La logique du système : 2- Xi Jinping

par Jacques-Robert SIMON
mardi 4 septembre 2018

 Rien ne peut se comprendre de la Chine si on ne tient pas en compte sa grandeur passée, sa grandeur géographique : plus puissante que les plus puissants, aussi grande que l’Europe de l’Atlantique à l’Oural. Son immensité fait que pour conquérir elle se tourne d’abord vers elle même. Sa population est très homogène avec en plus la richesse de quelques ethnies minoritaires mais toutes fières d’appartenir à notre pays. Le Parti Communiste Chinois (PCC) avec plus de 80 millions de membres fournit l’infrastructure morale et politique à notre peuple. La Chine a en son sein toutes les ressources humaines nécessaires à son économie, sa culture, ses arts. Elle n’a pas vocation à empiéter sur des territoires qui ne feraient que l’encombrer, à part peut-être quelques opportunités résiduelles sur quelques ilots d’importance stratégique. Des pseudopodes permettent à une diaspora nombreuse, la plus grande du monde, de se localiser auprès de points de fourniture de matières premières, de marchés, de centres d’intérêt.

 La Chine ne se joindra pas au courant européen d’ouverture des frontières pour favoriser l’émergence d’un prototype humain nouveau constitué de l’alliance de toutes les races (dans le sens de sous-groupes géographiques de l'espèce humaine), de toutes les cultures, de toutes les habitudes de vie, croyances, mythes, les idéologies étant reléguées à l’intime conviction sans expression collective. Il n’y a pas de filière d’immigration vers la Chine et il est quasiment impossible de traverser la frontière chinoise sans papiers. Cette situation ne changera en rien : le peuple Han est pacifique hors de ses frontières et ne veut pas de possibilités de troubles en son sein. Quelques illégaux entrés légalement sans retourner dans leurs pays d’origine sont cependant présents sur le sol chinois mais en faible nombre : seuls 300.000 à 400.000 migrants africains vivent aujourd’hui en Chine, la grande majorité dans la clandestinité, et ils sont pourchassés activement par la police. Avec ses 0,05 % de la population constituée d’immigrés, la sociologie de la Chine est très loin de celle de la France avec ses 20 % d’immigrés et enfants directs d’immigrés.

 La Chine n’est pas partie prenante dans la guerre que se livre les occidentaux avec des groupes terroristes musulmans. Leurs combats mêlent des intérêts économiques, des préoccupations de politique intérieure et des considérations géostratégiques ou religieuses qui ne concernent pas notre pays. Il y a bien quelques millions de musulmans en Chine, mais ils ne représentent que moins de 1 % de la population totale.

 La Chine n’a pas l’intention de sombrer dans les mêmes abysses que les démocraties occidentales devenues de fait des soft-dictatures. La liberté de la presse qu’elles mettent sans cesse en avant est pire qu’une information dirigée : chaque chaîne, chaque journaliste est tellement imprégné des idées dans l’air que chaque film, chaque documentaire, chaque commentaire ne montre qu’un point de vue correspondant à la ligne dite libérale admise comme allant de soi. Comme pour teindre les tissus, les cerveaux sont trempés dans un bain et les informations qui en sortent ont toutes la même couleur. Les valeurs universelles, les droits de l’homme, sont utilisés pour l’essentiel pour bombarder untel plutôt qu’untel en fonction d’intérêts économiques, en fonction aussi du fait qu’il faut bien justifier les mesures sécuritaires chaque jour plus prégnantes.

 Les élections dites libres ne rassemblent plus que des semblables et le taux d’abstention montre à quel point les citoyens se méfient du système politique. Il est vrai que les successions au sein du PCC se font dans l’ombre, dans la discrétion afin de les préserver des jeux de pouvoir que les médias pourraient engendrer en tablant sur les émois, les affects, les apparences qui amusent peut-être les foules mais qui finissent par les accabler. Mais des discussions profondes et argumentées animent les réunions dans le Parti, même s’il est interdit de faire de l’extérieur des commentaires contredisant la ligne du PCC. Un examen idéologique est organisé par le Parti communiste afin de contrôler les journalistes, les médias, les universités mais ce cadrage est fait dans la clarté et non en utilisant des moyens subliminaux de persuasion comme ailleurs. Les membres du Parti devant occuper des fonctions importantes, à l’échelon central ou en province, doivent suivre des formations à l'école centrale du Parti communiste, afin qu’un seul cadre soit utilisé par tous pour préserver le bien commun en laissant chacun libre d’agir individuellement.

 Le Parti Communiste est resté fidèle à ses valeurs, mais il est aussi devenu le Parti de l’excellence. L'Assemblée nationale populaire compte dans ses rangs près de 100 délégués milliardaires. Et le contrôle sur les entreprises étrangères ne s’est pas relâché ! Plus des trois-quarts des sociétés à capitaux étrangers, dont Airbus ou L'Oréal, ont une cellule du Parti communiste en leur sein. Une aristocratie dirige la Chine mais contrairement à celle des pays occidentaux elle n’est pas uniquement mue par l’appât du gain. L’Égalité et la Fraternité qui disparaissent des pays occidentaux ont toute leur place dans notre pays.

 L’avenir est aux démocraties à parti unique. Le rôle du PCC et de ses plus de 80 millions de membres ont été déterminants : ils assurent l’indispensable cohésion afin d’aller dans la seule bonne direction pour un pays, celle des efforts, de la probité, de la justice. Les occidentaux ont introduit des technologies numériques pour surveiller et punir leur population. Nous avons les mêmes outils mais nous avons de plus la volonté de les utiliser à une grande échelle contrairement aux occidentaux qui se cachent derrière de fausses raisons pour échapper aux règles qui tentent de sauvegarder ce qu’ils appellent leurs libertés. Mais quant est-il de ces libertés pour les miséreux ? Les lois occidentales sont faites pour donner bonne conscience dans les salons mais ceux qui le peuvent font tout pour y échapper. La Chine n’est pas dans une politique d’incitation à l’ordre, elle est pour faire respecter l’ordre. Il faut se rappeler que notre pays fut le seul à pouvoir maîtriser par la contrainte son taux de natalité, ce qui nécessite une pression envers toutes et tous de tous les instants. Nous réussirons de même en sciences, en technologie, en économie, en politique, grâce au communisme numérique teinté de pragmatisme.

 Bien entendu les Etats-Unis restent une grande puissance militaire et il serait malavisé de sous estimer leur capacité à initier des désordres auprès de gens fébriles d’avoir accès aux plaisirs dérisoires produits made in USA : c’est le moyen constamment utilisé par eux pour ingérer les cultures et les économies qui leur sont étrangères : « Seul le lion en cage n’a plus d’appétit ! »


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