La mort du père Hamel restera-t-elle vaine ?

par David Hilbert
mercredi 17 août 2016

Devons-nous sacrifier les bergers pour transformer les loups en agneaux ?

C'est à cette question que doivent répondre aujourd'hui une partie des Chrétiens de France et d'Europe !

Depuis Vatican II, l'église catholique considère que toutes les religions sont des monuments de paix et d'amour ! Mais allez le dire aux chrétiens d'Algérie persécutés, aux chrétiens d'Orient massacrés, aux chrétiens d'Arménie exterminés ou aux libanais...

Si Dieu a voulu des bergers, ce n'est pas seulement pour guider et révéler sa parole, c'est aussi pour protéger son troupeau ! Cet aspect a de tous temps posé un problème au christianisme, comment protéger son troupeau sans user de violence !

Le verbe est la plupart du temps la réponse que vous font les catholiques : il y aurait toujours moyen d'ouvrir un dialogue quel que soit l’interlocuteur !

La seule chose qu'a pu dire le père Hamel avant d'avoir la gorge tranchée est : " Va t'en Satan !"

Or la notion de "mal" a depuis longtemps été effacée de nos références y compris religieuses ! Le livre de Dom Gabriele Amorth " Récits d'un exorciste" en témoigne !

Sous l'influence des Lumières et d'un relativisme béat, il est peu à peu devenu de bon ton de considérer aujourd'hui que tout se vaut et que nos actes en définitif n'ont pas d'importance. Le mal serait purement la manifestation d'un déséquilibre mental et psychique !

Pour reprendre Montesquieu, les inquisiteurs du Moyen Age brûlant des sorcières ne sont pas mieux que les cannibales africains dévorant leurs congénères... voire que l'inquisiteur est pire puisqu'au moins le cannibalisme répond à un besoin vital, celui de se nourrir ! Ce même raisonnement peut s'appliquer à nombre d'activités humaines contemporaines et notamment à la justice ou les juges sont en réalité des inquisiteurs civils qui engagent la vie sur des lois votées et non sur des lois issues d’un livre sacré.

A force de relativiser et de voir du bon en tout, certains vont expliquer que l'égorgement du père Hamel est en définitive un bien pour un mal car il aurait ouvert les yeux à certains musulmans qui seraient venus prier avec des catholiques au lendemain de cet acte abominable.

On retrouve ce relativisme forcené un peu partout dans l'Eglise, le pape étant le premier à prêcher dans ce sens, attirant à lui tous les biens pensants occidentaux à commencer par nos médias hexagonaux !

Ha, c'est sur ce n'est pas lui qui aurait débarqué en Normandie pour libérer l'Europe du nazisme ou aurait soutenu les dissidents soviétiques et polonais contre le bolchévisme !

Tout se vaut et toute religion est une religion d'amour…

En bon jésuite le pape fait de la politique en se coulant dans l'air du temps et ce contrairement à l'enseignement de la Bible qui en séparant le politique du spirituel rompait avec la notion de peuples élus du judaïsme pour définir une assemblée de croyants.

Si on peut lui reconnaitre un charisme et un sens puissant des médias, ce pape est difficile d'y trouver un quelconque courage. Il est cependant l'aboutissement vivant de l'étiolement du catholicisme depuis la Révolution Française. Une sorte de point d'orgue en absurdité ou le berger considère plus ce qui n’est pas son troupeau que son troupeau lui-même.

Et finalement si tout se vaut pourquoi Jésus serait-il venu se sacrifier ? Si tout se vaut pourquoi aurait-il inspiré Jeanne D'Arc au point de lui donner la force d'entrainer les armées de France contre l'envahisseur anglais ?

En fait, une fois de plus nous assistons à une démission de ceux qui ont voulu prendre les rênes spirituels de notre société.

C'était déjà le cas en 1431... Lorsque l'Université de Paris, phare de la chrétienté à la botte anglaise, conduisit le procès de Jeanne d'Arc à Rouen vers le bûcher au nom d'un cléricalisme totalement dévoyé !

Le pape actuel n'est pas Pierre, parti courageusement à Rome bouleverser le Monde Romain ! Il ne prend pas de risque, et s'abandonne à l'ère du temps en abandonnant également ses brebis !

En cédant aux sirènes d’un mondialisme qui vise à tout normaliser pour faciliter les échanges commerciaux, il rétrécit la portée de l’appel qu’il doit porter.

Dans la situation de violence actuelle, on ne peut lui reprocher d'œuvrer à l'apaisement général ( sans beaucoup de résultats ) mais on peut le condamner pour les risques qu'il fait prendre à son troupeau !

Livrer des agneaux à des loups n'a jamais aidé à l'Evangélisation.

Toute l'histoire de Moyen Orient en témoigne !


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