La mort des hommes...

par rosemar
samedi 22 septembre 2018

La fossoyeuse, la faucheuse, la camarde, que de termes terrifiants pour évoquer la mort !

Ainsi, dans une de ses chansons à la tonalité moyenâgeuse, Angelo Branduardi nous révèle, d'abord, une image inquiétante de la mort et lui donne la parole : la mort se présente elle-même et délivre son identité : la tête couverte d'une "couronne", elle incarne la toute puissance...

"Maîtresse et patronne" de la vie humaine, elle affirme sa cruauté avec assurance avec des termes très forts : "dure, cruelle, déchirures". La gutturale "r" répétée retranscrit cette violence, cette âpreté.

La mort, représentée sous la forme d'une allégorie, parle à la première personne, elle emploie un futur qui marque la certitude : "rien n'arrêtera mes déchirures".

On perçoit son attribut traditionnel, une faux, symbole de son pouvoir et de sa souveraineté : la mort provoque la peur, elle fait "trembler" les hommes.

Rien de bien nouveau dans cette évocation terrifiante de la mort, pourtant, la réponse de la foule des hommes, face à l'intrusion de la mort, provoque une certaine surprise : aucune peur, mais on entend une invitation à danser, à profiter de la fête.

La mort est invitée à festoyer : on la célèbre, on l'accueille dans les maisons, on essaie de l'apprivoiser et de la flatter : qualifiée de "maîtresse du monde", elle devient la reine de la fête.

La mort, image même de la douleur, de la torture, de l'horreur peut entrer dans le choeur de la danse, après avoir déposé sa faux, une façon d'amadouer la faucheuse et de la dépouiller de toute l'horreur qui l'entoure.

Peut-on voir dans cette chanson une façon de dire qu'il faut apprivoiser la mort pour mieux l'accepter ? Peut-on voir, ici, une manière de braver la mort et de ne pas la redouter ?

En fait, le but est aussi de "tuer" la mort, en la faisant danser et en l'incitant à oublier son ouvrage.

Il faut donc imaginer des stratagèmes pour ne pas se laisser dominer par la peur de la mort : profiter de la vie, danser, s'amuser... une façon de vaincre la mort. 

Chanson de mort ou chanson de vie ? L'entrain de la musique, la joie qui préside à la danse sont exaltants, pleins de gaieté et d'élan...

C'est une chanson joyeuse qu' a composée Angelo Branduardi, une chanson qui est, en fait, un hymne à la vie, qui nous invite à'entrer dans la danse, à nous joindre à la fête.

La musique légère, ponctuée de claquements de mains traduit un bonheur, un désir d'effacer toutes les ombres liées à l'idée de mort.

 

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