La contre-attaque de Jérôme Cahuzac...

Le feuilleton tragi-comique de l'ancien ministre du budget se poursuit : reconnu coupable de fraude fiscale, de mensonges réitérés, voilà que Jérôme Cahuzac contre-attaque et accuse François Hollande : l'ancien ministre du Budget semble se disculper en jugeant François Hollande aussi menteur que lui... voire plus. Ainsi en dénonçant le président de la République en personne, Jérôme Cahuzac tente de minimiser le poids de son propre mensonge et de sa propre faute...

"C'est moins grave de mentir pendant quinze secondes devant 577 députés que de mentir depuis un an sur l'état de la France, comme le fait François Hollande... !", aurait-il déclaré à certains de ses anciens conseillers, selon des propos rapportés dans Le Figaro, le mercredi 15 mai. 

Le gouvernement lui aurait ordonné de mentir sur la possibilité de réduire le déficit de la France. "On me dit que j'ai menti sur ma situation personnelle. Cela veut dire quoi ? Qu'il y aurait des mensonges indignes et d'autres qui seraient dignes ? Quand on ment sur ordre, et pour des raisons politiques, à l'Assemblée, est-ce digne ? A ce compte-là, j'ai menti devant l'Assemblée, sur la possibilité de réaliser 3% de déficit en 2013."

On est étonné devant une telle défense et on perçoit l'amertume de cet homme politique... Lors de ses aveux publics, Jérôme Cahuzac affirmait vouloir "retrouver sa dignité, se relever..." Il voulait "affronter le plus dignement possible l'épreuve, il voulait, disait-il, assumer le mieux et le plus dignement possible."

En attaquant François Hollande, on peut se demander si la dignité est au rendez-vous : apparemment, Jérôme Cahuzac ne supporte pas d'avoir été évincé et exclu du parti socialiste et on perçoit un homme désireux de se venger, de régler ses comptes...

Peut-on dès lors parler de dignité ? Il semble que Jérôme Cahuzac n'assume pas ses propres responsabilités en accusant les autres de mensonges plus grossiers...

N'a-t-il pas menti lui-même pendant des mois ? C'est seulement lorsque des preuves ont été réunies contre lui qu'il a été acculé à avouer la vérité...

On ne peut que déplorer cette défense de Jérôme Cahuzac : coupable lui-même, il cherche à trouver plus coupable que lui : est-ce ainsi qu'il prétend assumer ses responsablités ? 

Est-ce ainsi qu'il prétend servir la France ? On perçoit là la vengeance d'un homme blessé qui n'arrive pas à assumer ses graves erreurs et ses trahisons...

Le repentir de Jérôme Cahuzac n'était qu'une façade : comment ose-t-il prétendre vouloir retourner en pollitique après avoir fraudé le fisc, trahi la France ? Comment se fait-il que la loi ne lui interdise pas de poursuivre toute carrière politique ?