La guerre climatique n’aura pas lieu

par Aldous
samedi 28 mai 2011

J’évoquais dans mon article la tension entre Chine et USA à propos du Pakistan le fait qu’en cas de conflit entre grandes puissances, l’arsenal stratégie s’est potentiellement étoffé d’armes nouvelles capables de manipuler l’environnement à des échelles potentiellement très vastes.

Une aurore boréale

Mon article faisait référence au projet de recherche américain HAARP et au phénomène souvent qualifié de « paranormal » des crop circles.
Ces deux références m’ont été reprochés, avec comme argument que cela dénotait du sérieux de la première partie de l’article basé sur des déclarations officielles et des articles de presse.

Quelles armes inventer après la bombe atomique ?


Effectivement, la fin de l’article était plus prospective que factuelle et cela était voulu. Il s’agissait d’ouvrir une réflexion sur la situation nouvelle que constitue une potentielle confrontation entre deux puissance militaires de premier plan (la Chine et les USA).
Je me rends bien compte que la brièveté de mon article oblige à une gymnastique intellectuelle qui n’est pas aisée de passer de la cristallisation de la tension entre ces deux puissances et les considérations sur l’utilisation potentielle d’un arsenal d’armes non conventionnelles inédites.

Pourtant, les bruits de botte et les tensions stratégique qui paraissent maintenant au grand jour posent immanquablement la question des nouvelles stratégies militaires potentiellement mobilisables par des grandes puissances au XXIe siècle.
Avant toute critique, je tiens à préciser que je ne prétends ni être un expert en armements ni avoir accès à des informations top secret.

Ceci dit, rien ne m’interdit de mener une réflexion prospective basée sur des connaissances historiques, des documents officiels et des déclarations de personnalités. Pour ce qui est des conclusions, chacun pourra se faire sa religion.

Viet Nam : L'echec stratégique refondateur.

Il faut revenir à la situation de la précédente grande guerre menée par les USA : le Vietnam.


Si en avril 1975, Nixon retire les troupes US du pays, c’est faute de soutien intérieur que ce soit au niveau de la jeunesse américaine que des médias. Les mobilisation massives sur les campus et à la convention démocrate, les immolations par le feu, l’engagement des intellectuels, les articles et photos de presse ont été les véritables instruments de la défaite stratégique subie par les USA.

Le pentagone découvre que la supériorité des moyens stratégiques peut être annihilée par le fait que l’opinion n’adhère pas à la guerre.


L’état major prend conscience du fait que ni les armes conventionnelles ni la bombe H ne peuvent lui assurer le succès opérationnel. Au contraire, les effets visibles de ces armes dans les médias lient les mains des militaires.

L'espace, nouveau terrain militaire.


Cette prise de conscience est indispensable pour comprendre dans quel état d’esprits les USA s’engagent à partir de 1983 (sous Ronald Reagan) dans le programme de recherche Strategic Defense Initiative que les journalistes baptiseront Guerre des Etoiles à cause de sa composante spatiale.

L’IDS a comme but officiel de « contrer l'horrible menace des missiles soviétiques » en déployant des contre mesures défensives qualifiées de « bouclier spatial ». Ces contre mesures seraient des armes nouvelles – au sol ou en orbite- capables de détecter et de détruire tout missile tiré contre les USA.


La rapidité et la précision avec laquelle la riposte doit intervenir pousse les scientifiques américains à se tourner vers des systèmes non balistiques. Ils se tourneront vers les faisceaux laser haute puissance et les armes électromagnétiques.


Zbigniew Brzezinski

Le conseiller à la Sécurité nationale de Ronald Reagan sera Zbigniew Brzezinski, aujourd’hui surtout connu pour être un des co-fondateurs de la Commission trilatérale (petite référence pour ceux qui aiment à diviser le monde entre complotolâtres et complotophobes…)

Une stratégie d'un nouvel age.

Dans son livre Between Two Ages paru dans les années 1970, Brzezinski, écrivait « La technologie va doter les dirigeants des principaux pays de techniques capables de mener en secret une guerre dont seules des forces de sécurité réduites au minimum seraient au courant… On pourrait utiliser des techniques comme la modification des conditions climatiques pour engendrer des périodes prolongées de sécheresse ou d'orage. »


Cette citation est fondamentale pour comprendre en quoi consiste la guerre climatique.
Brzezinski définit on ne peut plus clairement non seulement les moyens mais aussi le but de la manipulation climatique à des fins stratégiques : le secret.

