La cause palestinienne et l’opinion internationale

par teddy-bear
samedi 29 septembre 2012

Colonie illégale en construction

29 novembre, Journée internationale de solidarité avec les Palestiniens

Tandis que la colonisation israélienne en Cisjordanie, dont l'Autorité palestinienne réclame le gel avant toute discussion, se poursuit au mépris du droit international (1), à l'ONU notre bon président lénifie sur le conflit palestino-Israélien. Pourtant, il avait déclaré durant sa campagne qu'il fallait "tout faire pour faciliter la reconnaissance de l'Etat palestinien". Mais aujourd'hui il explique qu'il fallait avant tout des négociations et qu'une proclamation unilatérale ne serait pas la bonne solution, les mêmes mots que la droite hier au pouvoir.

En 2011, Mahmoud Abbas avait échoué lors d'une demande d'admission de la Palestine comme Etat membre, s'attirant le courroux d'Israël et des Etats-Unis qui menaçaient d'utiliser leurs vétos, alors la communauté internationale le FMI et la Banque mondiale louait la politique économique du gouvernement de Cisjordanie. Si par malheur pour l'Etat d'Israël, un Etat palestinien voyait le jour sans sa bénédiction, il mettrait en route un éventail de représailles qui iraient du non-remboursement à l'Autorité palestinienne des droits de douane que l'Etat juif perçoit en son nom, jusqu'à l'annexion de la vallée du Jourdain ou des "blocs de colonies" juives en Cisjordanie, vieux fantasmes israéliens du Grand Israël, mais avec une lourde conséquence que serait le renforcement de l'influence du Hamas en Cisjordanie, une catastrophe pour Israël.

Devant l'assemblée générale Abbas, l'oreille basse, réclame un nouveau statut intermédiaire amélioré pour son pays, celui d'Etat non-membre, entité observatrice. Comme le Vatican ! Ce qui ne changerait pas grand-chose au sort des Palestiniens. A noter que la demande d'admission comme membre à part entière reste posée .

La date de la présentation de la résolution à l’Assemblée générale pourrait être influencée par la campagne électorale américaine, l'autorité palestinienne misant sur une relative équité de la part du candidat Obama, qui devrait l'emporter sur son adversaire, le mormon et milliardaire Romney qui vient de déclarer que s'il est élu, il se garderait bien d'intervenir pour relancer le processus de paix interrompu depuis deux ans..

Par contre, le ton reste vif lorsqu'il réaffirme qu'il est temps de remettre la Palestine sur les lignes de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale. Puis, ensuite lorsque l'on entend Saëb Erakat déclarer que lorsque la Palestine obtiendra cet humble statut, "pas un Israélien ne pourra dire que ce sont des territoires disputés" "La Palestine deviendra un pays sous occupation (...). Il pourra alors adhérer à toutes les agences internationales" de l'ONU." Comprendre : Cour internationale de justice et Cour pénale internationale, qui pourraient à terme juger l'Etat hébreu pour ses violations du droit international, cette terreur du pouvoir israéliens et de son armée d'occupation dont les chefs sont passibles de ces tribunaux. A condition que ces deux instances onusiennes veuillent le recevoir, ce qui n'est pas certain..

Puis, lorsque Mahmoud Abbas, précise qu'il parle « au nom d'un peuple en colère" qui déplore de ne pouvoir faire reconnaître ses droits malgré « une culture de paix et de résolutions internationales ». Et accuse Israël de procéder à un « nettoyage ethnique » avec ses colonies à Jérusalem-Est, d'annexer de grandes parties de la Cisjordanie » et de « refuser de discuter sérieusement de la question des réfugiés palestiniens ».« Israël est récompensé pendant qu'il poursuit sa politique de guerre, d'occupation et de colonies »,

Un peuple en colère en effet,aujourd'hui, la Cisjordanie, qui dépend de l'aide internationale, est aujourd'hui secouée par une crise budgétaire sans précédent et en proie à des manifestations quelquefois fois violentes et derrière la grogne économique, les opposants sont de plus en plus nombreux à réclamer une abrogation pure et simple des accords d'Oslo. En effet la Palestine sinon Gaza est le seul pays occupé financé par l'occupé et la communauté internationale. Or, en tant que puissance occupante, ce devoir incombe à Israël, l'autre terreur des dirigeants d'Israël, car une charge financière légale mais létale pour l'économie israélienne et de sa fragile paix sociale..

Peu après, Nétanyahou, l'a rembarré dans son propre laïus : « Nous ne résoudrons pas notre conflit par des discours diffamatoires à l'ONU. » Auparavant, il déclarait, aidé du schéma d’une bombe atomique schématique qu’il a brandi à la tribune, que « Face à une ligne rouge claire pour empêcher de se doter de l’arme atomique, l’Iran cédera ». (Le toupet lorsque l'on sait que l'Etat hébreu possède une telle arme) Et ressasse depuis de longs mois que son pays est prêt, à titre préventif ce que Washington refuse, à bombarder les installations iraniennes. Ce que le gouvernement de ce pays nie en affirmant qu'il ne s'agit que de recherches pacifiques, ce qui peut être vrai ou faux, voulant doter l'Iran comme tant d'autres de l'énergie nucléaire domestique.

Voilà où nous en sommes après des dizaines et des dizaines d'années d'imposture reconnue par la communauté internationale qu'est la création, là vraiment unilatérale, de l'Etat juif d'Israël. Force est de constater que la résistance palestinienne s'étant tue, l'opinion mondiale pourtant horrifiée par le sort réservé aux Palestiniens d'hier et d'aujourd'hui et les usurpations de biens et de territoires appartenant à des autochtones pacifiques, se détourne de la situation des Palestiniens et de leur cause. Une des raisons paradoxales, d'être du terrorisme donc infernale et de l'inanité de la diplomatie dans ce cas plutôt complice .

(1) Selon l'ONU, ce sont au total plus d'un demi-million de colons qui habitent désormais les territoires occupés


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