La pauvreté aux multiples visages

par CHALOT
jeudi 22 septembre 2016

 Lorsque nous avons préparé notre colloque intitulé : « combattre la pauvreté » nous avons demandé à notre graphiste un projet d’affiche.

Celui-ci nous a proposé une image représentant un SDF sur un banc.

C’est effectivement l’un des visages de la pauvreté mais il en existe d’autres, beaucoup d’autres.

Ce sont des millions de visages différents : les SDF, bien entendu mais aussi les bénéficiaires du RSA, les chômeurs, les personnes âgées disposant d’une retraite « de misère »…..

Je m’arrête là car la liste risque d’être longue et incomplète.

Il y a quelques jours j’ai rencontré une personne vivant une situation originale.

C’est un ancien patron qui vit dans sa voiture.

Il m’a fait part de sa situation et m’a demandé un rendez-vous que je lui ai fixé pour le lendemain.

Lors de notre rencontre, il me raconte sa vie : à la tête d’une entreprise plutôt florissante, tout allait pour le mieux jusqu’au moment où victime de la concurrence, il fit faillite.

Tout est allé très vite avec la liquidation de son entreprise, la vente forcée de sa maison, la séparation de son ménage….

Depuis trois mois, il dort dans sa voiture.

Comme d’autres, victime d’un système, il veut se reconstruire.

Cette reconstruction passe par un travail et par un logement.

Pour le travail, c’est long et difficile…..

Dans l’attente ce monsieur a rempli un dossier RSA… Tout est déposé depuis deux mois mais il n’a aucune nouvelle de son dossier.

Cette question va être réglée dans les 48 heures grâce à un coup de téléphone.

Pour le logement cela va être compliqué : sans revenu et même avec le RSA, quel est le bailleur qui va l’accepter ?

Il y a là un mur difficilement franchissable.

 L’association familiale laïque va essayer de trouver une solution mais ce sera difficile.

Ce monsieur aimerait bien pouvoir se laver… mais voilà il n’existe aucun « bain douche » public sur Melun, agglomération de 100 000 habitants.

L’agglomération Melun-Val de Seine et la ville de Melun dépensent des millions d’euros pour le musée de la gendarmerie nationale et ne prévoient rien pour l’hygiène de ceux et de celles qui sont dans la rue !

Pour ce monsieur nous avons trouvé une solution d’attente. Mais pour les autres ?

Les bénévoles associatifs disposent d’énergie et de la volonté mais seuls sans l’intervention des pouvoirs publics, ils sont parfois démunis.

Nous demandons avec insistance l’ouverture de centres d’hébergement adaptés qui puissent fonctionner comme les FJT avec un accompagnement social.

Pour beaucoup de personnes il s’agirait de proposer des solutions d’urgence avec un tremplin vers un vrai logement.

Jean-François Chalot


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