La guerre secrète : un nouvelle façon de penser la guerre.

Le secret était jusque là le domaine de l’intelligence militaire. Dans le domaine de l’action militaire on recherchait plutôt la furtivité, c’est à dire la capacité de frapper sans être détecté, mais on ne se préoccupait pas de cacher qu’on avait déclenché les hostilités. De nombreuses avancées que tout le monde connait dans l’aviation et dans les sous-marins font que la furtivité est un concept militaire largement popularisé.


 La guerre secrète dont parle Brzezinski est un concept radicalement nouveau. Il s’agit de mener une guerre sans que cela ne se sache. Une guerre dont les population ignorent jusqu’à l’existence même.


Dans quel but ? Tout simplement de ne pas avoir à gérer l’impact médiatique sur l’opinion, qui a mené à la défaite des USA par le Viet Nam.


Installations HAARP

 

 

Voilà pour le but, mais qu’en est il des moyens ?


Brzezinski parle de moyens futurs, ce qui laisse supposer qu’ils n’étaient pas opérationnels en 1970.


Cependant la recherche scientifique dans ce domaine n’est pas nouvelle. De nombreux pays pratiquent l’ensemencement de nuages à l'iodure d'argent depuis les années 1950.
Quels moyens avons nous pour évaluer les progrès effectués en géo-ingénierie (la science de la manipulation du climat) depuis ?


Dès 1972, Brzezinski déclare "Nous disposons de méthodes capables de provoquer des changements climatiques, de créer des sécheresses et des tempêtes, ce qui peut affaiblir les capacités d'un ennemi potentiel et le pousser à accepter nos conditions. Le contrôle de l'espace et du climat a remplacé Suez et Gibraltar comme enjeux stratégiques majeurs."
Déclaration que la communauté internationale prend au sérieux puisque la même année, l'Assemblée générale des Nation Unie à adopter une résolution (31/72, TIAS 9614) pour interdire les modification de l’environnement à des fin militaires. Ratifié par de nombreux pays dont les USA elle deviendra la convention internationale ENMOD (Convention sur l'interdiction d'utiliser des techniques de modification de l'environnement à des fins militaires ou toutes autres fins hostiles) et entrera en vigueur en 1977.


ttp ://www.icrc.org/dih.nsf/INTRO/460&nbsp ;

Les armes climatiques sont-elles réelles ?


En 1997 ; l’usage des armes climatiques semble s’être démocratisé au point que le secrétaire d'Etat à la Défense américain William Cohen déclare (le 2 avril) :


William Cohen

« D’autres [terroristes] se sont même engagés dans une forme d’écolo-terrorisme par des moyens qui leurs permettent d’altérer le climat, de provoquer des séismes ou des éruptions volcaniques à distance par le truchement d’ondes électromagnétiques. Il y a donc plein d’esprits ingénieux de part le monde, qui travaillent à trouver les moyens par lesquelles ils pourraient terroriser d’autres nations. C’est la réalité, et c’est la raison pour laquelle nous devront intensifier nos efforts [dans le contre-terrorisme]  » (conférence sur le contre-terrorisme et armes de destruction massives à l’université de Géorgie de Athens).


L’UE s’inquiète également. Le 28 janvier 1999 le Parlement Européen adopte une résolution (A4-0005/1999) sur l’environnement, la sécurité et les affaires étrangères dans lequel il s’inquiète que « En dépit des conventions existantes, la recherche militaire persiste dans l’utilisation de la manipulation de l’environnement en tant qu’arme, comme le montre par exemple le système HAARP basé en Alaska »

Star Wars

 

 

 

Le climat se dérégle.


Le XXIe siècle débute avec une augmentation considérable des catastrophes naturelles, tant en nombre qu’en puissance.


Chacun se souvient de la grande tempête de 1999 qui balaye la France. 2002 est une année record en ce qui concerne les désastres. Inondation, tempêtes, séismes s’enchaînent à un rythme jamais connu. L’Asie est la plus touchée avec 261 catastrophes naturelles en cette seule année, mais les autres continents ne sont pas épargnés non plus.


La succession de cataclysme qui semblent s’acharner sur les pays de l’ex-URSS à une période où un grand nombre basculent de la sphère russe à l’OTAN éveille les soupçons en Russie.


