La bataille du rail, de Tarnac à Davos...

par E-fred
mercredi 12 novembre 2008

Il y a quelques mois, Dominique Bussereau avait tenu des propos concernant les "dysfonctionnements" de la SNCF : 

"Ce type de dysfonctionnements a été beaucoup trop nombreux ces derniers mois" et "c’est tout à fait inacceptable".

Au printemps, des Eurostar mettaient plus de dix heures pour rallier Paris à Londres, et le ministre rajoutait : "à chaque fois, les voyageurs ne sont pas informés, sont perdus, reçoivent des informations trop tard". Et pour prendre des "renseignements", Luc Chatel reproche aussi à la SNCF d’avoir un numéro d’appel "surtaxé", le 36 35. La SNCF a dû diligenter un audit des caténaires.

Fin mai, le président de la SNCF annulait une table ronde sur la restructuration du fret. La signature d’un contrat entre l’État et RFF, propriétaire des infrastructures, qui porte à 13 milliards d’euros jusqu’en 2015 les sommes allouées à la rénovation du réseau, permet au gouvernement de disposer d’un argument pour se faire entendre, ce qui améliorera donc l’état des voies de "communications" entre le ministre des Transports et la SNCF...

Ces "sabotages" ont donc permis un "rapprochement" :

Après les actes de malveillance commis samedi contre la SNCF, le secrétaire d’Etat chargé des Transports, Dominique Bussereau, à qui l’on demandait s’il croyait à l’existence de sabotages concertés, a déclaré sur RMC : "C’est hélas la réalité". Sur la même question d’un éventuel sabotage organisé, le président de la SNCF, Guillaume Pépy, a répondu : "nous nous posons la question".

Les actes de malveillance : coups de fusils, fers à béton, plaques de ciment et planches de bois...

1. La SNCF a décidé de porter plainte "à la suite de tirs de fusil ayant très certainement entraîné la rupture de la caténaire" survenue samedi à Marcoussis en région parisienne sur la Ligne à grande vitesse Atlantique.

 

2. Un TGV a percuté ce matin deux plaques de béton posées sur une voie dans la région de Narbonne. Le préfet de l’Aude, Bernard Lemaire, a annoncé la mise en place d’un dispositif de surveillance renforcée des voies ferrées dans le secteur de Narbonne. Bernard Lemaire a rejeté tout « amalgame » entre l’acte de malveillance commis à Coursan, et ceux perpétrés ce week-end dans le nord de la France. « Cet acte de malveillance n’a rien à voir avec le mode opératoire technique, la technicité utilisée dans la région parisienne », où des fers à béton disposés sur des caténaires des lignes à grande vitesse ont fortement perturbé le trafic samedi, a-t-il dit. Le préfet de l’Aude a indiqué que des actes de malveillance s’apparentant à celui perpétré dimanche soir près de Narbonne avaient déjà été recensés dans le passé dans le secteur, des planches ou des morceaux de bois ayant été retrouvés sur la voie.

3. Dans la nuit de vendredi à samedi, des tiges de fer à béton avaient été fixées sur des caténaires, dans l’Oise, l’Yonne et la Seine-et-Marne, affectant les lignes à grande vitesse (LGV) Nord, Est et Sud-Est après que ces fers eurent été percutées à 170 km/h par les trains-balais. Ceux-ci vérifient quotidiennement à 5 heures la sécurité des voies avant l’ouverture au trafic commercial.

Des tiges en fer ont été utilisées comme des crochets (avec systèmes de verrouillage) sur des caténaires, en Moselle, dans l’Oise et l’Yonne, entraînant de fortes perturbations. Des plaques en béton ont été placées sur une voie près de Narbonne, sans provoquer d’énormes dégâts si ce n’est le nez du train.

Un responsable de la CFTC-Transport a déclaré que le mode opératoire, dans le cas des caténaires par conséquent visant des lignes électriques à haute tension, laisse supposer qu’il s’agirait de spécialistes… Des cheminots ou d’anciens cheminots.


Dans le même sens, Bernard Aubin, secrétaire fédéral de CFTC-Transports, précise que les lignes aériennes de 25 000 volts sont extrêmement dangereuses et qu’« Il est donc peu probable que les méfaits commis en différents points du réseau soient l’œuvre d’amateurs (...). Seules des personnes rompues aux interventions sur de la haute tension ou initiées peuvent poser un tel dispositif sans mettre leur vie en péril ».
Un porte-parole de la SNCF a temporisé les événements en affirmant que ce genre d’incidents prémédités n’étaient pas exceptionnels.
Selon un spécialiste de l’entretien des caténaires, parlant sous le couvert de l’anonymat, ces actes de sabotage sont faciles à organiser pour des gens connaissant bien la SNCF et Réseau ferré de France. "Le travail d’entretien sur les caténaires s’effectue la nuit sur les lignes à grande vitesse (LGV), le courant est coupé pendant nos interventions, il suffit de savoir quand a lieu une intervention pour prendre une échelle et installer le fer à béton et repartir", a expliqué ce spécialiste à l’AFP.

M. Bussereau avait aussi déclaré : "J’ai demandé à la ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, de faire en sorte que nos policiers, nos gendarmes sur le terrain aient un œil particulièrement acéré sur la surveillance des voies ferrées".
C’est cet œil particulièrement acéré qui a permis l’interpellation à Tarnac de dix personnes.
Pas moins de 150 policiers ont été mobilisés pour démanteler ce groupuscule. La ministre de l’Intérieur a révélé qu’il était sous la surveillance de la DCRI depuis le mois d’avril.
Les jeunes gens vivaient dans un appartement au-dessus de la mairie. Les autres, élevaient chèvres et moutons dans une ferme.

Le travail des spécialistes de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie (IRCGN) aurait permis de découvrir « une trace d’ADN » à proximité d’une des caténaires visées, ainsi que des empreintes digitales, en cours d’exploitation. Lors des perquisitions, à Tarnac, les policiers auraient saisi un dispositif utilisé par les saboteurs : un fer à béton en forme de crochet à fixer sur la caténaire.

Filatures, surveillances, écoutes téléphoniques ont complété les investigations, jusqu’à établir « le lien entre les lieux et les heures de sabotage et l’activité d’un certain nombre de membres du groupe », a résumé Michèle Alliot-Marie.

Plusieurs des membres du groupe de Tarnac auraient, dans le passé, participé à des manifestations anti-mondialisation à l’occasion de grandes réunions internationales, telles que les G20, G8 ou Forum de Davos.
 

Ceci expliquant peut-être cela...

Sources :
http://www.lepoint.fr/actualites-societe/sabotages-sncf-dix-personnes-toujours-en-garde-a-vue/920/0/290772

http://www.fmcradio.info/index.php?dd1=6&news=8660 

http://www.rtl.fr/fiche/2426653/la-serie-noire-continue-pour-la-sncf.html 

http://www.lepoint.fr/actualites/bussereau-souligne-la-hausse-des-actes-de-malveillance-visant-la/914/0/290228

http://www.liberation.fr/politiques/0101257813-une-mouvance-anarcho-autonome-aux-contours-mysterieux 
 


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