La bravoure de Sarkozy Nicolas

par Imhotep
mardi 8 décembre 2009

Les médias nous ont vendu une belle histoire, un conte de fée, pourtant à dormir debout, de cette France terre d’accueil, nourricière d’un homme politique nouveau, un homme compétent, actif transparent et courageux. Il est du reste si compétent qu’il dit n’importe quoi de l’énergie nucléaire à EDF, se trompe pour l’industrialisation de la Grande Bretagne, fait des bévues avec Rice et le mari d’Angela Merkel, ignore les lois du travail du dimanche pour les Champs Elysées qu’il cite pourtant si abondamment, invente des horaires de travail des dockers de Rotterdam, confond les statuts d’employés de la SNCF, perd pied et mélange sous-marin tactique nucléaire et sous-marin à propulsion nucléaire (pas grave c’est lui qui appuiera sur le bouton, il démarrera le sous-marin plutôt que d’envoyer la bombinette ou l’inverse, plus grave), si compétent que superflic depuis 7 ans l’insécurité progresse aussi vite que ses chevilles gonflent quand il s’autocongratule de sa manière d’avoir réglé la crise internationale. Il est actif comme l’est le mouvement brownien, ou l’homme qui se noie en faisant beaucoup d’écume, d’activité il a celle du chaos universel, et l’empilement des lois après celui des déclarations tonitruantes du Tarzan qui se frappe la poitrine en lâchant son cri dans la jungle. Lui qui devait faire de l’Elysée une maison de cristal transforme ce palais en bunker avec des piranhas dans les douves, des tireurs d’élites en haut des miradors, des tigres affamés dans la cour de garde et un panneau à l’entrée indiquant que le sol est miné et les barbelés électrifiés quand il s’agit d’en savoir un peu plus sur les sondages, de regarder dans l’agenda présidentiel qui sur le site n’indique aucune des légions d’honneur des amis milliardaires et étrangers (Desmarais le Canadien et Frère le Belge), les réunions avec les élus UMP, ou la présence aux meetings UMP, toutes les petites réunions de conspirateurs avec les moyens de l’Etat français, dans les locaux de l’Etat français, avec les sous des Français. La transparence n’est que de la poudre aux yeux qui porte un autre nom : l’arrogance et qui se veut être la baguette magique qui transforme tout acte indécent devenu par cette transparence à géométrie très variable - Guaino ne l’aime pas beaucoup quand il s’agit de révéler son indécent salaire - une qualité à honorer à genou le dos courbé.


Parlons donc maintenant, puisque l’actualité nous y oblige, de cette quatrième qualité cardinale de l’Empereur de toutes les Frances : sa bravoure (je préfère ce terme flamboyant à celui de courage).
 Avant de parler d’actualité, et bien que votre mémoire soit fraîche comme une laitue encore toute enguirlandée de perles de la rosée matutinale, je vais vous la raviver avec quelques faits dont l’accumulation a un effet didactique avant que l’histoire ne soit supprimée des cours de terminale S.
 
Sans remonter à Mathusalem, nous avons derrière nous en à peine trois ans un concentré de la bravoure - bravitude ? - de Nicolas the First. Comme dirait David Vincent, tout a commencé... en fait non, je ne prends cette histoire qu’en cours. La légende ayant débuté par l’intervention héroïque de notre héros transgalactique lors de la prise d’otage de la maternelle de Neuilly. Depuis Superman dort avec le pyjama de Sarkozy.
 
