La dérive du pouvoir

par JMBerniolles
samedi 11 janvier 2014

Ceci n’est pas un nouvel article sur l’affaire Dieudonné. Il y en a déjà beaucoup trop et cette question mobilise notre espace médiatique de manière très abusive.

L’attitude très engagée du ministre de l’intérieur suscite en elle-même beaucoup de questions dans la mesure où la stabilité et la sécurité de notre pays et de ses ressortissants n’est nullement menacée par un spectacle de Dieudonné. Quand on voit se qui se passe à Marseille de manière hebdomadaire et qui témoigne de la diffusion d’armes de guerre dans des quartiers sensibles, on est même fondé à penser que les priorités sur ce plan se situent ailleurs.

Et l’on a tous les jours, dans les villes, la vision de véritables atteintes à la dignité humaine lorsque l’on voit tous ces jeunes qui sont jetés à la rue par un non emploi de masse pour la catégorie 18-24 ans.

Mais il y a naturellement une explication de fond à toutes les dérives du pouvoir, incarné en l’occurrence par un ministre de l’intérieur dont l’efficacité est loin d’être démontrée sur les problèmes qu’il a à traiter.

Ce texte court en donne une analyse succincte.

L'affaire Dieudonné est avant tout une vaste opération de diversion des échecs et faillites de la politique gouvernementale et du domaine de la politique extérieure qui relève du Président de la République dans le cadre d'une constitution qui est, dans ce domaine, exploitée dans l'aspect qui avait été dénoncé à l'époque de sa création, c'est à dire le pouvoir personnel.

Il est à noter que l'année dernière à la même époque nous avions un autre bouc émissaire qui était le "camarade" Cahuzac accusé de toutes les turpitudes permettant d'évacuer le tournant ultralibéral pris d'entrée, - avec le MES notamment-, par les socialistes au pouvoir avec leurs acolytes EELV.

Avec la politique extérieure donc, entre les mains du couple Hollande/Fabius sans aucun contrôle démocratique, on se situe déjà dans une utilisation autoritaire de la constitution de la Vème République.

Mais dans cette affaire Dieudonné où une gouvernance sociale démocrate mobilise l'appareil de l'Etat contre un individu, il y a aussi l'utilisation contre nature du Conseil d'Etat.

Cette institution a un double rôle d'arbitre juridique et de conseil juridique du Gouvernement,- afin que ses décrets soient fondés juridiquement par exemple-, qui lui confère un rôle de sage dans les institutions.

Le fait de l'obliger à juger d'une requête en 10 minutes sans examen du fond est totalement contraire à l'esprit de cette institution. C'est déjà un premier point très négatif dans les événements qui ont conduit à faire taire celui que jusqu'à présent il n'est pas possible de qualifier autrement qu'un humoriste [Manuel Valls n'a aucune qualification pour juger de sa valeur humoristique et de sa qualification].

Le deuxième qui en découle est la violation du principe fondamental de l'indépendance de la justice. Le Conseil d'Etat a été utilisé ici comme un agent de l'exécutif. C'est sans doute ce qui motive l'opposition d’un magistrat comme monsieur Bilger.

Que penser de tout cela ? Dans cette mobilisation disproportionnée on sent évidemment un peu de panique de la part d'un gouvernement, désavoué par la majorité de la population, qui ne maitrise plus que l'avalanche d'impôts, de taxes et les mesures anti sociales qu'il fait pleuvoir sur les gens.

Il y a aussi une certaine fébrilité à cacher le fait qu'il sert avant tout des intérêts étrangers à ceux de notre pays.

 Que cela soit son allégeance au néo libéralisme, ou son engagement aux côtés d'Israël et de l'Arabie saoudite au moyen orient. Ainsi que sa dépendance totale vis à vis de la politique des USA qui, en retour, ne manifeste aucune considération pour ces serviteurs d'un pays en déclin accéléré.


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