La Corée du Nord : un Etat terroriste ???

par SEPH
vendredi 24 novembre 2017

Les tensions ne cessent de monter autour de la péninsule coréenne ces derniers mois. En effet ces derniers mois, Pyongyang a réalisé une série inédite de tests de missiles et a procédé à l'essai d'une bombe à hydrogène (bombe H). En réponse, le Japon (128 millions d'habitants), la Corée du Sud (52 millions d'habitants) et les États-Unis ont mené une série d'exercices dirigés contre la Corée du Nord (26 millions d'habitants).

 La Russie et la Chine ont proposé à la Corée du Nord de décréter un moratoire sur les tests nucléaires et les tests de missiles, appelant parallèlement les États-Unis et la Corée du Sud à s’abstenir de toute manœuvre militaire dans la région et ce au nom de la stabilisation sur la péninsule. Washington a laissé cette initiative sans suite. !!!!

La réponse est venue , le 20 novembre 2017, le Président étatsunien Trump vient de mettre la Corée du Nord sur la liste des pays qui aident le terrorisme. En conséquence, les sanctions seront de facto augmentées. Cet acte qui assujeti ce pays à un blocus très sévère, peut-être considéré comme une déclaration de guerre à la Corée du Nord.

 

I - Pourquoi, en dépit des sanctions, la Corée du Nord veut une force de frappe nucléaire

 

Ce pays a été rasé par les bombes américaines après la guerre, des villages entiers détruits : plus de 4 millions de civils tués. Voilà pourquoi la Corée du Nord déteste autant les Etats-Unis d’Amérique… (voir ANNEXES) https://mirastnews.net/2017/08/12/voila-pourquoi-la-coree-du-nord-deteste-autant-les-etats-unis-damerique/

 

Les USA et leurs alliés de la région ne cessent de provoquer, notamment chaque année au moment des récoltes : les manœuvres militaires US mobilisent les militaires nord coréens à une période où leur aide aux paysans pour la récolte est indispensable, en raison de terrains très montagneux.

 
Sans oublier que la Corée du Nord est confrontée à une stratégie d'embargo économique et financier particulièrement cruelle et inhumaine, auquel il faut ajouter en plus d’incessantes provocations militaires simulant une attaque nucléaire de grande envergure contre ses villes.

La Corée du Nord n’a donc d’autre choix possible que de se doter d'un bouclier militaire crédible. Ceci justifie les tirs de missiles, la conception de nouveaux moteurs à propergol solide et la production de nouvelles ogives nucléaires.

Le sort funeste réservé à des pays ayant accepté de désarmer ou à se défaire de leurs armées (Irak, Libye) ou encore l’assaut systématique mené contre des pays jugés hostiles à Washington (Serbie, Syrie, Venezuela) a convaincu Pyongyang de l’impossibilité de négocier avec le diable.  Reste donc la dissuasion nucléaire et conventionnelle.

C'est pourquoi, en septembre 2017, la Corée du Nord a testé avec succès une bombe H qui, selon les évaluations d’experts nippons et sud-coréens, pourrait être 10 fois plus puissante que les bombes nucléaires d'Hiroshima et Nagasaki. Il s’agit du sixième test nucléaire mené par Pyongyang.

Il ne faut pas non plus oublier les richesses de la Corée du nord propres à attiser bien des convoitises. Au-dessous de la surface de la montagne, la plupart des terres sont des réserves minérales importantes : le fer, l'or, la magnésite, le zinc, le cuivre, le calcaire, le molybdène, le graphite et plus encore, environ 200 sortes de minéraux. Il existe également de grandes quantités de terres rares,

Les estimations de la valeur des ressources minérales du pays ont considérablement varié au cours des années, rendues difficiles par le secret et le manque d'accès. Selon une estimation d'une société minière d'État d'origine sud-coréenne, ils valent plus de 6 billions de dollars.

 

II - Qu'arriverait-il si les USA frappaient la Corée du Nord ?

 

 

L'envoi d'un groupe aéronaval américain dans la région de la péninsule de Corée donne l'impression que les États-Unis s'apprêtent à donner au dirigeant nord-coréen Kim Jong-un la même leçon qu'à son homologue syrien Bachar al-Assad.

En réalité, de brèves consultations avec des spécialistes auraient suffi à la Maison blanche pour comprendre l'ampleur des problèmes qui seraient engendrés par une telle frappe.

Ainsi, dès les premiers jours d'un conflit militaire dans la péninsule de Corée des centaines de milliers de personnes perdraient la vie, et cela même si l'arme nucléaire n'était pas utilisée, annonce l'agence Bloomberg se référant à un rapport du service de recherche du Congrès des Etats-Unis.

Face a un tel désastre, pourquoi les dirigents nord-coréen s'entêtent-ils ?