Souvenez-vous, braves gens, au printemps 2006, le Nicolas nous a fait une valse à trois temps :
  1. le gouvernement avait piqué l’idée lumineuse du CPE au cerveau inventif du futur candidat à la présidentielle Sarkozy. Oui à cette époque avant que Carlita ne trouve à son Carlito 5 cerveaux de plus il n’en avait qu’un. Le futur Kaiser Sarkoko s’en était plaint avec véhémence : on lui avait ignominieusement volé sa géniale idée
  2. le bas peuple ne semblait pas très chaud pour cette idée qui n’était plus que celle du gouvernement, son inventeur par une modestie louable qui est tout à son honneur temporisait
  3. n’écoutant que son ardeur au combat, le Grand Timonier décida alors d’une retraite bruyante en rase campagne demanda avec hauts cris le retrait de cet injuste CPE, négociant en douce avec l’ennemi, un certain Julliard recevant un appel de soutien du ministre solidaire du Gouvernement (Bruno Julliard : « Sarkozy soutenait les anti-CPE » Le Figaro)
 Pendant cette merveilleuse campagne électorale où la presse impartiale, dont la célébrissime maaâme Chabot qui offrait 3 heures à Nicolas la veille du décompte de temps de parole quand elle n’en offrait que 2 aux autres intervenants, donnait la parole tantôt au candidat tantôt au ministre présent parfois là où il n’avait rien à y faire comme cet épisode mi marin mi religieux aux côtés de la MAM sur un navire de guerre de la Royale, notre Grand Timonier poursuivant sa « longue marche » vers le pouvoir annonçait le menton en avant et la mèche au vent : oui j’irai en banlieue les mains dans les poches et le sourire aux lèvres (ayant même affirmé le jour se son spot publicitaire pour une certaine marque de nettoyeur haute pression qu’il y serait toutes les semaines s’il fallait). Bien entendu n’écoutant que son courage, il n’y est pas retourné. Bon je suis taquin. Il y est bien allé une fois à Meaux chez Copé, en grand secret, avec comme seule caméra autorisée celle de son thuriféraire de Télé Sarko (François de la Brosse qui mérite bien son nom et qui a été remercié en ayant le marché de l’Elysée pour faire le site officiel avec sa société ZNZ, tiens copain coquin ?), mais la télé libre a réussi un petit reportage à faire froid dans le dos en montrant des tireurs d’élite sur les toits alentours. Courage certes mais quand-même. Kennedy a bien été assassiné tout de même ! Nouveau reniement.
 
Un autre épisode peu glorieux et qui ne restera sans doute pas dans les annales de la République tant cela paraît anecdotique bien que pourtant ce soit un fort bon résumé du candidat et futur président Sarkozy : lâcheté et mensonge. En pleine campagne, the Big Boss vient à Lyon pour un meeting. Il doit faire un passage chez un commerçant, chocolatier de son état, sur le plateau de la Croix-rousse, colline célèbre pour sa révolte des canuts. Las quelques manifestants (une vingtaine ou un peu plus), sont là en comité de réception. Le lider Massimo bien plus bravache en parole qu’en acte, car de la coupe aux lèvres, chez lui, il y a un océan … de communication, joue petit bras et n’y va pas de peur des quolibets. Il n’en mentira pas moins deux fois. La première en disant que ce ne sont pas quelques vociférateurs de quartier qui vont le faire reculer. Mais pour reculer il faut avoir avancé et comme il n’a jamais fait le premier pas en direction du boulevard de la Croix Rousse il n’aura pas eu à reculer. La seconde c’est quand il dira que son avion avait du retard ce qui - il en était parfaitement désolé - ne lui permettait pas d’honorer ce rendez vous chocolaté : tempus regit. Renseignement pris, son avion avait de l’avance. Hou le menteur ! Morano je te vois ! : Le candidat de l’UMP à l’élection présidentielle Nicolas Sarkozy a annulé jeudi une visite à la Croix-Rousse, l’ancien quartier des ouvriers de la soie, les canuts, à Lyon, où l’attendaient des manifestants hostiles.
C’est la première fois que l’ex-ministre de l’Intérieur renonce à une étape d’un déplacement de campagne.
Nicolas Sarkozy et son entourage ont invoqué un retard de 45 minutes de son avion. Mais selon une source aéroportuaire, il a atterri à 14h56 à l’aéroport de Bron, soit plus d’une demi-heure avant le rendez-vous prévu au coeur de la Croix-Rousse, chez le patissier-chocolatier Bouillet. Le NouvelObs
 
Mais le téméraire Sarkoko ne rechigne jamais à annuler de courageux déplacements. Ce fut le cas :
Mais il ne se dérobe pas que pour des réunions. Lorsqu’au printemps 2008, la France ayant fait une toute petite croissance le trimestre d’avant, révisée à la baisse trois mois plus tard, les deux pieds bien profonds dans le tas de fumier notre Coq gaulois en remontre aux sachants et vante avec cette modestie maintenant bien connue sa manière et son art d’avoir vaincu une crise qui avait pris le détroit d’Ormuz pour, venant des Amériques lointaines (et de la Londres voisine cependant, morts aux Anglais comme disait mon grand-père), selon Lagarde éviter les côtes armoricaines. Il omettait que l’Allemagne faisait 4 fois mieux. Ca pour sûr, l’ami Sarkozy n’a peur d’aucune caméra quand il s’agit de bomber le torse ou de s’attribuer les mérites des autres, en revanche il aime tout à coup le silence et l’ombre d’une retraite religieuse et bien méritée quand il s’agit d’annoncer les mauvaises nouvelles. Quand la croissance s’effondre, plus de Sarko à l’horizon. C’est Fillon, le néo-menteur du mur de Berlin, et la couronnée meilleure économiste d’Europe qui s’y collent. A lui la gloire des sommets - enfin ceux qu’il annonce comme des sommets, ou comme historiques, ou comme la première fois dans l’histoire de l’humanité, ce n’est évidemment pas la petitesse de sa gloire qui l’étouffe - à eux les quolibets des abysses. Et depuis c’est toujours ainsi. Ce sont les préfets qui sautent, mais c’est lui qui fait les lois. Mais en matière de communication, le téméraire et flamboyant communiquant qui loge à la Lanterne ne désire plus aucune conférence de presse comme promis. Le courage n’est pas de répondre à des questions vicieuses de journalistes pourtant pas très incisifs. Faut pas exagérer.
 
