La France humiliée

par Pierre Alain Reynaud
vendredi 29 mai 2015

Cette année, nous attendions avec impatience la cuvée 2015 de l'Eurovision. Et faut-il le préciser, nos espoirs dans la réussite de la France étaient réellement fondés, d'autant plus que les spécialistes de la chanson et des variétés, comme les médias eux-mêmes, étaient très optimistes sur la qualification de notre Pays dans cette grande compétition européenne.

Eurovision 2015
Désastre pour la France ...

Oui, La France était bien placée pour être parmi les premiers sélectionnés et, pourquoi pas, pour remporter enfin cette année le grand concours de l'Eurovision. Deux éléments essentiels venaient conforter nos espérances :

- d'une part, la chanson « Noubliez pas » est de très bonne qualité : écrite par Robert Goldman (le frère de Jean-Jacques), rappelant la première guerre mondiale, elle a un sens formidable comme celles qui ont été écrites auparavant par de nombreux chanteurs engagés, demeurés célèbres, tels que Ferrat, Perret, Zebda, Goldman, Brassens, Renaud, Reggiani Balavoine, etc … etc …

- d'autre part, l'interprète, Lisa Angell est une chanteuse de génie. Découverte par Patrick Sébastien, sa voix est sublime et personne - je dis bien, personne - ne peut contester son grand talent.

Alors, pourquoi cette défaite humiliante pour cette formidable chanteuse, pour le talentueux compositeur qu'est Goldman et au final, pour la France elle-même ?

Les réponses sont multiples : une chanteuse qui serait trop âgée (46 ans) peu sexy et trop classique dans sa robe noire ; un texte de chanson que l'on associe à la politique, une musique pas assez moderne au goût du public ; un style dépassé selon certains médias qui ne font plus cas des talents, mais qui préfèrent l'esbroufe aux véritables valeurs artistiques ; enfin, les téléspectateurs qui, bizarrement, n'ont pas aimé la chanson l'accusant d'être interprétée en français (! !!)

Devant de telles constatations, on a la forte impression, de « marcher sur la tête ! ».

Mais cela n'est pas nouveau : aujourd'hui, le talent n'est plus un nécessité pour réussir. Bien au contraire. Les gens aiment tout ce qui est nul et sans intérêt : les mauvais chanteurs affluent sur la scène publique, comme les acteurs médiocres, les mauvais films, les écrivains minables, et tout ce petit monde eclipse les artistes talentueux, ceux que l'on élimine facilement en les pointant du doigt comme des « ringards ».

Dans un tel contexte, où va le monde ? Certainement droit dans le mur. Et quand l'incompétence domine une société qui rejette les qualités fondamentales de l'humanité, le peuple est tombé si bas qu'il est véritablement mûr pour une dictature. Et les dictatures sont prêtes à surgir en Europe au moment où les pays de l'Union tombent dans les extrêmismes, mettant à mal toutes les valeurs de la démocratie.

Quant à l'Eurovision, elle a bien changé au cours des décennies. Elle va dans le même sens que l'Europe qui est dirigée par des nuls, c'est-à-dire par des politiques incompétents qui ont été choisis par des électeurs eux-mêmes incapables de faire la bonne sélection parmi les candidats en course pour le pouvoir.

Devant un tel désastre, il vaudra mieux que la France ne participe plus à l'Eurovision, en attendant que le public reprenne un jour ses esprits, et surtout, un peu de bon sens, ce bon sens dont la société d'aujourd'hui ne fais plus cas.

Pierre Reynaud

Co-fondateur et membre du COLLECTIF VOLTAIRE


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