 

III - Que veut Kim Jong-un

 

 

A l’instar de son grand-père Kim Sung-il auquel il ressemble, Kim Jung-un ne se fait aucune illusion quant à la nature véritable des « monstres » belliqueux d’en-face. Il sait par dessus tout qu’un Traité de paix est la dernière chose qu’ils veulent.

Kim Jong-un veux, avant tout, amener les Etats-Unis a signer un traité de paix avec son pays.

Il veut également assurer la souveraineté de son pays. Ainsi, Kim Jong-un a aussi souligné que son pays entendait accroître ses coopérations avec le Mouvement des non-alignés :

« Les pays bâtissent leur avenir grâce à leur puissance et aucun pays ne devrait se soumettre aux exigences maximalistes d’autrui. Les États-Unis ont attaqué les pays qui étaient faibles sur le plan militaire. Nous sommes pour la paix, mais nous ne reculerons pas d’un iota, des intérêts de notre pays. Nous continuons de nous confronter à Washington sérieusement jusqu’à ce qu’il renonce à ses politiques hostiles et ses menaces. »
 

Contrairement à ce que rapportent les médias des pays hostiles à la Corée du Nord, Kim Jong-un a non seulement démontré sa rationalité mais également une certaine capacité à la planification stratégique et la flexibilité pragmatique que ses adversaires ne veulent pas reconnaître par pur mépris.

Kim Jong-un n’est pas un fou de guerre. Il a proposé à de nombreuses reprises que la Corée du Nord et les USA signent un traité de paix, chaque fois il a essuyé un refus d’Obama et maintenant de Trump. Kim Jong-un veut une paix durable pour toute la région.

 

La Corée du Nord « a besoin d’être assurée […] qu’elle ne sera pas attaquée »

 

 

IV - Le risque demeure d'un dérapage sanglant

 

© AFP 2017 Don Emmert

Imaginons un instant qu'en apprenant que Pyongyang prépare les essais d'un missile intercontinental, Donald Trump décide d'utiliser la force contre la Corée du Nord.

Dans un scénario mou, les USA pourraient se limiter à une attaque contre le missile prêt pour les essais, voire tenter de l'intercepter après son décollage. Cela ne provoquerait pas de scandale mais ne ferait pas non plus beaucoup d'effet : le travail sur les missiles continuerait, même si l'échec des essais le ralentirait.

Dans un scénario plus poussé, les USA pourraient essayer de neutraliser certains sites cruciaux du complexe balistique nord-coréen : les centres de production d'armement, les centres d'essai et les entrepôts. Bien que ces sites soient minutieusement cachés et se situent généralement sous terre, et que les USA ne disposent pas d'information sur la plupart d'eux, cette frappe est théoriquement possible.

Dans ce dernier sénario, le gouvernement nord-coréen doit riposter car sa population est en danger et l'intégrité de son territoire menacée.

La Corée du Nord ne peut admettre d’être impunément agressée et doit engager une réponse proportionnelle à l'attaque de sa souveraineté, sachant que les USA ont toujours refusé jusqu'à présent la solution diplomatique qui lui a toujours été offerte par la Corée du Nord : traité de paix entre les deux pays.

 

V - Pourquoi les USA perdront la guerre contre la Corée du Nord

 

 

Selon le général Jean-Marc Jouas, ancien chef de l'armée américaine dans la péninsule coréenne, les effectifs militaires nord-coréens dans la région dépassent ceux des Etats-Unis et de leur alliée la Corée du Sud, ce qui se traduirait par une défaite des États-Unis en cas de conflits.

 
En effet, selon les données du général Jouas, l'armée nord-coréenne compte plus de 1,2 millions de soldats, tandis que les États-Unis n'en ont que 28.000 dans la région et la Corée du Sud, 490.000 militaires, informe The Daily Mail, en faisant référence à la lettre adressée par M. Jouas au Parti démocrate le 7 novembre2017.

« A l'inverse de tous les conflits de l'époque de la guerre de Corée, nous ne pouvons pas renforcer nos effectifs juste au début des opérations militaires car Kim Jong-un anticipera toute tentative, en lançant une offensive », écrit Jouas.

Dans le même temps, le général souligne que l'acheminement de forces supplémentaires dans la région en cas de guerre pourrait prendre des mois, tandis que la temporisation serait critique pour les forces américaines « peu nombreuses » dans la région.

 

VI - La position de la Chine

 

Un représentant spécial chinois est arrivé à Pyongyang, le 17 novembre 2017. Quelle a été sa mission ?

Song Tao est le nom de l'émissaire du président chinois Xi Jinping. Cette visite est qualifiée de « geste important » par Donald Trump qui exhorte Pékin à renforcer la pression pour endiguer les ambitions nucléaires de Pyongyang.

Mais, le principal objectif pour la Chine est de stabiliser la situation avec son voisin la Corée du Nord : la dernière chose que la Chine veut est un conflit dans la péninsule coréenne et elle ne veux surtout pas voir Kim Jong-un éliminé. Le principal soucis de la Chine est donc d'appaiser les tensions le long de ses frontières.

