La Marseillaise sifflée, un nouvel exemple du malaise communautaire
par Johan Livernette
mercredi 15 octobre 2008
En prélude du match amical France-Tunisie, La Marseillaise fut une nouvelle fois sifflée. Analyse d’un problème récurrent.
Miroir ô beau miroir télévisuel, que me renvoies-tu dans la gueule ce soir ? Un exemple flagrant du malaise communautaire sévissant en France. Et en prime time de surcroît ! Je veux bien sûr parler des sifflets à l’encontre de La Marseillaise juste avant le début du match France-Tunisie.
Ce match était amical sur le papier. Sur le papier seulement car, sur le rectangle vert comme en tribunes, la tension était palpable. Chaque ballon touché par les Bleus se solda par d’innombrables et continus sifflets alors que, pour rappel, le match se jouait en France.
Constat basique : le fléau n’est pas un accident car il y a désormais plusieurs antécédents. Comment ne pas faire référence au France-Algérie de triste mémoire disputé sept ans plus tôt (le 6 octobre 2001 exactement) ? Il y eut aussi un match joué au Maroc et où le phénomène fut identique. On pourra toujours trouver maladroit le fait d’avoir fait jouer ce match en Seine-Saint-Denis après le sinistre épisode algérien de 2001. Mais, quelque part, ne serait-ce pas repousser le problème ?
Les sifflets étaient pour le moins bruyants, très bruyants même. L’argument d’une minorité d’énergumènes voulant gâcher une fête assez improbable n’est donc pas recevable. Il n’y a pas d’excuses à se trouver ni à se voiler la face. Le malaise est profond. Il est surtout intéressant d’analyser les causes avant d’essayer de trouver des solutions.
Comment a-t-on pu en arriver là ? Pourquoi ce malaise est-il si profond ?
Est-ce historique ? A priori non. La Tunisie n’est pas l’Algérie. La France n’est pas allée y faire la guerre.
Non, la vraie raison est selon moi idéologique. On en revient dès lors et une fois encore à la responsabilité médiatique. L’origine du problème provient d’une diabolisation perverse du sentiment patriotique assimilé exclusivement au FN, tout en faisant l’éloge d’un rap douteux salissant allègrement la France et son drapeau. En gros, être patriote dans les années 80 jusqu’à aujourd’hui, c’était être un facho, un raciste en puissance. Le raccourci médiatico-idéologique est catastrophique. Le message à retenir et que beaucoup trop de jeunes de banlieue ont intégré l’est tout autant. Peu à peu, avec notamment l’appui d’une association comme SOS Racisme, des sujets comme l’immigration ou l’insécurité en banlieue devinrent des sujets tabous qui heureusement le sont moins aujourd’hui. Ainsi, en délaissant ces problèmes, l’oligarchie laissa pourrir une situation ô combien préoccupante et encouragea le communautarisme.
Que fallait-il faire hier soir ? Ne pas jouer le match aurait été, à mes yeux, une victoire de l’hostile partie du public du Stade de France.
Sensibiliser avant de réprimer serait du meilleur effet. Mais n’est-il pas trop tard ?
Le plus triste dans l’histoire, c’est qu’il y aura toujours des Clémentine Autain, des Noël Mamère, des Olivier Besancenot ou d’autres bobos de la gauche caviar pour trouver mes propos réactionnaires et, surtout, prendre par la main ces citoyens puant tout autant le repli communautaire que l’irrespect. Et ce par clientélisme électoral, des fois qu’ils auraient l’idée d’aller voter…
On peut comprendre le repli communautaire, sans l’excuser et encore moins l’encourager, notamment depuis les déclarations « stigmatisantes » de notre président. Mais pas l’irrespect, d’autant qu’il s’exerça sur la durée de toute une rencontre, démontrant une hostilité bien réelle ne pouvant que mettre mal à l’aise le Français moyen (quelles que soient ses origines) calé devant son petit écran.
Tout le monde ou presque sera d’accord pour trouver ces comportements inadmissibles. Mais constater les dégâts ne suffit pas. Cela ne suffit plus.
Une fois ce terrible constat effectué, place à l’action. Messieurs les responsables politiques, il est temps de prendre vos responsabilités. Le peuple attend des actes ! Il en a marre des vagues paroles démagogiques. En Angleterre, les Anglais ont réglé le problème du hooliganisme, dans leurs stades, en prenant des mesures radicales. Pourquoi ne pas prendre exemple ?http://livernette.numeriblog.fr/