La peste noire

par cevennevive
vendredi 27 avril 2012

Non, non, rassurez-vous, je ne vais pas vous parler de politique, (quoique...).

Des textes notariés et paroissiaux de ma famille, des habitants de mon village ou de ma région, font souvent apparaître les fléaux que furent les épidémies de peste noire.

Au milieu du XIVe siècle (1348 - 1349), partie d'Asie une douzaine d'années plus tôt, la peste noire arrive en Méditerranée via douze galères génoises en provenance de la mer Noire et se répand à Marseille. Quelques mois plus tard, le Languedoc tout entier est envahi. Le tiers de la population trépasse en quelques jours.

Les juifs, les lépreux, les bohémiens, les mendiants, les prostituées et toutes les communautés marginales sont accusés de véhiculer le mal. On accuse tout ces "misérables" d'avoir empoisonné les puits et les cours d'eau.

Il s'ensuit de l'ostracisme, des violences, des meurtres et même de véritable sacrifices humains.

Comme l'on estime que "la colère divine" frappe, on fait des donations pieuses, on se livre à des macérations, on écoute des prêches enflammés. C'est la faute des mécréants, des étrangers...

En une seule journée, quelquefois, le mal tue la plupart des voisins. Alors, on se précipite chez le notaire pour faire son testament, chez le curé pour faire pénitence et implorer le ciel.

Et l'épidémie cesse.

Mais elle revient en 1629.

Et, comme on est alors en pleine guerre de religions, on ajoute aux "responsables" ci-dessus mentionnés, les protestants...

 

Vous voyez, je ne vous ai pas parlé de politique.

Pourtant, quelles similitudes avec aujourd'hui !

Hier, c'était les juifs, les protestants.

Aujourd'hui, les musulmans.

Toujours "les autres", ceux qui sont différents.

Demain, qui accusera-t-on ?

 

NB - L'image est un masque de carnaval de Venise représentant "un corbeau", ces soignants des pestiférés. Dans le bec, l'on mettait toutes sortes d'herbes aromatiques sensées barrer la route aux miasmes.


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