Par ailleurs, elle ne veux certainement pas que des millions de réfugiés soient déplacés dans le cadre d'un conflit.

La Chine ne franchira pas le Rubicon pour satisfaire les lubies de Trump qui veux désarmer la Corée du Nord, alors que les US ont des bases militaires tout autour et font régulièrement près de ses côtes des manoeuvres militaires depuis des années.

 

 

CONCLUSION

 

Les Etats-Unis, la puissance atomique numéro 1 avec 1 950 ogives explosives actives, ne supportent pas que la Corée du Nord veuille se protéger de toute agression avec des missiles et l'arme atomique. La solution logique étant le désarmement général de tous les pays possédant l'arme nucléaire .

Les Etats-Unis sont également de loin le numéro 1 en matière des « va-t-en-guerre » : depuis la Seconde Guerre Mondiale, les Etats-Unis ont directement participé à environ 60 guerres – la Corée du Nord n’a plus participé à aucune depuis la guerre de Corée (de 1950 à 1953).

La Corée du Nord ne s'est jamais immiscée dans les destins d’autres pays, contrairement aux Etats-Unis qui ont fait tomber des gouvernements et qui ont financièrement - militairement secondé des groupes d’opposition dans d’autres pays. Ne sont-ils pas le premier pays terroriste ?.

Pourquoi, mettre la Corée du Nord sur la liste des pays qui aident le terrorisme. Aiderait-elle les Etats-Unis ?

Le blocus a l'encontre de la Corée du Nord est un crime, car il enferme le peuple coréen dans des privations mortifères. Mais le peuple coréen très attaché à sa sécurité et à son indépendance soutient son gouvernement dans sa politique d'affrontement avec l'Empire US.

Parallèlement, d'importantes manifestations ont eu lieu en Corée du Sud contre Trump, pour dénoncer l'installation de missiles US Thaad et pour la paix dans la péninsule.

La Corée du nord reprendra ses essais au printemps car il n'y a pas d'essais pendant l'hiver. Elle ressortira plus forte et Trump aura beaucoup plus de difficultés à faire plier le peuple coréen.

 

La Corée du Nord est l'un des points chauds de la géopolitique qui risquent de s’enflammer.

 

 

DOCUMENTATION sur la Corée du Nord :

Toute la vérité sur la Corée du Nord  : https://www.youtube.com/watch?v=vLfQ05H_oWk :

La Corée du Nord, cette inconnue presque normale : http://reseauinternational.net/la-coree-du-nord-cette-inconnue-presque-normale/

Trump – en Corée du Nord, ce sont des êtres humains que vous allez assassiner ! (Global Research) : http://reseauinternational.net/trump-en-coree-du-nord-ce-sont-des-etres-humains-que-vous-allez-assassiner-global-research/

 

 

 ANNEXES :

A1 - les principales dates de la guerre de Corée :

 
 
Autour du 38e parallèle
 

Août 1945. Le 38e parallèle constitue la ligne de démarcation qui sépare les troupes occupant la Corée avec, au nord, les Soviétiques et, au sud, les Américains.

10 mars 1948. Synghman Rhee est élu, grâce à la fraude, président de la Corée du Sud.

9 septembre 1948. La république de Corée du Nord est proclamée.

25 juin 1950. Offensive des troupes nord-coréennes le long du 38e parallèle et retrait de l’armée sud-coréenne. Appel du Conseil de sécurité des Nations unies pour faire cesser l’agression.

27 juin 1950. Les Nations unies décident de soutenir la Corée du Sud.

28 juin 1950. Séoul est conquise par les forces de Corée du Nord.

7 juillet 1950. Le commandement des troupes des Nations unies est confié aux Etats-Unis.

25 juillet 1950. Les troupes nord-coréennes ne sont plus qu’à 55 km de la côte sud du pays. Les troupes américaines sont enfermées dans le périmètre de Pusan.

10 août 1950. Les forces américaines passent à l’offensive.

20 août 1950. Les Etats-Unis pilonnent la Corée du Nord avec leurs bombardiers.

15 septembre 1950. Débarquement américain à Inchon.

1er octobre 1950. L’armée sud-coréenne franchit le 38e parallèle, bientôt rejointe par les Américains.

16 octobre 1950. L’armée chinoise pénètre en Corée en franchissant le Yalu.

4 décembre 1950. Les Etats-Unis se retirent en deçà du 38e parallèle.

1er janvier 1951. Nouvelle offensive générale chinoise et recul des Américains.

12 février 1951. Arrêt de l’offensive chinoise.

31 mars 1951. Les forces américaines atteignent le 38e parallèle.

9 avril 1951. Le général Ridgway remplace le général MacArthur.

Juillet 1951. Ouverture des pourparlers de paix, rompus au bout d’un mois.

27 juillet 1953. Accord de cessez-le-feu. Aucun traité de paix ne sera signé

 

A2 - Voilà pourquoi la Corée du Nord déteste

autant les Etats-Unis d'Amérique..

