La France, un pays prêt à évoluer : les gilets jaunes

par Le Frouze Européen
samedi 29 décembre 2018

La France possède un potentiel de changement fort. Je pense que tout nous sera possible dès l'instant que le peuple français sera guidé par une vision à long terme et la raison. Mais à mon sens, la forme actuelle du mouvement des gilets jaunes nous mène dans une impasse. Les gilets jaunes sont un mouvement ne voyant qu’intérêts personnels et court terme. Tout en désirant être constructif, pour moi, cela en fait un mouvement sot qui se fourvoit. Il n'y a de ma part aucune volonté d'insulter qui que ce soit, mais les personnes les insultants sont ceux qui ne leur disent pas la vérité. Ceux laissant croire au mouvement et au peuple qu'une addition d'intérêts particuliers peut nous mener à la réalisation de l’intérêt général.

Bloquer le pays possède bel et bien un certain nombre d’avantages. Un des premiers est de diluer le mouvement à plusieurs points disparates pour rendre plus difficile toute récupération politique ou syndicale. Le second est l’imprévisibilité face aux forces de l’ordre. Le troisième est le fait que chaque français se sent concerné et peut prendre position. A l’image du mort kilomètre, de grandes manifestations dans les grandes villes ne touchera que peu ceux ne vivant pas en ville. Chacun se retrouve concerné.

La sottise de cette idée ne se trouve pas sur l'action à court terme, à vrai dire c’est même brillant.

Chacun possède des revendications, l’addition des revendications forme la plupart du mouvement. Le mouvement se bat ainsi pour des méso-intérêts voire micro-intérêts. Le mouvement veut parler et représenter l’ensemble du peuple français, surtout les oubliés de la mondialisation. Ils pensent avoir la légitimité absolue en représentant des intérêts particuliers qui additionnés représentent une large majorité des français. Mais où est la cohérence ? Les intérêts particuliers sont-ils bien conformes à l’intérêt général ?

Le problème des intérêts particuliers est à deux niveaux, le manque de sagesse de ne pas penser à autrui et le long terme n’est point compris dans le calcul d’intérêt.

 

Certes l’économie ne fait pas tout. Mais bloquer celle-ci est totalement improductif. Les individus bloquant le pays ne sont que peu impactés par ce blocage. Dans le cas inverse ils n’auraient aucun intérêt à manifester de la sorte. L’économie française est composée à 99,8% de TPE et de PME, l’économie nationale française ne repose pas uniquement sur les puissants que dénoncent le mouvement. Les entreprises du CAC 40 et la Nomenclature peuvent sans problème surmonter ce blocage, leurs bénéfices ne cessent d’augmenter. L’européisation et la mondialisation de l’économie les protègent bien d’événements franco-français. 

Les plus fragiles se trouvent dans ce « peuple ». Les salariés, les PME et les microentreprises sont eux bien moins résistants et sont mis en danger. En quoi mettre en péril une partie du peuple et bloquer la relance économique nécessaire à la diminution du chômage correspond-il à l’intérêt général et à l’intérêt du peuple ? Le mouvement ne mène nulle part du point de vue économique. La vraie pression est nullement sur les Grands mais sur les Petits. Les Grands ne réagissent seulement par souci électoral, ils s’en remettront facilement mais quid des Petits ?

Les gilets jaunes demandent moins d’impôts et plus de redistribution dans un pays surendetté. Les gens se plaignent de l’opacité de l’État et des dépenses. Mais se penchent-ils souvent dans les rapports financiers ou au moins les discours résumant la situation économique du Pays ? Non, ils comptent bien-sûr sur les Grands et souvent sur une multitude de médias dit « alternatif » qui sont bien plus obscurs que l’État lui-même. Comment savoir si des groupes de pressions ou Nations étrangères ne sont pas derrière ces médias ? L’État nous est accessible. Il nous est possible de savoir de quoi il en retourne puis de nombreux garde-fous existent. Il est de notre propre chef de nous en saisir, de nous en intéresser. Nous avons les cartes en main. Le peuple est l’essence même de l’État.

La question reste toujours la même, qui va payer les demandes du mouvement ? Il est bien facile de réclamer mais nous retrouvons à nouveau le court terme. Le mouvement proposent-ils des sources de financement ? Dire « il faut faire payer les plus riches » n’est que folie, nous savons que trop bien que les plus riches ne vont pas payer. Pas car ils sont mauvais, mais car ils sont humains. A l’image du mouvement leurs intérêts personnels ne vont pas dans ce sens, nous avons qu’à perdre. Nous avons laissé faire un monde où 50% de la population française se partage 8% du patrimoine.

Nous savons bien que ceux qui paieront la dette dégagée à moyen et long terme sont les générations suivantes, les mêmes qui vont payer nos dettes écologiques. Qui est le monstre ?

 

Les Grands et les Petits n’ont ici qu’à perdre. Personne ne gagne à garder le beurre et l’argent du beurre. Le modèle économique libéral arrive à sa limite. Nous subissons ses dysfonctionnements à l’image de l’économie soviétique dans les années 80. De plus en plus de personnes ne mangent pas à leur faim, les inégalités ne cessent d’augmenter, le travail manque et la planète se meurt ; mais le plus important n’est pas là. Le libéralisme a créé des individus dans un monde ne sachant subvenir aux besoins et désirs de chaque individu. Il créé sans pourvoir à ce qu’il a créé, chaque individu ne se réalise pas en son sein. Un fort potentiel est gâché, des talents de chacun ne sont pas mis en valeur. Mais je pense ne pas me tromper en disant que nous voulons tous participer de notre mieux au système. Le système nous dit d’atteindre le bonheur mais l’offre à un certain nombre. Alors que le bonheur de chacun n’est pas concurrentiel mais propre à l’individu, nous sommes tous différents et avons des objectifs du bonheur différents. L’ennemi n’est pas le système ou le système néolibéral mais notre égoïsme présent. Cet égoïsme nous empêche de voir plus loin que ce que nous propose directement le système néolibéral. 

L’égoïsme nous pousse à nous accaparer ce que le système actuel propose. 

 

Le court terme rafistole dans le présent un système plein de sparadrap ; mais le long terme est révolutionnaire, le long terme forme un nouveau corps. Nous pouvons utiliser cette colère pour nous rassembler en une force intelligible, prendre conscience de notre intérêt général à imaginer autre chose. Ensemble tout est possible. Nous ne sommes plus au premier millénaire, imaginons le système du XXIe siècle voir même du second millénaire !

Luttons pour l’intérêt général au lieu de l’intérêt personnel.

 

Le frouze européen


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