L’ultra gauche, c’est extra

par siatom
mercredi 26 février 2014

Dans les années 70 nous avions déjà eu la lessive Omo qui lavait plus blanc que blanc, aujourd’hui grâce à l’homo auctoritus, l’extra Ministre de l’Intérieur Manuel Valls, nous avons désormais l’ultra gauche.

D’ultra jusqu’à présent, nous ne connaissions que quelques groupes de supporters souvent avinés gravitant autour de certains clubs de foot. Il y avait bien aussi nos compatriotes ultramarins qui vivent comme leur appellation l’indique très loin de nous au-delà des mers mais nous savons parfaitement les situer.

Il nous arrive même d’aller leur rendre visite, le soleil y est généreux et nous dispense ses rayons ultraviolets bénéfiques pour notre peau pâlotte et pour l’activité des dermatologues.

On a aussi entendu parler des ultrasons et de leurs applications diverses bien que nos oreilles soient incapables de les percevoir en raison nous dit-on d’une fréquence trop élevée, mais qui est capable de nous dire où se niche sur une mappemonde l’ultra gauche.

L’extrême gauche, c’est plus facile, elle loge aux confins de la gauche, un pied parfois à l’intérieur et l’autre à l’extérieur, tout comme l’extrême droite campe aux limites de la droite. Il arrive même malgré des intentions initiales divergentes qu’elles se rejoignent dans certaines détestations dans les spectacles de Dieudonné, notamment.

Pourquoi celui qui représente à peu de frais, il est vrai, tant la concurrence est faible, le nec plus ultra des membres de l’exécutif emploie-t-il en le banalisant, pour les cathos et autres manifestants en colère le terme d’extrême droite alors qu’il se refuse à parler d’extrême gauche quand il s’agit des casseurs de Rennes et de Nantes.

Sans doute par bienveillance, voire une certaine complaisance et aussi pour ne pas se froisser avec sa famille politique dont certains membres le croient encore socialiste alors qu’il a viré comme nombre d’entre eux societaliste.

Il sait bien, lui, le licencié en histoire, que les exactions de gauche ne sont que dérapages malheureux sur fond de louables desseins, de souci de faire le bien du peuple même contre son gré tandis qu’à l’opposé de l’échiquier politique on est dans la méchanceté gratuite et raciste.

Pas sur que la victime du goulag stalinien soit morte plus heureuse d’être sacrifiée au nom du bien être collectif que celle déportée à Auschwitz parce qu’ethniquement impure mais ça c’est une autre histoire.

Entre ultra et extra ou extrême, la nuance sémantique parait mince mais réelle, ultra veut dire au delà tandis qu’extra signifie en dehors.

Nous pouvons illustrer cette différence à travers un événement récent et réel : à supposer que notre président se soit marié avec la gracieuse Valérie, son aventure avec une artiste intellectuelle de gauche, redondance inutile, aurait été alors qualifiée d’extraconjugale et non d’ultraconjugale.

Dans le cas qui nous occupe, l’ultra gauche est au-delà de la gauche donc ce n’est pas la gauche tandis que l’extrême gauche est juste dehors, derrière la porte en quelque sorte. Or nous savons que beaucoup de responsables du parti socialiste l’ont poussée cette porte pas si étanche que ça pour faire carrière ensuite.

C’est très rassurant et excellent pour l’estime d’un camp qui s’identifie spontanément au monde du bien d’expliquer doctement qu’il n’a rien à voir avec ces vilaines excroissances qui ne peuvent en aucun cas être sorties du corpus idéologique si sain de la bien-pensance triomphante. 

Voilà pourquoi, sans doute notre intra ministre ultrasensible aux extrêmes quand elles sont de droite a choisi cette formulation plutôt que l’autre.


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