Source  : http://reseauinternational.net/voila-pourquoi-la-coree-du-nord-deteste-autant-les-etats-unis-damerique-2/#comments

Le 25 juin 2010 marque le soixantième anniversaire du début de la Guerre de Corée, appelée « Guerre de Libération de la patrie » en République populaire démocratique de Corée. Entre 1950 et 1953, les hostilités ont fait près de quatre millions de victimes, mais l’ « héritage » de cette guerre va bien au-delà de ce bilan humain déjà terrifiant : l‘accord d’armistice signé à Panmunjom le 27 juillet 1953 a scellé la division de la péninsule coréenne en établissant une ligne de démarcation militaire entre le nord et le sud, et, faute de véritable traité de paix, la Corée reste « techniquement » en état de belligérance.

Au lendemain de la libération de la Corée (15 août 1945), après 35 ans de colonisation japonaise, le peuple coréen pouvait pourtant légitimement prétendre à recouvrer son indépendance et sa souveraineté, comme s’y étaient engagés les pays alliés lors de la Conférence du Caire (novembre 1943). Cette légitime aspiration de la nation coréenne ne fut malheureusement pas réalisée dans le contexte d’affrontement des grandes puissances : dès le mois de septembre 1945, deux zones d’occupation, soviétique et américaine, se mirent en place de part et d’autre du 38emeparallèle. En 1948, l’organisation d’élections séparées au sud, sous l’égide de l’ONU où les Etats-Unis disposaient de la majorité, aboutit à la création de deux Etats coréens : la République de Corée au sud, la République populaire démocratique de Corée au nord. La partition de fait de la Corée était réalisée. La nation coréenne se trouvait dramatiquement divisée contre son gré par la « frontière » artificielle du 38eme parallèle, autour de laquelle divers accrochages firent des milliers de morts de 1945 à 1950.

La thèse de l’offensive nord-coréenne du 25 juin 1950 servit de prétexte à une intervention militaire des Etats-Unis d’Amérique, dans le cadre d’une stratégie américaine globale de « refoulement du communisme ».  L’intervention américaine en Corée fut légitimée par le Conseil de sécurité de l’ONU – où l’URSS ne siégeait pas en raison du refus d’y admettre la jeune République populaire de Chine -, le président américain Harry Truman présentant alors l’envoi de troupes en Corée comme une « opération de police » .......

Pour cette « opération de police », les Etats-Unis eurent recours à des armes de destruction massive, ou menacèrent d’en utiliser, ce qui contribue encore à éclairer la situation actuelle. Voici ce qu'a écrit l’historien américain Bruce Cumings (*) :

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Quand les USA détruisaient un pays pour le sauver

Mémoires de feu en Corée du Nord

par Bruce Cumings (*)

(*) Bruce Cumings est Professeur d’histoire à l’université de Chicago et auteur de Parallax Visions : Making Sense of American-East Asian Relations, Duke University Press, Londres, 1999 et de North Korea, Another Country, The New Press, New York, 2004.

 

Extraits l'article de Bruce Cumings (*) parus dans le journal le Monde Diplomatique de décembre 2004 :

https://www.monde-diplomatique.fr/2004/12/CUMINGS/11732

 

(photos ajoutées par l'AAFC)

 

Bombardier B-29 américain en mission, juillet 1950. © Roger-Viollet

 

Plutôt que d’une guerre « oubliée  », mieux vaudrait parler, s’agissant de la guerre de Corée (1950-1953), d’une guerre inconnue. L’effet incroyablement destructeur des campagnes aériennes US contre la Corée du Nord – qui allèrent du largage continu et à grande échelle de bombes incendiaires (essentiellement au napalm) aux menaces de recours aux armes nucléaires et chimiques (1) et à la destruction de gigantesques barrages nord-coréens dans la phase finale de la guerre – est indélébile. Ces faits sont toutefois peu connus, même des historiens, et les analyses de la presse sur le problème nucléaire nord-coréen ces dix dernières années n’en font jamais fait état..............

 

Le napalm fut inventé à la fin de la seconde guerre mondiale. Son utilisation provoqua un débat majeur pendant la guerre du Vietnam, attisé par des photos insoutenables d’enfants qui couraient nus sur les routes, leur peau partant en lambeaux… Une quantité encore plus grande de napalm fut néanmoins larguée sur la Corée, dont l’effet fut beaucoup plus dévastateur, car la République populaire démocratique de Corée (RPDC) comptait bien plus de villes peuplées que le Nord-Vietnam. En 2003, j’ai participé à une conférence aux côtés d’anciens combattants US de la guerre de Corée. Lors d’une discussion à propos du napalm, un survivant de la bataille du Réservoir de Changjin (Chosin, en japonais), qui avait perdu un œil et une partie de la jambe, affirma que cette arme était bel et bien ignoble, mais qu’elle « tombait sur les bonnes personnes ».........