Cette bravoure ne s’arrête pas là. Fier comme Artaban, il vole au combat, le poitrail nu en offrande à la mitraille, drapeau au vent en lançant des cris de guerre. Notre Bayard contemporain raconta pourtant un peu partout comment n’écoutant que ses tripes il avait répondu avec fermeté et de façon combien admirable qu’il irait braver à Moscou les obus de la Géorgie à un Bush, conscient du danger que pouvait courir l’irremplaçable petit Père des peuples, qui lui déconseiller d’y aller. Mais voilà les USA sont un pays assez pragmatique et qui en matière de communication en connaît un rayon. Ce ne sont pas eux qui sont les grandes oreilles du monde à qui on allait la faire et ont donc enregistré cette fameuse conversation téléphonique. Et c’est celle-ci qui a entraîné ipso facto une grande méfiance d’Obama vis-à-vis de notre Kaiser Gonfaron et menteur. En effet la vérité est toute autre. C’est Bush qui a convaincu le fonceur, quelque peu timoré sur le coup, d’y aller. Washington ne digère en effet toujours pas que Nicolas Sarkozy ait raconté qu’au moment de la guerre en Géorgie, en août dernier, le président américain a tenté de le dissuader de se rendre à Moscou pour négocier un cessez-le-feu alors que le procès-verbal de l’appel téléphonique montre que c’est exactement le contraire qui s’est passé. Jean Quatremer. Mais cette histoire ne s’arrête pas là. Elle est bien plus grave, hors le fait de nous ridiculiser et de créer un différend lourd avec un autre pays, car le ventilateur omnidirectionnel va se coucher devant Poutine. Parti avec un projet en quatre points comprenant l’intégrité du territoire géorgien, il revient avec un pacte en six points autorisant la Russie à rester en Géorgie, ce qui est encore le cas aujourd’hui. Ce accord était ensuite explicité par une lettre de Sarkozy :  "Selon une lettre du président français Nicolas Sarkozy, datée du jeudi 14 août, à son homologue géorgien Mikheïl Saakachvili clarifiant l’accord de cessez-le-feu, les forces russes de maintien de la paix pourront patrouiller à "quelques kilomètres" hors d’Ossétie du Sud en territoire géorgien. L’original de cette lettre a été montré samedi 16 août à l’AFP par un haut responsable géorgien préférant garder l’anonymat. Ces forces pourront se rendre dans "une zone d’une profondeur de quelques kilomètres depuis la limite administrative entre l’Ossétie du Sud et le reste de la Géorgie, de façon à ce qu’aucune centre urbain significatif n’y soit inclus, je pense en particulier à la ville de Gori", dit ce document signé par Nicolas Sarkozy. Ces mesures "prendront la forme de patrouilles effectuées par les seules forces de maintien de la paix russes aux niveaux autorisées par les arrangements existants, les autres forces russes se retirant sur leurs positions antérieures" aux hostilités." (source Nouvel Obs - AFP) Belle victoire, grande reculade. La gloire de se mettre à plat ventre devant ceux qui paraissent forts. Les moulins à vent font de piètres guerriers. Mais sa couardise ne s’arrête pas là. Plutôt que d’affronter le conflit, d’être là, il repart à cap Nègre et profite de la tragédie d’Afghanistan pour y partir et n’y rien faire sur place si ce n’est de s’y faire photographier désinvolte les mains dans les poches devant des soldats méprisés - photo qui va en choquer plus d’un, et photo dans certains journaux recadrée pour la bonne cause - , ce qui lui permet de fuir. Et honte absolue, il se fait plaindre, lui qui devant l’adversité de la mort des autres sent le poids de sa solitude, ceci permettant aux journalistes méprisables et dégoulinant de flatterie obscène de lui tailler le costard de la dignité présidentielle enfin trouvée dans l’épreuve. « Je me souviens de l’appel du président américain disant la veille de notre départ à Moscou : ‘’n’y va pas, ils (les Russes) veulent aller à Tbilissi, ils sont à 40 km. N’y va pas, dénonce’’. Nous y avons été avec Bernard Kouchner, comme par hasard, alors que nous y étions, le cessez-le-feu a été annoncé », a explique Nicolas Sarkozy sous forme de règlement de compte avec le président américain.
 