En 2003, le parlement russe se saisit de la possible violation du traité ENMOD par les USA et crée une commission d’enquête sur l’utilisation potentiellement hostile du projet américain HAARP.

Quel son sort de cette HAARP ?

HAARP est un projet scientifique destiné à étudier les aurores boréales, un phénomène lumineux généré par les flux d’ ondes électromagnétiques solaires dans elles parviennent à atteindre la ionosphère, ce qui se produit en général dans des région proches des pôles.


Dès 1995, le but du projet HAARP est contesté. Le docteur Nick Begich et la journaliste Jeanne Manning publient cette année là un livre intitulé "Angels dont'play this HAARP", (Les anges ne jouent pas de cette HAARP )dans lequel ils avancent l’idée que HAARP étudie en réalité la possibilité d’utiliser les propriétés de la ionosphère à des fins militaires.


Lien officiel du projet HAARP : http://www.haarp.alaska.edu/haarp/factSheet.html


Le principe serait qu’en émettant des ondes radio à des fréquences particulières, il serait possible de générer artificiellement le phénomène d’ionisation de cette couche de l’atmosphère au dessus d’un endroit précis.


Cette couche atmosphérique ionisée a des propriétés physiques diverses qui peuvent être utilisées à de nombreuses fins.


HAARP
principe de fonctionnement

Elle réfléchit notamment les ondes radio et lumineuses.


On peut donc l’utiliser comme miroir afin de transmettre des signaux radios au delà de l’horizon, notamment à destination de sous-marins stratégiques.
On peut réduire l’ensoleillement d’une zone géographique, ce qui peut modifier le system des vents ou la pluviométrie.
On peut ioniser l’atmosphère au dessus d’une zone donnée pour perturber les télécommunications satellites dans cette zone.
On peut intensifier l’ionisation à un tel point que tout missile qui le traverserait la couche atmosphérique ionisée serait détruit.
A des niveau encore plus élevés, on pourrait produire un flash électromagnétique semblable à ceux générés par les armes à impulsion électromagnétique (EMP Weapon).

Une HAARP pour les nouveaux Néron : Rome brule-t-il ?

En 2008, le très sérieux GRIP (Groupe de Recherche et d’information sur la paix er la sécurité) subventionné à 50% par la Belgique et la Commission européenne) demande une révision de la Convention ENMOD en raison des préoccupations relatives aux utilisations militaires de l’environnement générée par le programme HAARP. 

http://www.grip.org/fr/siteweb/dev.asp?N=simple&O=379&titre_page=NA_2008-06-12_FR_L-MAMPAEY

Les russes ont pour leur part une idée assez précise de ces utilisations.

En effet, l’URSS avait elle même mené des recherches similaire 10 ans avant les USA via plusieurs projet comme SURA dont les installations sont située près de la petite ville de Vasilsursk.
On peut donc supposer que les usages militaires de ce type d’installations que décrit la Pravda leur sont déjà familiers :


« It is known that through satellites or other instruments which serve as reconductors it is possible the so-called hyper fields that generate HAARP for uses other than climate change can be used. Among these uses are aspects which are not necessarily harmful to mankind, such as generating the ozone layer.


HAARP also potentially has the capacity to disintegrate objects, generate spontaneous and induced combustions, and even change brain patterns, induce behavior and to cause biological diseases. »

Bien sur tous ces gens, journalistes, experts en armement, hommes politiques, peuvent étre de simple soucoupistes qui fantasmes sur des armes de SF, mais ça fait tout de meme beaucoup de monde dont quelques secretaires d'états à la défense...
 

Simple suposition.

Envisageons juste un instant que, comme tous ces gens le pensent, les recherches menées par les grandes puissances ont abouti aux armes dont Zbigniew Brzezinski parlait en 1970, quels seraient les signes de leur utilisation ?


Brzezinski parlait de mener une guerre qui resterait complètement secrète.


Y aurait il des signes qui pourraient cependant trahir que tel événement climatique ou telle catastrophe naturelle serait le signe d’une activité hostile ?


Le premier indice serait statistique. Il est indéniable que statistiquement il y a de plus en plus de catastrophes depuis le début du XXIe siècle qu’auparavant. Du tremblement de terre d’Haïti en passant par celui du Japon, des feux de foret russes au tsunami en Indonésie, des inondations en Europe à celles de l’Amérique latine, les catastrophes d’ampleur inouïes se succèdent comme jamais auparavant.