 

L’un des premiers ordres d’incendier des villes et des villages que j’ai trouvés dans les archives fut donné dans l’extrême sud-est de la Corée, pendant que des combats violents se déroulaient le long du périmètre de Pusan, début août 1950, alors que des milliers de guérilleros harcelaient les soldats US. Le 6 août 1950, un officier US donna l’ordre à l’armée de l’air « que soient oblitérées les villes suivantes » : Chongsong, Chinbo et Kusu-Dong. Des bombardiers stratégiques B-29 furent également mis à contribution pour des bombardements tactiques. Le 16 août, cinq formations de B-29 frappèrent une zone rectangulaire près du front qui comptait un grand nombre de villes et de villages, et créèrent un océan de feu en larguant des centaines de tonnes de napalm. Un ordre semblable fut émis le 20 août. Et le 26 août, on trouve dans ces mêmes archives la simple mention : « Onze villages incendiés (4) ».

 

Les pilotes avaient ordre de frapper les cibles qu’ils pouvaient discerner pour éviter de frapper des civils, mais ils bombardaient souvent des centres de population importants identifiés par radar, ou larguaient d’énormes quantités de napalm sur des objectifs secondaires lorsque la cible principale ne pouvait être atteinte. La ville industrielle de Hungnam fut la cible d’une attaque majeure le 31 juillet 1950, au cours de laquelle 500 tonnes de bombes furent lâchées à travers les nuages. Les flammes s’élevèrent jusqu’à une centaine de mètres. L’armée US largua 625 tonnes de bombes sur la Corée du Nord le 12 août, un tonnage qui aurait requis une flotte de 250 B-17 pendant la seconde guerre mondiale. Fin août, les formations de B-29 déversaient 800 tonnes de bombes par jour sur le Nord (5). Ce tonnage consistait en grande partie en napalm pur. De juin à fin octobre 1950, les B-29 déversèrent 3,2 millions de litres de napalm.

 

Larguer trente bombes atomiques ?

 

L’entrée des Chinois dans le conflit provoqua une escalade immédiate de la campagne aérienne. A compter du début novembre 1950, le général MacArthur ordonna que la zone située entre le front et la frontière chinoise soit transformée en désert, que l’aviation détruise tous les « équipements, usines, villes et villages » sur des milliers de kilomètres carrés du territoire nord-coréen. Comme le rapporta un attaché militaire britannique auprès du quartier général de MacArthur, le général US donna l’ordre de « détruire tous les moyens de communication, tous les équipements, usines, villes et villages » à l’exception des barrages de Najin, près de la frontière soviétique et de Yalu (épargnés pour ne pas provoquer Moscou et Pékin). « Cette destruction [devait] débuter à la frontière mandchoue et continuer vers le sud. » Le 8 novembre 1950, 79 B-29 larguaient 550 tonnes de bombes incendiaires sur Sinuiju, « rayant de la carte ». Une semaine plus tard, un déluge de napalm s’abattait sur Hoeryong « dans le but de liquider l’endroit ». Le 25 novembre, «  une grande partie de la région du Nord-Ouest entre le Yalu et les lignes ennemies plus au sud (…) est plus ou moins en feu  ». La zone allait bientôt devenir une « étendue déserte de terre brûlée (7) ».

 Général Mac Arthur

 

Tout cela se passait avant la grande offensive sino-coréenne qui chassa les forces de l’ONU du nord de la Corée. Au début de l’attaque, les 14 et 15 décembre, l’aviation US lâcha au-dessus de Pyongyang 700 bombes de 500 livres, du napalm déversé par des avions de combat Mustang, et 175 tonnes de bombes de démolition à retardement qui atterrirent avec un bruit sourd et explosèrent ensuite, quand les gens tentèrent de sauver les morts des brasiers allumés par le napalm. Début janvier, le général Ridgway ordonna de nouveau à l’aviation de frapper la capitale Pyongyang « dans le but de détruire la ville par le feu à l’aide de bombes incendiaires » (objectif qui fut accompli en deux temps, les 3 et 5 janvier 1951). A mesure que les USAméricains se retiraient au sud du 30e parallèle, la politique incendiaire de la terre brûlée se poursuivit : Uijongbu, Wonju et d’autres petites villes du Sud, dont l’ennemi se rapprochait, furent la proie des flammes (8).

