La fin des haricots

par zic_quili
lundi 5 septembre 2011

Voilà, l'annonce est tombée, Tripoli est aux mains des rebelles, des insurgés.
 
Déjà, on peut se demander ce que signifie ce terme "rebelles" ou "insurges" (qui rappelle le terme "insurgents" avec la guerre d'indépendance et la mise en place de la démocratie aux Etats-Unis, ce qui, pour le moins, prête à sourire quand on songe a ce que sont ces insurges en Libye).
 
Dans d'autres pays, ce sont des terroristes, mais, en Libye, alors que ce sont réellement pour une grande partie des terroristes (mouvance Al Qaida), on les affuble du bon nom sympathique de rebelles ou insurges. Ce n'est évidemment pas anodin.
 
Rebelles par rapport à Khaddafi censé être un suppôt de Satan, un dictateur sanguinaire qui appauvrit son peuple et s'enrichit a outrance sur leur dos grâce aux revenus pétroliers.
 
Ah oui, vraiment ? A ceux qui croient encore ces fables, malgré les explications claires et argumentées qu'on a pu lire sur Agoravox ou l'excellent site d'information de Michel Collon, je vous dis simplement : ouvrez les yeux, variez vos sources d'information, sortez-vous les doigts du c... enfin !, ne restez pas à gober la tambouille immonde des medias bien-pensants.
 
Le peuple Libyen avait des conditions de vie, un système de protection sociale infiniment supérieur a n'importe quel autre pays d'Afrique.
 
Toute étude un tant soit peu sérieuse permet de le confirmer immédiatement.
Pourquoi ? Simplement parce que Khaddafi, qui n'est pas un saint, bien sûr, redistribuait quand même une partie significative de la manne pétrolière a la res publica, au bien commun.
 
Autre chose également : il faut arrêter, bon peuple français, de nourrir des sentiments belliqueux a l'égard des Khaddafi, parce qu'ils ont "osé" défier la France et son inégalable président Sarkozy.
 
Oui, ils ont fait preuve d'arrogance, de stupidité même car ils se sont mis à dos une partie de l'opinion française - les coqs français fiers et orgueilleux qui chantent les pieds dans la m...- du fait du matraquage médiatique consécutif qui a servi à préparer l'opinion française a la guerre en Libye.
 
Est-ce suffisant pour légitimer la mort de milliers de civils, la destruction des infrastructures du pays et la spoliation des richesses de cette nation ?
Evidemment non. Ce qui se passe est simplement répugnant.
 
Quand on ajoute à cela la paupérisation des peuples d'Europe et la démolition structurée d'un siècle d'acquis sociaux, la pilule est vraiment amère, on se sent nauséeux, on a envie d'ouvrir la fenêtre, de s'envoler et de voir si c'est plus beau de là-haut.
 
Dans quel monde vit-on aujourd'hui ? Est-ce que les nouveaux gadgets électroniques, le plaisir de porter des vêtements de marque et le travail de lobotomisation de masse via medias officiels sont suffisants pour aveugler et atomiser une société qui n'a plus comme obsession que sembler mieux réussir que son voisin ?
 
Je commence à en avoir bien peur.
 
J'ai moi-même envoyé à une liste de moultes personnes, des messages avec des liens sur votre site et une interview de BFM sur la Syrie aussi intéressante qu'embarrassante pour les medias officiels, et sur le site de Michel Collon au sujet de la guerre en Libye.
 
Je n'ai reçu que quelques réponses vagues, alors que les destinataires sont censés représenter un peu toutes les franges de la population.
 
C'est à désespérer : j'ai l'impression que tout le monde s'en moque. Cela ne nous concerne pas et n'a pas de lien avec notre quotidien.
 
Ok, métro-boulot-dodo c'est fatiguant, c'est déprimant, mais c'est justement réfléchir sur les choses et les évènements de ce monde qui donne une bouffée d'oxygène, un sentiment de liberté.

Pas un nouveau Smartphone ou des lunettes de soleil de star.
 
En outre, notre quotidien pourrait bien directement être touché : par laisser le pouvoir aux multinationales (guerres d'accaparement des richesses naturelles) et aux banques (nationalisation des pertes colossales dues à la spéculation financière, explosion des déficits publics et la dette), on va directement pâtir de notre apathie, lâcheté et égoïsme : les systèmes de protection sociale vont être réduits drastiquement, le chômage va exploser, et même avec un travail "moyen", les conditions de vie risquent d'être déplorables.
 
Comme le rappelle un excellent article sur votre site, et mis en évidence par un commentaire lumineux : le smicard aujourd'hui fait plus que peiner pour joindre les 2 bouts, la misère, alors que le smicard des années 80 vivait pas mal et pouvait se permettre de prendre un peu le temps de vivre.
 
Qu'est-ce que cela signifie ?
 
Simplement que la répartition des revenus issus du travail est devenue insoutenable : le capital s'octroie l'immense majorité du pactole, et les travailleurs une part infirme, d'autant plus infime qu'une grande partie de celle-ci revient aux mains des dirigeants, qui sont, naturellement, le plus souvent de mèche avec les actionnaires.
 
Imaginez donc ce qu'il reste au pékin moyen : juste de quoi ne pas crever de faim, et consommer un petit peu, a crédit, de quoi faire tourner la bête vorace capitaliste.

On se l'imagine d'ailleurs très aisément : c'est le lot du plus grand nombre d'entre nous.
 
Alors qu'est-ce qu'on fait ?
 
On casse tout et on recommence ?
 
On y va tout droit...

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