La démocratie confisquée

par David Hilbert
lundi 27 février 2017

Il y a un an, interrogé par des journalistes, François Hollande évoquait le trou de souris qui pouvait lui permettre de se faire réélire. A l'époque, si le presse s'en était fait l'écho, bien peu furent ceux qui avaient cherché à imaginer ce qu'il voulait dire tant le Chef de l'Etat est coutumier de sorties dignes du café des sports, au point d'être régulièrement la risée de la presse étrangère.

Aujourd'hui, on comprend mieux la feuille de route que s'était fixé le chef de l'Etat et dont bénéficie à présent E. Macron ; véritable fils spirituel de François Hollande.

La stratégie est simple, et c'est bien l'incompétence voire le parti pris des journalistes qui permet sa mise en oeuvre. Dès avant son quinquenat, F. Hollande s'était assuré la bienveillance des medias en réaffirmant leurs privilèges fiscaux ( déduction fiscale de 7500 euros à tout détenteur de la carte de presse) le tout alors que l'Etat ponctionnait sans retenue les classes populaires et moyennes.

Le premier volet de cette stratégie consistait à faire monter Marine Le Pen. Le chaos général créé pendant 5 ans a eu cet effet. Il faut d'ailleurs noter que pouvoir socialiste et montée des extrèmes sont consanguins : F. Mitterrand s'en est servi pour se maintenir pour un second septennat, L. Jospin également mais a été éliminé pour n'avoir pas su doser la colère populaire. Quant à Francois Hollande il poursuit dans cette voie à 2 mois des présidentielles. Ainsi ; son soutien à Theo alors qu'une enquête est en coiurs, sorte de camouflets aux forces de l'ordre ou aux pompiers qui sont régulièrement blessés en banlieue, est une nouvelle contribution à cet objectif. Les manifestations d'extrème gauche en plein état d'urgence contribuent également à ce sentiment de chaos et d'abandon de la partie active de la population.

L'autre volet consiste à "aider" la droite à baisser en intention de vote. L'arme choisie a été judiciaire : dès 2014, Valeurs Actuelles révélait l'existence d'un cabinet noir de l'Elysée confirmé en 2006 par un livre "L'Elysée Off" par les journalistes Stéphanie Marteau et Aziz Zemouri. L'une des missions de cette cellule était de gérer les affaires judiciaires autour de N. Sarkozy. On se souvient de l'affaire des écoutes et de C. Taubira jurant la main sur le coeur n'être pas au courant tout en tenant à la main un document qui détaillait l'inverse. Ce cabinet noir souffrait cependant d'une lacune de taille pour être imparable. En effet, si C. Taubira pouvait compter sur les magistrats encartés au Syndicat de la Magistrature, celui du Mur des Cons, la majorité des juges et procureurs ne mange pas de ce pain politique. L'affaire Cahuzac fournit le prétexte idéal au Président et à sa Ministre de la Justice. F. Hollande saisit cette opportunité pour créer un parquet, son parquet, le Parquet National Financier. A la tête de celui-ci il fit nommer une magistrate sans expérience ( à l'époque la profession s'en était émue ) auparavant avocate générale près la cour d'appel de Paris et commissaire du gouvernement près du Conseil des ventes volontaires, une autorité de régulation des ventes aux enchères. Sans expérience donc reconnaissante et aux ordres, le petit soldat idéal pour executer les manoeuvres politiques de l'Elysée. L'autre coup de génie fut de lui confier l'affaire Cahuzac afin de pouvoir argumenter de l'impartialité de ce parquet : " Voyez ce n'est pas un parquet politique il a traité une affaire de gauche, l'affaire Cahuzac". Dans la réalité, l'immense majorité des dossiers traités par le PNF concernent des personnalités de droite.

Le dernier volet de la stratégie du trou de souris est le volet médiatique ; la spécialité de F. Hollande. Sous Mitterrand, à défaut d'un marroquin ministériel, il était chargé de gérer la presse et de la désinformation. On se souvient de l'affaire Caton. La complaisance de la presse vis à vis de F. Hollande est évidente. Une partie de son quinquenat a consisté à recevoir, à cajoler et à piloter des journalistes. Ainsi le livre de Davet et Lhomme, "Un Président ne devrait pas dire cela" a nécessité des centaines d'heures de rendez vous. Quel Président en période crise sociale, économique et terroriste a autant de temps ? Ce livre, dont la presse a fait peu de cas, a incidement permis d'absoudre les deux journalistes du Monde de toute collusion politique et de les présenter aujourd'hui, lorsqu'ils produisent des pièces du dossier Fillon issues directement du PNF. Mais qui peut le croire rééllement ?

L'affaire Fillon est, espérons le, l'ultime développement de cette stratégie mais le cabinet noir de l'Elysée a probablement d'autres dossiers en premier lieu sur les candidats de la Primaire de droite. Si la souris Macron devait se retrouver en difficulté nous aurions, à n'en pas douter, droit à de nouvelles révélations dans le Canard Enchainé transmis par de zélés Elyséens comme cela semble être le cas pour l'affaire Fillon.

Le comportement du PNF est à lui celle un aveu : diffusion de documents à charge vers les journalistes Davet et Lhomme, communiqué intermédiaire du PNF à l'encontre de toute habitude judiciaire ( cela permet de relancer l'affaire ). Dernier développement en date : transmission du dossier pour ouverture sans citation à comparaitre et contre X. Le dossier est donc vide mais n'en doutons pas ; le temps d'ouvrir l'enquete, d'étudier le dossier, aucune conclusion ne pourra se dégager avant l'élection. Nous aurons même droit à de nouvelles convocations du couple Fillon à des moments opportuns de la campagne.

Pour creuser son trou de souris, dans lequel rampe E. Macron, F. Hollande n'a pas hésité à déligitimer la justice et la presse, en confisquant l'élection Présidentielle, en confisquant la démocratie. La rencontre des Fake News et de la STASI pour le plus grand bien de la perpétuation de l'ETAT PS.

 


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