Le 9 juillet 1950, deux semaines seulement après le début de la guerre, le général MacArthur envoya au général Ridgway un « message urgent » qui incita les chefs d’état-major (CEM) « à examiner s’il fallait ou non donner des bombes A à MacArthur ». Le général Charles Bolte, chef des opérations, fut chargé de discuter avec MacArthur de l’utilisation de bombes atomiques « en soutien direct aux combats terrestres ». Bolte estimait qu’on pouvait réserver de 10 à 20 bombes au théâtre coréen sans que les capacités militaires globales des USA s’en trouvent affectées « outre mesure ». MacArthur suggéra à Bolte une utilisation tactique des armes atomiques et lui donna un aperçu des ambitions extraordinaires qu’il nourrissait dans le cadre de la guerre, notamment l’occupation du Nord et une riposte à une potentielle intervention chinoise ou soviétique comme suit : « Je les isolerai en Corée du Nord. En Corée, je vois un cul-de-sac. Les seuls passages en provenance de Mandchourie et de Vladivostok comportent de nombreux tunnels et ponts. Je vois là une occasion unique d’utiliser la bombe atomique, pour frapper un coup qui barrerait la route et demanderait un travail de réparation de six mois. »

A ce stade de la guerre, toutefois, les chefs d’état-major rejetèrent l’usage de la bombe car les cibles suffisamment importantes pour nécessiter des armes nucléaires manquaient, ils redoutaient les réactions de l’opinion mondiale cinq ans après Hiroshima et ils s’attendaient que le cours de la guerre soit renversé par des moyens militaires classiques. Le calcul ne fut plus le même lorsque d’importants contingents de soldats chinois entrèrent en guerre, en octobre et novembre 1950.

 

Lors d’une célèbre conférence de presse, le 30 novembre, le président Truman agita la menace de la bombe atomique (10). Ce n’était pas une bourde comme on le supposa alors. Le même jour, le général de l’armée de l’air Stratemeyer envoya l’ordre au général Hoyt Vandenberg de placer le commandement stratégique aérien en alerte « afin qu’il soit prêt à envoyer sans retard des formations de bombardiers équipés de bombes moyennes en Extrême-Orient, (…) ce supplément[devant] comprendre des capacités atomiques ». Le général d’aviation Curtis LeMay se souvient à juste titre que les CEM étaient parvenus auparavant à la conclusion que les armes atomiques ne seraient probablement pas employées en Corée, sauf dans le cadre d’une « campagne atomique générale contre la Chine maoïste ». Mais puisque les ordres changeaient en raison de l’entrée en guerre des forces chinoises, LeMay voulait être chargé de la tâche ; il déclara à Stratemeyer que son quartier général était le seul qui possédait l’expérience, la formation technique et « la connaissance intime » des méthodes de largage. L’homme qui dirigea le bombardement incendiaire de Tokyo en mars 1945 était prêt à mettre le cap de nouveau sur l’Extrême-Orient pour diriger les attaques (11). Washington se souciait peu à l’époque de savoir comment Moscou allait réagir car les USAméricains possédaient au moins 450 bombes atomiques tandis que les Soviétiques n’en avaient que 25.

 Curtis LeMay

Peu de temps après, le 9 décembre, MacArthur fit savoir qu’il voulait un pouvoir discrétionnaire concernant l’utilisation des armes atomiques sur le théâtre coréen, et, le 24 décembre, il soumit une « liste de cibles devant retarder l’avancée de l’ennemi » pour lesquelles il disait avoir besoin de 26 bombes atomiques. Il demandait en outre que 4 bombes soient larguées sur les « forces d’invasion » et 4 autres sur les « concentrations ennemies cruciales de moyens aériens ».

 

La Chine en ligne de mire

Quelques mois plus tard, le député Albert Gore (le père d’Al Gore, candidat démocrate malheureux en 2000), qui s’opposa par la suite à la guerre du Vietnam, déplorait que « la Corée détruise peu à peu la virilité US » et suggérait de mettre fin à la guerre par « quelque chose de cataclysmique », à savoir une ceinture radioactive qui diviserait la péninsule coréenne en deux de façon permanente. Bien que le général Ridgway n’ait pas parlé de bombe au cobalt, après avoir succédé à MacArthur en tant que commandant US en Corée, il renouvela en mai 1951 la demande formulée par son prédécesseur le 24 décembre, réclamant cette fois 38 bombes atomiques (13) Cette demande ne fut pas acceptée.

 

Début avril 1951, les USA furent à deux doigts d’utiliser des armes atomiques, au moment, précisément, où Truman révoquait MacArthur. Si les informations concernant cet événement sont encore en grande partie classées secrètes, il est désormais clair que Truman ne destitua pas MacArthur uniquement en raison de son insubordination réitérée, mais parce qu’il voulait un commandant fiable sur le terrain au cas où Washington décide de recourir aux armes atomiques. En d’autres termes, Truman se débarrassa de MacArthur pour garder ouverte sa politique en matière d’armes atomiques. Le 10 mars 1951, après que les Chinois eurent massé de nouvelles forces près de la frontière coréenne et que les Soviétiques eurent stationné 200 bombardiers sur les bases aériennes de Mandchourie (d’où ils pouvaient frapper non seulement la Corée, mais les bases US au Japon) (14), MacArthur demanda une « force atomique de type Jour J » afin de conserver la supériorité aérienne sur le théâtre coréen. Le 14 mars, le général Vandenberg écrivait : « Finletter et Lovett alertés sur les discussions atomiques. Je pense que tout est prêt. » Fin mars, Stratemeyer rapporta que les fosses de chargement des bombes atomiques sur la base aérienne de Kadena, à Okinawa, étaient de nouveau opérationnelles. Les bombes y furent transportées en pièces détachées, puis montées sur la base, seul le noyau nucléaire restant à placer. Le 5 avril, les CEM ordonnèrent que des représailles atomiques immédiates soient lancées contre les bases mandchoues si de nouveaux contingents importants de soldats chinois se joignaient aux combats ou, semble-t-il, si des bombardiers étaient déployés de là contre des positions US. Le même jour, Gordon Dean, président de la Commission sur l’énergie atomique, prit des dispositions pour faire transférer 9 têtes nucléaires Mark IV au 9e groupe de bombardiers de l’aviation militaire, affecté au transport des bombes atomiques. (…)