« Lorsque le 8 août, il a fallu partir pour Moscou et pour Tbilissi, qui a défendu les droits de l’Homme ? Est-ce que c’est le président des Etats-Unis qui a dit +c’est inadmissible+ ? Ou est-ce que c’est la France qui a maintenu le dialogue avec M. Poutine, M. Medvedev et M. Saakachvili ? », a expliqué Nicolas Sarkozy qui avait visiblement envie de montrer son courage politique.
 
Actualité française. 
 Au fait c’est Rice qui a fait signer Saakachvili après modifications des erreurs de Sarkozy, mais pas suffisamment.
 
Venons en à l’actualité qui démontre aux peuples assemblées et béats quelle est la bravoure de notre pourfendeur du capitalisme financier. Marianne2 : Ca a parfois du bon d’avoir un Président grande gueule... encore faudrait-il qu’il soit courageux ! « Après tout ce qui s’est passé avec la crise financière, c’est quand même très rassurant que ce soient les idées françaises de régulation qui triomphent en Europe », s’était félicité Nicolas Sarkozy quand son candidat, Michel Barnier, avait hérité le 28 novembre du poste de Commissaire au Marché intérieur et aux services financiers. Scandale en Angleterre ! […]Vendredi 4 décembre, les mains ouvertes et le regard sérieux, Michel Barnier répondait à un entretien dans le quotidien économique La Tribune, approuvant le point de vue anglais : « je n’ai pas besoin qu’on m’explique l’importance de la City, » insistait le nouveau commissaire, se félicitant de recruter un directeur général britannique au marché intérieur... alors qu’il lui avait été imposé par Bruxelles contre son gré !
 
Cette semaine, Nicolas Sarkozy ira voir Gordon Brown pour s’excuser de cette brouille... qui a fait écran aux signatures d’accord sur la régulation financière en Europe où l’Angleterre a obtenu un véto et des garanties pour « protéger les intérêts » de la City ! Tout est bien qui fini bien pour les hedge funds, spéculateurs et traders à haut risque de la capitale britannique...
 
Une leçon à retenir pour l’avenir : face aux lobbies financiers ou aux partenaires britanniques, l’intransigeance de Nicolas Sarkozy dure deux jours. Espérons qu’il tienne quelques heures de plus face à la réticence des Etats-Unis au sommet de Copenhague !
 
Au passage trois remarques. Barnier avait juré ses grands dieux qu’il serait bien présent à l’Assemblée Européenne s’il était élu, bien que beaucoup disaient qu’il voulait retrouver un poste de commissaire européen. Il a trahi sa parole et a désobéi à Sarkoko qui lui aussi affirmait que tout candidat élu devrait siéger à Strasbourg (sauf Barnier, sauf Hortefeux, sauf Nora Berra). Et d’une. Brown a remis Sarkoko à sa place en annulant une rencontre avec lui avant le sommet de Copenhague alors que Sarkoko voulait plaider la cause de Barnier. Et de deux. De quoi se mêle notre Président ? N’est-ce pas l’Europe qui a désigné Barnier ? Se croit-il Président de l’Europe ? L’Europe n’a-t-elle pas pris ses responsabilités en nommant Barnier ? N’est-ce pas à elle de justifier son choix si encore elle a à le justifier ? Ne déstabilise pas l’Europe en voulant plaider à sa place ? Se croit-il toujours aussi fort partout et en tout temps que son intervention va résoudre tous les problèmes ?
 
On voit donc que les discours sont une chose, les actes une autre et qu’en fait la City qui nous a mis dans une situation de danger extrême est finalement plus forte que nos politiques et que le plus grands donneurs de leçon et un des plus vantards de tous les temps est un des plus couards que nous ayons eu à connaître. Les médias configurateur de ce personnage de conte auront des comptes à rendre devant l’histoire te les générations futures.
 
Vignette Wikipédia : La mort de Gaston de Foix à la bataille de Ravenne
 

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