La faute de l’abbé Filoche

par siatom
mercredi 22 novembre 2017

Décidément les partis politiques se détricotent et perdent leurs mailles les plus chatoyantes. Chez les républicains Fillon part faire du pognon, si la rime est riche nul doute que l’intéressé aspire à le devenir aussi.

Porte-parole de la LFI Raquel Garrido l’insoumise phobique administrative arrête la politique pour se soumettre au diktat de l’audimat en allant faire l’âne pour avoir de l’ardisson chez l’affreux capitaliste Bolloré. La soumission bien assumée serait plus rentable que la rébellion canada dry même quand celle-ci bénéficie d’un logement à loyer modéré.

On peut raisonnablement penser que les deux formations concernées se remettront, l’une du départ de celui qui a réalisé l’exploit de perdre le match que les pronostiqueurs donnaient gagné d’avance et l’autre de l’exil médiatique d’une Raquel irrésistiblement attirée par la lumière.

Pour l’ersatz du PS pourtant déjà en charpie c’est une autre histoire, il se voit contraint d’exclure une figure emblématique de son aile gauche déjà bigrement déplumée l’abbé Gérard Filoche, prêcheur en eaux troubles qui victime de son hyper émotivité et d’une sensibilité exacerbée constatée lors de l’affaire Cahuzac a lâché un tweet rageur contre Macron.

L’affaire en serait restée là s’il n’avait jugé bon d’illustrer ce tweet d’un photomontage provenant du site de Soral ‘’Egalité et Réconciliation’’ montrant le sémillant Emmanuel le bras décoré d’un brassard nazi où le symbole du dollar remplaçait avantageusement la croix gammée avec en arrière plan les drapeaux américains et israéliens et trois personnalités dont le plus facilement identifiable est Jacques Attali.

Sur le coup, Filoche trouve l’image belle et parlante à fois pour montrer à quel point Jupiter est « un sale type » et fatigué, inattentif, selon ses propres déclarations, le tweet fuse incontrôlable telle la semence d’un éjaculateur précoce avec cette différence près que le sopalin se révèle inopérant pour en effacer toutes les traces.

« J’ai fait ce tweet avant de me coucher. J’ai cherché une image pour Macron, je ne l'ai pas vraiment regardée. Puis, c’est mon fils qui m’a réveillé et quarante minutes après avoir posté le tweet, c’était retiré. » déclare-t-il sur France Info.

Et puis, en digne représentant du camp du bien se drapant dans sa vertu outragée, il s’offusque et s’indigne en déclarant au Monde  « Qui peut oser m’accuser de racisme et antisémitisme ? Toute ma vie militante témoigne du contraire ! Rien à voir avec Soral et toute cette bande honnie. Je suis socialiste de gauche pour l’unité de la gauche contre la droite et l’extrême droite ! ».

L’argument est imparable : Comment peut-on le taxer de racisme et d’antisémitisme puisqu’il est de gauche, et mieux encore de la gauche de la gauche. Or chacun sait que ces vilains travers sont l’apanage de la droite forcément rance chère à Laurent Joffrin.

Avant que la décision de l’exclure ne soit actée, l’abbé Filoche prophétisait « Si la maison me met dehors, elle se suicide en même temps (...). S’ils perdent leur caution de gauche, ça va mal aller » Pas sur que Mélenchon lui renouvelle son offre postée en 2014 quand il lui proposait l’asile politique au Parti de Gauche.

Quant au parti socialiste qui s’effiloche inexorablement, il n’a que faire de cette caution-potiche de gauche certes décorative mais devenue encombrante en vue d’un éventuel déménagement de son luxueux et vaste hôtel particulier de la rue de Solférino vers un local aux dimensions plus modestes.


Lire l'article complet, et les commentaires