 

Les chefs d’état-major envisagèrent de nouveau l’emploi des armes nucléaires en juin 1951 – cette fois, du point de vue tactique sur le champ de bataille (15) – et ce fut le cas à maintes autres reprises jusqu’en 1953. Robert Oppenheimer, l’ancien directeur du Projet Manhattan, travailla sur le Projet Vista, destiné à évaluer la faisabilité de l’usage tactique des armes atomiques. Au début de 1951, un jeune homme du nom de Samuel Cohen, qui effectuait une mission secrète pour le département de la défense, étudia les batailles ayant conduit à la seconde prise de Séoul et en conclut qu’il devait exister un moyen de détruire l’ennemi sans détruire la ville. Il allait devenir le père de la bombe à neutrons (16).

 

Des milliers de villages anéantis

Le projet nucléaire le plus terrifiant des USA en Corée fut probablement l’opération Hudson Harbor. Cette opération semble avoir fait partie d’un projet plus vaste portant sur « l’exploitation ouverte par le département de la défense et l’exploitation clandestine par la Central Intelligence Agency, en Corée, de la possibilité d’utiliser les armes nouvelles » (un euphémisme désignant ce qu’on appelle maintenant les armes de destruction massive). (…)

Sans recourir aux « armes nouvelles », bien que le napalm ait été très nouveau à l’époque, l’offensive aérienne n’en a pas moins rasé la Corée du Nord et tué des millions de civils avant la fin de la guerre. Pendant trois années, les Nord-Coréens se sont trouvés face à la menace quotidienne d’être brûlés par le napalm : « On ne pouvait pas y échapper », m’a confié l’un eux en 1981. En 1952, pratiquement tout avait été complètement rasé dans le centre et le nord de la Corée. Les survivants vivaient dans des grottes. (…)

 

Au cours de la guerre, écrivit Conrad Crane, l’armée de l’air US « provoqua une destruction terrible dans toute la Corée du Nord. L’évaluation à l’armistice des dégâts provoqués par les bombardements révéla que sur les 22 villes principales du pays, 18 avaient été au moins à moitié anéanties. » Il ressortait d’un tableau établi par l’auteur que les grandes villes industrielles de Hamhung et de Hungnam avaient été détruites à 80 %-85 %, Sariwon à 95 %, Sinanju à 100 %, le port de Chinnamp’o à 80 % et Pyongyang à 75 %. Un journaliste britannique décrivit l’un des milliers de villages anéantis comme « un monticule étendu de cendres violettes ». Le général William Dean, qui fut capturé après la bataille de Taejon, en juillet 1950, et emmené au Nord, déclara par la suite qu’il ne restait de la plupart des villes et des villages qu’il vit que « des gravats ou des ruines couvertes de neige ». Tous les Coréens qu’il rencontra, ou presque, avaient perdu un parent dans un bombardement (17). Winston Churchill, vers la fin de la guerre, s’émut et déclara à Washington que, lorsque le napalm fut inventé à la fin de la seconde guerre mondiale, personne n’imaginait qu’on en « aspergerait » toute une population civile (18).

 

Telle fut la « guerre limitée » livrée en Corée. En guise d’épitaphe à cette entreprise aérienne effrénée, citons le point de vue de son architecte, le général Curtis LeMay, qui déclara après le début de la guerre : « Nous avons en quelque sorte glissé un mot sous la porte du Pentagone disant : “Laissez-nous aller là-bas (…) incendier cinq des plus grandes villes de Corée du Nord – elles ne sont pas très grandes – ça devrait régler les choses.” Eh bien, on nous a répondu par des cris – “Vous allez tuer de nombreux civils”, et “c’est trop horrible”. Pourtant, en trois ans (…),nous avons incendié toutes (sic) les villes en Corée du Nord de même qu’en Corée du Sud (…). Sur trois ans, on arrive à le faire passer, mais tuer d’un coup quelques personnes pour régler le problème, beaucoup ne peuvent pas l’encaisser (19). »

La Corée du Nord tenterait, sans raison, de s’équiper en armes de destruction massive, tandis que l’opposition de Washington à cette stratégie relèverait de l’innocence originelle. Pourtant, depuis les années 1940, les USA ont eux-mêmes utilisé ou menacé d’utiliser ces armes en Asie du Nord-Est. Ils sont la seule puissance à avoir eu recours à la bombe atomique, et leur dissuasion repose sur la menace de les employer de nouveau en Corée.

