La France devient-elle raciste ?

par Michaux Jérémi
mercredi 22 septembre 2010

On pensait le racisme en voie disparition avec la mondialisation et les échanges entre les peuples dans ce village global qu’était devenu notre planète. L’actualité récente nous montre qu’il n’en est rien. Il est réapparu non pas dans des rassemblements extrémistes comme on pourrait s’y attendre mais au plus haut niveau de l’état français. A la faveur de la crise, la France se replie sur elle-même.

 On à tous en tête les propos de Brice Hortefeux, lorsque ignorant qu’il était filmé, dit au sujet d’un jeune maghrébin « quand il y en a un, ça va, c’est quand il y en a plusieurs que ça pose problème ». Le ministre a été inculpé de propos à caractère raciste par un tribunal. Il a fait appel et n’a toujours pas démissionné car il affirme avoir parlé des Auvergnats, région d’où il est issu. Récemment un homme a été blessé au couteau à Paris. Son seul tort était de porter une étoile de David en pendentif et de s’être trouvé là.
 
Ces deux affaires ne sont malheureusement pas des faits isolés et sont symptomatiques des tensions entre les communautés. En 2007 les services de Police avaient dénombré 321 actes racistes. Ce chiffre a plus que triplé pour l’année 2009. Pourquoi ? Le stress qu’engendre la crise ne fait pas tout. "Les gens n’aiment plus les gens" et même les responsables politiques qui devraient participer à la cohésion y vont de leurs petites déclarations. Leur but ne serait-il pas de diviser pour mieux régner ?
 
On peut se le demander quand on écoute le discours de Nicolas Sarkozy à Grenoble en août dernier. La déchéance de la nationalité pour ceux qui auraient été naturalisés "français". Le président invite toute les personnes françaises de naissance à déconsidérer les autres français qui le sont devenus au prix de nombreux sacrifices. Il y aurait donc deux justices et ce n’est pas acceptable selon les principes d’égalité de la république. Le président n’ignore pas que cette loi s’opposerait à la déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Elle sera combattue par la gauche et par l’Europe si elle voit le jour. Alors que recherche le président ? 
 
Rassurer un électorat friand de sécuritaire, gagner des voix du FN ou tout simplement faire oublier les récentes affaires qui ont touché ses ministres ? La conséquence est terrible car l’autorité du président légitime les pensées et actions de nombreuses personnes en leur permettant d’exprimer leurs élans les plus racistes. Au lieu de rassembler les français, le président les divise, les met dans des cases et implique un rapport de supériorité et donc d’infériorité. Ce rapport se fait entre son électorat traditionnel plutôt favorable à ses déclarations sécuritaires et les autres. Nicolas Sarkozy semble avoir choisi son camp. Il oublie juste l’essentiel. Un président de la république doit dépasser les petites considérations. Il représente tous les français même ceux qui n’ont pas voté pour lui à la dernière élection et s’apprêtent sûrement à faire de même à la prochaine. 


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