La liberté d’expression est un droit contrôlé

par dussauge
lundi 6 février 2006

Si la liberté d’expression trouve ses limites en France dans les propos ou les représentations racistes, le blasphème du sacré doit être condamné de la même manière. Il est souhaitable que le CFCM porte plainte, comme le ferait le CRIF après une représentation antisémite, pour que la justice se prononce sur France Soir, qui s’est porté candidat.

Le débat sur les caricatures publiées en septembre dernier dans les pages du journal conservateur danois Jyllands-Post et reprises en Europe a franchi les limites du ridicule cette semaine. Après les menaces de mort, la démission de diplomates, le boycott et les sanctions diplomatiques, certains journaux en France, en Allemagne, en Hollande, en Italie et en Espagne ont repris les dessins incriminés. A l’origine, une caricature de Mahomet qui porte un turban ayant la forme d’une bombe.

Voilà plusieurs années que la liberté d’expression, fondatrice des démocraties, trouve ses limites dans le devoir de respect du sacré. De nombreux pays acceptent les lois qui interdisent les propos ou les représentations racistes ou antisémites, ou même qui ciblent des groupe sociaux comme celui des homosexuels.

Bien que les autorités catholiques soient souvent trop tolérantes vis-à-vis de ceux qui blasphèment des icônes du Nouveau Testament, ce n’est pas un exemple à suivre dans une société en recherche de valeurs. Il me semble que les représentations des prophètes de toutes les religions, comme les symboles des états laïques, devraient bénéficier de la même protection vis-à-vis de la liberté d’expression.

Le maintien de la liberté est conditionné à l’autocensure. De nombreux journalistes oublient leur déontologie, et n’hésitent pas à craquer des allumettes devant un baril de poudre pour simplement augmenter leur audience. Demain, toute représentation publique de Mahomet sera interdite.

Je ne comprends pas que les élus européens soient aussi mal à l’aise pour condamner rapidement un blasphème et soutenir du même temps les limites de la liberté d’expression. Ils ajoutent de la bêtise à la stupidité, au lieu de mettre un terme à ce débat qui oppose la liberté d’expression à une expression injurieuse.


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