Source : Association d’amitié franco-coréenne, 24-06-2010

 

 Photo : “bombardement au napalm d’un village près de Hanchon, Corée du Nord, le 10 mai 1951. L’utilisation du napalm sur des villages est devenue plus tard tristement célèbre au Viêt-Nam, mais beaucoup plus a été larguées sur la Corée du Nord. (Photo : AP)”Source : Association d’amitié franco-coréenne

Note :
 Voir aussi : Strategic Air Warfare : An Interview with Generals Curtis E. LeMay, Leon W. Johnson, David A. Burchinal, and Jack J. Catton d’où est tirée p.88 cette déclaration de Curtis LeMay “Over a period of three years or so we killed off – what – twenty percent of the population of Korea.”. “Sur une période d’environ 3 ans, nous avons tué – disons – vingt pourcents de la population de Corée”.

 Aujourd’hui, les historiens penchent plutôt pour un bilan total entre 4 à 5 millions d’habitants tués sous les bombes US (Source)

 

 

Références :

(1). Stephen Endicott, Edward Hagerman, « Les armes biologiques de la guerre de Corée », Le Monde diplomatique, juillet 1999.

(2) Cité dans Clay Blair, Forgotten War, Random House, New York, 1989.

(3). Archives nationales US, dossier 995 000, boîte 6175, dépêche de George Barrett, 8 février 1951.

(4) Archives nationales, RG338, dossier KMAG, boîte 5418, journal KMAG, entrées des 6, 16, 20 et 26 août 1950.

(5) The New York Times, 31 juillet, 2 août et 1er septembre 1950.

(6). Voir « Air War in Korea », dans Air University Quarterly Review 4, n° 2, automne 1950, pp. 19-40, et « Precision bombing », dans Air University Quartely review 4, n° 4, été 1951, pp. 58-65.

(7). Archives MacArthur, RG6, boîte 1, « Stratemeyer à MacArthur », 8 novembre 1950 ; Public Record Office, FO 317, pièce n° 84072, « Bouchier aux chefs d’état-major », 6 novembre 1950 ; pièce no 84073, 25 novembre 1959, sitrep.

(8). Bruce Cumings, The Origins of the Korean War, tome II, Princeton University Press, 1990, pp. 753-754 ; New York Times, 13 décembre 1950 et 3 janvier 1951.

(9). Newsweek, 24 mars 2003.

(10). The New York Times, 30 novembre et 1er décembre 1950.

(11). Hoyt Vandenberg Papers, boîte 86, Stratemeyer à Vandenberg, 30 novembre 1950 ; LeMay à Vandenberg, 2 décembre 1950. Voir aussi Richard Rhodes, Dark Sun : The Making of the Hydrogen Bomb,1955, pp. 444-446.

(12). Bruce Cumings, op. cit., p. 750. Charles Willoughby Papers, boîte 8, interviews par Bob Considine et Jim Lucas en 1954 parus dans le New York Times, 9 avril 1964.

(13). Carroll Quigley, Tragedy and Hope : A History of the World in Our Time, MacMillan, New York, 1966, p. 875. C. Quigley fut le professeur préféré de William Clinton à Georgetown University. Voir aussi B. Cumings, op. cit., p. 750.

(14). Les documents rendus publics après l’effondrement de l’Union soviétique ne semblent pas corroborer cette information. Selon les historiens, les Soviétiques ne déployèrent pas une force aérienne de cette importance à l’époque, contrairement à ce que pensaient les services de renseignement – en raison peut-être d’une désinformation efficace de la part des Chinois.

(15). Il ne s’agissait pas d’utiliser des armes nucléaires dites tactiques, non encore disponibles en 1951, mais d’utiliser les Mark IV tactiquement dans les combats, comme les bombes classiques larguées par les B-29 avaient été utilisées dans les combats depuis fin août 1950.

(16). Samuel Cohen était un ami d’enfance d’Herman Kahn. Voir Fred Kaplan, The Wizards of the Armageddon, Simon & Schuster, New York, 1983, p. 220. Sur Oppenheimer et le projet Vista, voir B. Cumings, op. cit., pp. 751-752, David C. Elliot, « Project Vista and Nuclear Weapons in Europe », dans International Security 2, no 1, été 1986, pp. 163-183.

(17). Conrad Crane, American Airpower Strategy in Korea, University Press of Kansas, Lawrence, 2000, pp. 168-169.

(18). Jon Halliday et Bruce Cumings, Korea : The Unknown War, Pantheon Books, New York, 1988, p. 166.

(19) John Foster Dulles Papers, histoire orale Curtis LeMay, 28 avril 1966.

 

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