La France n’est pas une démocratie
par Jean Keim
samedi 11 octobre 2014
La France est une république, la France n'est plus, n'est pas une démocratie.
Le monde est organisé au profit de ses organisateurs, les exemples sont sidérants et je pense plus spécialement aux sociétés autoroutières.
Si j'ai bien tout compris en 2005 M. Vil-pain a donc vendu avec la bénédiction de Chirac, ministres, députés, sénateurs bref avec toute la clique, le droit d'exploitation des autoroutes françaises, construites en partie ou totalité avec nos impôts, à des sociétés privées, déjà là il y a un dol manifeste, mais le pire reste à dire.
Les contrats ficelés et verrouillés par d'habiles avocats stipulent que si l'état d'une façon ou d'une autre vient à augmenter sa ponction sur les bénéfices, les sociétés ont le droit de répercuter le manque à gagner sur le prix payé par les usagers (nous).
Or il s'avère que les bénéfices sont extraordinairement juteux et le gouvernement nous dit hypocritement larme à l'oeil qu'il ne peut pas imposer plus les bénéfices sinon les usagers en pâtiront, car un contrat est un contrat.
Autrement dit, les intérêts d'une structure économique prime sur ceux de la multitude. Pourtant il y avait la promesse que les autoroutes à terme devaient devenir gratuites et leur entretien assuré par les mêmes ressources que les routes ordinaires. Suivant que les intérêts sont ceux de puissants ou de misérables, les promesses n'ont pas la même importance et ne sont pas honorées de la même façon.
Il est dans le pouvoir de l'état d'exproprier, de modifier l'âge de la retraite, d'exonérer les (grosses) sociétés de certaines de leurs obligations, de pardonner aux magouilleurs fiscaux, de donner des privilèges exorbitants aux élus politiques, de faire la guerre si ça lui chante, de renflouer les banques, de leur donner à 0% de l'argent afin qu'il le prête avec intérêts à ce même état, de faire des promesses et de ne pas les tenir, de modifier le code du travail (un code est un contrat comme un autre), de saper la sécurité sociale, d'envoyer les forces de l'ordre taper sur des manifestants, etc., etc., cette énumération est sans fin, et ce même état serait impuissant, n'aurait donc ni le pouvoir, ni le droit de modifier un contrat autoroutier particulier pour ne pas fâcher ''des copains'', dans ce constat il y a l'aveu que l'état n'existe plus, que la politique n'est que du spectacle, une façade et que la démocratie également n'existe plus si tant est qu'elle a existé un jour. La politique ne sert (plus) à rien sinon à justifier le monde tel qu'il est. Le monde est dominé par une oligarchie et ses satellites qui ramassent les miettes tant qu'ils sont utiles à quelque chose, le temps arrive où l'homme politique ne sera plus indispensable aux puissants et sa disparition est déjà programmée.
Je viens de comprendre la différence qu'il y a entre démocratie et république, la démocratie est un régime politique où le peuple exerce lui-même sa souveraineté, la république est la façon dont la démocratie est organisée, l'organisation prime sur tout le reste, elle est verrouillée par les organisateurs, les idéaux démocratiques sont sciemment oubliés et le seul moteur de ce grand cirque est le profit.
Nous ne devons plus déléguer la direction des affaires publiques, nous devons nous en occuper nous même.