La difficile indépendance des associations de locataires.... C’est dur mais on y tient !

par CHALOT
mercredi 1er décembre 2021

Le DAL 77 est né fin 2013 de la rencontre entre un jeune couple en difficulté, face à un bailleur privé intransigeant, le CDAFAL 77 (Familles Laïques) et le DAL national.

Durant tout l'été nous avons bataillé pour que l'eau soit rétablie et que le couple trouve la sérénité dans un logement social, loin de ce propriétaire voyou.

Le couple, motivé s'est engagé, le mari a pris la présidence du DAL 77 sorti à peine de terre et sa femme, la présidence des familles laïques de Melun.

Quelle belle aventure d'éducation populaire !

Des personnes aidées devenant des acteurs, que demander de mieux ?!

Deux ans après, le couple a quitté la Seine et Marne suite à des menaces de mort proférés par des dealers à leur encontre :

comme quoi l'engagement social et militant n'est pas un long fleuve tranquille !?

Le DAL 77 a pris de l'ampleur, présent chez un bailleur en 2014, il a conservé son siège à OPH 77 en 2018 et en a gagné un à FSM et un à TMH.

Au lieu de tranquillement aller siéger dans les Conseils d'Administration, le DAL a décidé d'installer des permanences hebdomadaires puis à raison de trois jours par semaine.

Au début, tout allait bien ; les relations entre les bailleurs et le DAL reflétaient le respect réciproque et l'écoute, nous avons même pu éviter des expulsions et obtenir que des femmes battues puissent très rapidement trouver un logement.

 

La recherche d'un accord, c'est bien mais avant tout, le DAL défend l'intérêt des familles et ne laissera personne dehors, c'est une question de principe.

 

Quand une femme enceinte s'est retrouvée à la rue, suite à un dégât des eaux et que le bailleur ne voulait pas la reloger, nous avons interpellé ce dernier, Trois moulins habitat, pour lui demander de faire un geste. Le couple qui avait une dette de loyer avait déposé un dossier de surendettement qui, déclaré recevable les protégeait.

Face au blocage, le DAL 77 a pris ses responsabilités en payant des nuits d'hôtel à ce couple, en appelant à la solidarité et en menant une campagne de sensibilisation.

Cette attitude a fortement déplu à TMH qui n'a pas voulu faire la part des choses entre des relations partenariales et un différend sur un dossier sensible.

La rupture semble consommée et plus aucune demande ultérieure n'a pu être prise en compte par le bailleur....

Suite à un différend entre les locataire s- plus de la moitié sont adhérents au DAL- de la résidence Curie de Dammarie les Lys et TMH, le bailleur a demandé à son gardien de porter plainte contre un adhérent de l'association, locataire à la résidence !?

Voilà où nous en sommes ?

Nos relations avec les deux autres bailleurs sont, elles aussi tendues, suite à notre attitude d'opposition à des expulsions !

Nous avons cru, bien naïvement qu'il serait possible de faire la part des choses entre les divergences que nous avons avec les bailleurs à propos de situations particulières et les relations normales dans le cadre d'échanges.

 

NOUS NE CEDERONS PAS QUEL QUE SOIT LE PRIX A PAYER !

 

Nous sommes fiers et heureux de réussir à empêcher des expulsions ou d'obtenir un hébergement d'urgence avant un relogement.

Faut-il rappeler, à toute fin utile qu'à chaque fois que nous accompagnons une famille, nous lui demandons de régler ses dettes ou de faire les démarches nécessaires pour un rétablissement ?

Dernièrement, suite à une expulsion à Nemours d'une famille de huit personnes dont six enfants, nous avons obtenu que la dette locative soit entièrement réglée, ce qui a été possible.

La famille a accepté d'aller dans un centre d'hébergement d'urgence où la vie familiale est difficile.

Elle attend patiemment une proposition de relogement.

Expulsé en octobre dernier, ayant réglé sa dette, ce couple vient de recevoir un avis, de la part d'Habitat77 lui demandant de régler le loyer de novembre 2021 !?

De qui se moque-t-on ?

Comment voulez-vous que ce couple et leurs enfants fassent confiance aux institutions !

Le DAL est prêt au dialogue mais n'accepte pas de faire son deuil d'une indépendance qu'il revendique et continuera à revendiquer.

 

Jean-François Chalot


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