La déception Mélenchon

par kali
lundi 23 avril 2012

Jean-Luc Mélenchon a recueilli autour de 11 % des suffrages hier à l'issue du premier tour de la présidentielle. Bien moins que 13 à 15 % que les instituts de sondage -décriés à raison- lui créditaient.

Après un début de campagne prometteur et des espoirs grandissants, il a perdu la bataille du "front contre front".

Mais relativisons. Jean-Luc Mélenchon a réussi un exploit : Multiplier par plus de 5 le score de la gauche radicale en 2007 (1,93% pour Marie-Georges Buffet lors du premier tour).

 

Le candidat du front de gauche est celui qui a réussi, en partant d'environ 5% d'intentions de vote en novembre dernier, à franchir des barres symboliques et inattendues - 13 à 17% des voix selon les instituts de sondage, niveaux qui ont nourri des espoirs et des rêves. Des espoirs allant jusqu'à imaginer un second tour Sarkozy-Mélenchon.

 

Effet anti-Sarkozy ?

Que s'est-il passé ? A-t-il souffert d'un effet temporaire lié aux indécis de gauche qui, dans l'isoloir ont pensé d'abord à donner à la gauche le poids le plus important pour faire barrage à Sarkozy ?

L'effet anti-Sarkozy peut-il expliquer cet écart entre les intentions de vote vieilles d'une semaine frôlant les 16% et le petit score de ce premier tour ?

Mélenchon a du rêver en secret d'être le deuxième homme, été quasiment sûr d'être le troisième homme et le voilà derrière Marine Le Pen. Cuisante déception pour ses soutiens fortement mobilisés. Et déception aussi pour ceux qui n'ont pas voté Mélenchon mais qui voyaient en lui une sorte de garde-vous de la gauche. Oui le vote utile était nécessaire mais ce n'est pas Hollande qui a bénéficié des 3 à 4 points "perdus" dans les intentions de votes en 48 heures par Mélenchon. 

Malgré cela, disons-le encore une fois, il faut relativiser cet échec, car le Front de gauche a permis à la gauche radicale de multiplier par 5 son score de 2007.

Et grâce à Mélenchon, Hollande dispose d'un report de voix, dont ne disposait pas Ségolène Royal en 2007. 

Un appel à voter "contre Sarkozy" pour maintenir la pression 

Très certainement déçu, Jean-Luc Mélenchon a appelé à voter "contre Sarkozy" : "Il s'agit de retourner la table, de renverser la tendance qui maintient tous les peuples d'Europe sous le joug de l'axe Sarkozy-Merkel". a-t-il déclaré.

Dans ces circonstances, s'il n'a pas explicitement appelé à voter Hollande, c'est qu'il veut maintenir la pression sur le candidat Hollande et tient à marquer ses différences.

Rappelons que Hollande héritera d'une lourdre responsabilité : Gouverner la France avec une politique de gauche, dans une Europe hyper libérale, dirigée par Merkel. Ses électeurs de gauche ne lui pardonneraient pas de virer à droite, même d'un iota.


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