. (par exemple les opinions publiques locales interdisaient à deux jeunes gens de s'épouser si l'un était Catholique et l'autre Protestant).

Au 19ème siècle, l'opinion publique fut favorable à un développement rapide du cadre de vie des citoyens et cela permit, entre autres, la construction de milliers de km de chemins de fer dans tous le pays et même à travers les zones humides. Partout les usines crachaient des fumées noires et dans les villes on se chauffait au charbon, c'était "la belle époque".

Avant la seconde guerre mondiale, l'opinion publique était opposée à la guerre et c'est ce qui permit à Edouard Daladier, négociateur à Munich, d'être acclamé à son retour alors qu'il pensait être hué.

 

Dans un temps récent il y eut une période (années 70) où l'opinion publique était favorable au nucléaire, plusieurs pays, dont la France, se lancèrent alors dans la construction de centrales nucléaires, l'électricité était bon marché et EDF encourageait le chauffage électrique dans les habitations. 

Puis vint une première nuée de jeunes militants activistes totalement convaincus de la justesse de leur opposition aux centrales nucléaires et qui tuèrent le programme nucléaire Français à commencer par le surgénérateur Superphénix.

En Allemagne, Angela Merkel fut obligée par son aile "verte" de proclamer la fermeture de toutes les centrales nucléaires.

Ainsi, quelques 20 ans plus tard on constate une situation de crise.

- Nous avons englouti des milliards pour créer et soutenir les éoliennes et les panneaux photovoltaïques. Ces milliards ont manqué au peuple qui se plaint de ses fins de mois difficiles.

- Nous avons perdu l'essentiel de nos compétences techniques en matière nucléaires car les jeunes se sont détournés de cette filière sans avenir. (Actuellement, nous devons faire appel à des plombiers étasuniens) De ce fait notamment l'EPR a coûté une fortune.

- Les Allemands accélèrent leurs centrales à charbon qui sont évidemment doublement polluantes avec les immenses mines d'extraction et les fumées dégagées par la combustion.

- La multiplication des champs d'éoliennes ou de panneaux photovoltaïques commence à irriter sérieusement les voisins de ces mini usines tout comme les écolos locaux.

- Nombreux pays et surtout l'Allemagne de Madame Merkel ont misé sur le gaz russe qui fut une double erreur car le gaz est un produit fossile à économiser et qu'il n'est pas raisonnable pour un pays de dépendre d'un autre pour son énergie. Et pourtant Madame Merkel fut acclamée par l'opinion publique, aujourd'hui, elle doit raser les murs.

- Une crise doublée par une autre erreur fatale, engloutir, là encore, des milliards (toujours bienvenus ailleurs) dans le bannissement des véhicules diesel et la promotion insensée des voitures électriques. Aujourd'hui, en Allemagne, les véhicules électriques roulent avec de l'électricité fabriquée à partir d'une énergie fossile, c'est-à-dire, compte tenu des pertes en charge, qu'ils consomment mécaniquement plus d'énergie fossile que les voitures à moteur thermiques. A noter que la Suisse vient d'annoncer qu'en cas de pénurie d'électricité elle réduirait le rechargement des véhicules électriques.

 

Depuis les années 2020, le nucléaire quitte doucement son statut de paria dans l'opinion publique et l'on se remet à faire des projets. Mais que de temps perdu !, mais que de milliards perdus !

Avec ces montagnes d'Euros ou de dollars, on aurait pu aider les pays en développement à accélérer leur mouvement comme ils viennent de le réclamer encore dans la Cop 27, sous prétexte de Réchauffement climatique.

Avec ces montagnes d'Euros on aurait pu, sans doute, éviter les gilets jaunes en France. On aurait….

 

Aujourd'hui l'opinion publique est profondément marquée par la grande affaire du réchauffement climatique et par la responsabilité humaine dans ce réchauffement. Parallèlement à cela, la substance appelée carbone a été désignée comme l'ennemi N°1 à tel point que "l'empreinte carbone" est devenue une référence.

On nous parle d'unanimité des scientifiques sur ce sujet mais la réalité est que les chercheurs plus incertains sont interdits de vitrine (notamment médias) tant qu'ils n'ont pas abjuré leurs doutes.

Un cas bien connu : le scientifique (doublement médaillé) Claude Allègre, qui fut aussi un temps ministre, a guerroyé quelques années contre le GIEC. Il a dû finir par rentrer dans le rang. Cet exemple reste valide sur son fondement, même si le comportement global de l'intéressé ne fut pas exemplaire.

Nous verrons bien dans quelques décennies l'évolution de ce réchauffement en se rappelant cependant qu'il y a seulement moins de mille ans et sans carbone humain, le sud du Groenland était vert.

César Jules

décembre 2022

 


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