Cette augmentation statistique rend possible l’hypothèse d’une activité hostile par manipulation de l’environnement. Mais faute de lien de cause à effet, elle ne constituera pas a elle toute seule un faisceau d’indices suffisant.


Il faut donc chercher d’autres type d’éléments comminatoires pour compléter le tableau.
Evidemment une guerre secrète n’éclaterait pas selon le processus politique habituel. Pas de déclaration martiale, pas de vote du parlement, pas de mobilisation des troupes.
Mais s’il s’agit d’une guerre d’un certaine envergure, même furtive, elle doit avoir des effets secondaires détectables par exemple du point de vue économique ou médiatique.


En temps de guerre, les priorités économiques changent. Il faut mobiliser les ressources pour soutenir l’effort de guerre.


Voici ce qu’on peut lire sur Wikipédia à propos de la dette publique :


Dette US
1940-45 la dette explose

Ainsi, jusqu’au XXe siècle, ce sont les guerres, en imposant la mobilisation immédiate de très importantes ressources, qui ont conduit aux principaux accroissements de la dette publique, comme le montrent les évolutions de la dette publique au Etats-Unis et aux Etats-Unis (graphiques 1 et 2). La dette a pu atteindre des niveaux extrêmement élevés, sans commune mesure avec ceux des temps de paix : ainsi la dette publique britannique a représenté près de 300% du PIB au sortir des guerres napoléoniennes, comme après la Seconde Guerre mondiale (graphique 2). De même, la dette publique américaine s’est nettement accrue à la suite des quatre principaux conflits qu’a connus le pays : la guerre d’indépendance, la guerre civile, la Première et la Seconde Guerre mondiale, où elle a atteint son sommet historique : 120% du PIB.


A noter le prudent « jusqu’au XXe siècle  » qui suppose que depuis 11 ans cette règle invariable depuis le début de l’Histoire aurait brusquement changé.

LE XXIe siècle sera étrange ou ne sera pas.

Ce début du XXIe Siècle correspond à d’autres anomalies.

Depuis le 11 septembre 2001, les USA vivent sous le régime de l’état d’urgence. Maintenir l’état d’urgence sur plus d’un an ne s’est produite auparavant qu’en temps de guerre.

Du point de vu des libertés publiques, les médias ont été mis au pas. Partout ils couvrent les événements militaires en mode « embbeded ». En France, ils ont été remis directement sous la coupe du président de la république. Une telle restrictions ne se voient d’ordinaire qu’en temps de guerre (souvenez vous de la guerre en Yougoslavie).

L’arsenal législatif de sureté publique et de contrôle des activités des citoyens ont été considérablement durcis.

Toutes ces mesures sont courantes en temps de guerre mais nous sommes supposés être en temps de paix.

Il reste d'autres indices potentiels de l'utilisation de ce typed'armes dans l'exterminnation massive d'oiseaux, de poissons ou d'autres animeaux juste avant la survenue d'une catastrophe.

Il y a aussi l'apparition de phénomènes lumineux inconnus dans le ciel semblables à de mini aurores boréales en conjonction avec la survenue de certains désastres.

Mais comme il n'y a pas de documentation sur les effets des emission de micro-ondes pulsées sur les espèces animales, (malgré des années de rechrches) il est difficile de faire un lien causal.

Une guerre peut-être, mais dans quel but ?

Enfin il reste que la guerre secrète selon Brzezinski est destinée à contraindre l’ennemi à accepter les conditions d’une sorte d’ultimatum. Il y a donc un autre type d’indice qui pourrait trahir ce type d’hostilités : un bras de fer entre puissances sur des enjeux stratégiques.
Mais j’ai déjà traité des objectifs géostratégiques des USA dans un article consacré à la Nouvelle Carte du Pentagone :

 http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/nouvel-ordre-mondial-la-carte-du-92889


Je vous laisse donc juges de conclure selon vos propres convictions.

En guise de conclusion.

Pour ma part je suis sur d’une seule chose : On n’a pas vu lors de la guerre de 1940 des Zeppelins et des tranchées.

Ceux qui pensent qu’une guerre contemporaine de grande ampleur ressemblerait à celle du Viet Nam se réfugient dans une ligne Maginot mentale.

Mais alors, pourquoi ce titre me direz-vous ?

En hommage à Jean Giraudoux, bien sur et puis surtout parce que si cette guerre est possible, elle n'aura pas lieu dans le futur : elle a déjà lieu.
 

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