La gauche nous rejoue « Peuple Fiction »

par siatom
mardi 2 décembre 2014

Sans doute en raison de sa proximité avec le ''show bizz" la gauche divine aime à se faire son cinéma, et dans le film, qu'elle se projette inlassablement, elle tient toujours le rôle du gentil héros certes un peu paternaliste, mais c'est pour le bien du peuple.

C'est sa vocation, elle se veut la tutrice éclairée des Dupont la Joie, des beaufs de Cabu, elle sait ce qui est bon pour ceux qui ne savent pas, elle à la science infuse des "sachants" face aux ignorants, elle sait intuitivement distinguer le convenable de l'inconvenant, elle a sa boussole indéréglable qui lui indique sans faillir qu'elle se situe dans le camp du bien.

Mais le peuple, au sens sociologique et péjoratif du terme, bien différent des "people" qui festoient avec elle, est parfois mal élevé, se mouche dans ses mains, met les doigts dans son nez, et comble d'ingratitude ne vote plus pour elle. Il ne lui suffit pas d'être lumpénisé, le voilà qui se lepénise.

Et la gauche malheureuse, se lamente, se répand en imprécations contre la France rance, crie son amour des sans-dents, son chef prothésiste bien aimé ne vient -il pas de déclarer avec des trémolos dans la voix : "toute ma vie, je n'ai vécu qu'au service des humbles".

Évidemment, cette phrase sera coupée au montage car elle sonne faux, imaginer un instant le scootériste casqué de la rue du cirque en Mère Thérésa dans les faubourgs de Calcutta serait de nature à troubler la raison du spectateur lambda non encarté.

Quand la gauche parle d'elle, elle utilise le nous, non pas de modestie, mais celui de majesté "Nous les progressistes", c'est un mot magique,censé désarçonner tout contradicteur et le plonger dans l'obscurité de sa pensée vilement réactionnaire et aussi utile pour disqualifier l'adversaire que "la reductio ad hitlerum".

Contrairement au démocrate de Camus, le progressiste ignore la modestie et n' a pas besoin de consulter les autres car il est comme le pape, infaillible, le scepticisme exprimé devant lui devient nihilisme et selon la récente déclaration de notre Président en visite à Florange "il nourrit l'extrémisme".

Les agnostiques, les non croyants qui n’adhèrent pas avec l'enthousiasme qui convient au credo progressiste qui mêle joyeusement la modernité, les inestimables avancées sociétales, l'anti fascisme incantatoire, l'indifférenciation sexuelle, la théorie de l'excuse,sont des indécrottables réacs mis à l'index et livrés à la vindicte publique en couverture des magazines bien pensants.

Heureusement la gauche a un peuple et un électorat de rechange fourni clés en mains par les explorateurs de "Terra Nova" qui ont découvert sur ces nouveaux territoires une population prête à recevoir leur nouveau catéchisme, un agglomérat hétéroclite composé de bobos bac + et de la France de la diversité démographiquement plus dynamique. Sans doute nous rejoue t-elle un mauvais remake de "Peuple Fiction".

Et le méchant dans tout ça ? Car dans tout film socialiste, donc manichéen, il en faut un, qui permet par comparaison de se voir plus beau dans le miroir, et autour duquel on dresse un cordon sanitaire pour éviter l'épidémie.

 Pendant longtemps ce fut le borgne puis ensuite sa fille, avec le succès que l'on sait puisque près d'un tiers des spectateurs-électeurs semble vouloir rejoindre le parti de l'infamie. Après un virage économique à gauche effectuée avec maestria par l'héritière, on peut désormais affirmer sans plaisanter qu'un lepéniste, c'est un communiste qui s'est fait cambrioler deux fois.

Comme elle a changé de peuple, elle change de méchant, elle va le chercher chez la droite dite républicaine, celle qui ne se prétend pas vertueuse et se gave de téléréalité avec une prédilection pour "Top-Chef".

C'est le Raymond de la chanson, qui a sa préférence, l'homme qu'il est bon d'aimer haïr, au même titre que les riches, les banquiers, les CRS et votre percepteur. D'ailleurs parfois, il a tenu tous ces rôles en même temps. On peut d'autant plus l'exécrer sans modération que lui même n'aime pas grand monde à part Carla avec qui" c'est du sérieux".

La gauche a en tout cas une certitude, le méchant jouera son rôle avec conviction, elle pourra donc lui imputer la hausse du chômage, le dérèglement climatique, l'exil de Cahuzac, l'Alzheimer de Thévenoud, les goûts de luxe d'Aquilino Morelle et ajouter sans scrupule les facturations d'AWF à celles de Bygmalion .  

Bardot peut partir en vacances et même dans l'au delà, sur l'écran noir de nos nuits blanches, la gauche continuera à nous faire son cinéma.


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