La guerre contre le terrorisme international est-elle perdue d’avance ? Chronique d’une défaite annoncée

par lamouchekipanse
vendredi 18 janvier 2013

J'ai volontairement choisi un titre à la mélodie provocatrice, sachant que celui-ci allait susciter nombre d'images dans l'esprit de la plupart d'entre nous. Caricatural peut-être je dirais que c'est à vous d'en juger. Si j'ai choisi un tel titre, c'est qu'une question s'entête à vouloir trouver réponse. En effet, plus les années passent, et plus celle ci s'impose à moi avec d'autant plus de force au vu des touts récents évènements survenus au Mali mais aussi en Algérie. Le terrorisme. Dans un schéma mondial qui a tendance à se bipolariser, le clivage qui oppose deux parties du monde se fait de plus en plus fort, et le verrou de l'équilibre mondial semble attaqué au pied de biche par des groupes (ou des communautés à en croire l'accroissement exponentiel de leurs membres) qu'on présente sous la dénomination d'organisations terroristes. Le choc des civilisations, doctrine avancée par Huntington et réfuté par Hobsbawm aura t-il finalement lieu ? A quoi tient ce clivage Nord/Sud (en terme de développement) ? Quelle sont les véritables motivations qui animent les différents acteurs du "conflit sans date et sans lieu" ?

A en croire les hautes sphères du terrorisme international, il s'agirait de combattre l'occidentalisme qui aurait tendance à écraser le monde arabe, vouloir mettre sous son joug, le continent africain tout entier. Prendre les armes pour lutter contre les puissances occidentales est selon eux un moyen bien plus efficace que tenter le dialogue. Les organisations terroristes justifient leurs actions en invoquant une divine mission comparable aux guerres de croisade, allant même jusqu'à employer le terme de djihad. Or, manque de chance, leurs actes n'apportent que peu de crédit à l'Islam et entachent tous les musulmans du monde : premier faux pas ; ils se disent agir au nom d'Allah mais salissent l'honneur des pratiquant modérés (une très grand majorité) lorsqu'ils répandent du sang innocent. Et si la religion n'était q'un voile obscur d'illusions leur permettant de s'enrichir ? Comment expliquer la puissance financière de celles ci ? Auprès de qui ont-elle crédit ? Al Qaïda (et toutes ses ramifications) n'a jamais émis de revendications claires lors de ses prise d'otages, restant dans un flou qui nous permet d'imaginer qu'autre chose que la religion motive leurs actes : la demande de rançon en est l'illustration. L'Islam étant envisagé comme un moyen et non une fin.

Le terrorisme actuel n'est pas un terrorisme religieux malgré les apparences, mais résulte bien des inégalités sociales qu'exprime Armatya Sen entre ce Nord et ce Sud. Imaginons un instant que ces inégalités n'existent pas : trouvez vous une seule raison plausible pour qu'une guerre sainte éclate ? "La misère est le terreau de la guerre" et à ce titre il semble inévitable que tant que ces inégalités criardes continuont d'exister, une éradication du terrorisme sera impossible. Aussi, en faisant jouer l'argument de la "sainte guerre" il me semble que ces groupes font preuve de mauvaise foi et n'expriment pas les véritables buts qu'ils poursuivent.

Si l'on aborde le problème du terrorisme sous un angle religieux, nous avons perdu d'avance.

(n'hésitez pas à discuter, compléter mes propos qui ne sont qu'un point de vue personnel)


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