La Chine tolère la torture animale

par Lislandais
samedi 15 novembre 2008

Ce n’est pas un scoop, j’en conviens. Je n’ai pu toutefois m’empêcher de vouloir évacuer le profond dégoût que m’a inspirée une vidéo.

Je me sens tellement plus prolixe quand il s’agit de décrire notre quotidien islandais.
A l’aise, serait plus exact. Pourtant j’ai le sentiment de n’avoir d’autre choix que d’écrire... pour me libérer de ce malaise justement, de cette nausée qui m’a donné envie de gerber. D’écrire au sujet du mail que j’ai reçu et qui contenait une vidéo.
Une vidéo que certains pourront peut être regarder jusqu’à la fin.

(Interdit aux moins de 18 ans)


Pledge to go fur-free at PETA.org.

Moi, je n’y suis pas parvenu. Mon cœur ne pas paru assez solide pour cet exercice.
Il y est question d’animaux torturés. Ni d’insectes, ni de poissons... Mais de chiens, de chats et de renards en particulier. La scène a été filmé en Chine par une association qui défend les droits des animaux.
La Chine serait-elle une Société Protectrice des Assassins ?

Certains ne seront peut être pas surpris par l’information. Horrifiés par les images, à n’en pas douter. D’autres penseront qu’il existe dans ce monde des atrocités tout autant inacceptables, dont les hommes, les femmes, les enfants sont les victimes. Ils auront raison. Mais faut-il taire les souffrances animales, parce qu’il en existe d’autres, touchant notre espèce, et plus abominables encore, dont on parle déjà ? Parfois. Je ne souhaite pas comparer ; il ne s’agit pas pour moi de chercher à graduer les actes odieux de certains êtres humains dans l’échelle de l’horreur. Ma démarche est totalement intéressée : j’ai besoin de témoigner pour oublier. Je souhaite dire que certains hommes sont mauvais pour avoir bonne conscience. Je veux croire que ceux qui ont fait cela - qui font encore cela - ne sont en rien comparables avec ce que je suis. Avec ce que, je l’espère, la majorité d’entre nous ne sont pas et jamais ne seront.

J’ai d’abord pensé... Non. J’ai d’abord été incapable de penser. C’est mon corps qui pensait. Mon débit cardiaque s’est subitement accéléré. J’ai voulu fuir. Je me sentais inutile et impuissant. Devant les scènes difficiles de certains films, l’esprit agit comme le balancier d’un funambule ; il compense le stress provoqué, en nous rappelant qu’il s’agit d’une fiction. Mais là, devant cette réalité sans équivoque, brutale, que peut l’esprit, sinon déplorer ? Je fus livré à l’ignominie sans protection, sans possibilité de préserver l’équilibre rassurant de la raison. Le mal est entré en moi sans que je puisse lui opposer le bien.

Ensuite, lorsque l’épouvante s’est répétée maintes fois, lorsqu’il a bien fallu admettre l’inadmissible, j’ai tout éteint. L’ordinateur de ma fille et ma conscience. Je suis allé dehors, dans le jardin, il faisait beau et chaud (si, si !), et nous avons mangé. Et j’ai mangé. L’homme n’est-il pas extraordinaire ? J’ai regardé la nature alentour et je me suis dit : "c’est amusant, l’arbre se déshabille à l’automne, laissant filer ses jaunes, ses ocres, ses pourpres atours au gré du vent, pour se rhabiller au printemps, à nouveau verdoyant, tandis que nous autres nous protégeons de la bise hivernale couverts des pieds à la tête et laissons le souffle chaud de l’été caresser nos corps blanchis par la nuit".

Mais on n’échappe pas à sa mémoire. Toute la journée, la mienne est entrée sans frapper, comme une porte qui claque avec le vent. Elle s’est rappelée maintes fois à mon bon souvenir. Elle diffusait ses images laides, étourdissantes, comme un soleil enfin libéré du nuage qui l’entravait, dardant soudainement ses rayons aveuglants et douloureux. Alors j’ai accepté que ma conscience fasse son oeuvre. Je me suis rassuré en pensant que moi, au moins, j’étais un homme. Pas un porc, comme ces chinois tortionnaires. Et puis lorsque la peur, le dégoût, la colère, la tristesse, s’en sont allés, j’ai rappelé la raison. J’ai imaginé (j’ai voulu croire ?) que peut-être ces "hommes" agissaient dans l’ignorance de la souffrance infligée. Qu’il s’agissait d’une pratique millénaire. Qu’ils n’en demeuraient pas moins des maris aimants et des pères attentifs. En somme, qu’ils étaient totalement irresponsables. Cela n’excusait évidemment rien. L’arrêt immédiat et définitif de ces pratiques n’en demeurait pas moins urgent. Mais cela me permettait d’expliquer. J’en avais besoin.

Cela n’a pas suffi. Alors j’ai conclu que le monde était ainsi fait. Que l’équilibre de la vie reposait sur la proximité de la mort. Que pour 1000 massacres, il y aurait 1000 naissances et 1000 sourires pour autant de pleurs. Cela n’a pas suffi non plus. Parce que je veux croire que 1000 bonheurs sont possibles sans leurs contreparties en souffrances.


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