La première victime de la guerre, c’est la vérité. Rudyard Kipling

par yorgos delphis
samedi 2 janvier 2016

La première victime de la guerre, c’est la vérité. Rudyard Kipling

S’agit-il de la guerre ou de la vérité ?

Ici, nous avons pris le parti de la vérité.

L’information, est-elle neutre dans une guerre, ou son but est la recherche de la vérité ?

Dans la Grèce nous avions les « philosophes », ce qui veut dire : amis de la vérité et de la sagesse. Leur technique était la maïeutique, l’art de Socrate par excellence et les « sophistes », des pédagogues qui fondaient leur enseignement sur la rhétorique : l’art de convaincre en toute circonstance.

Si c’est la vérité qui nous intéresse, pourquoi se fier à ce que l’on dit et ne pas rechercher les outils du discernement légués par la philosophie grecque, qui n’ont rien à voir avec ceux du rationalisme, afin de discerner par soi même ce qui est vrai et ce qui est faux ?

Depuis un moment, on élimine le grec ancien de l’éducation nationale. La langue grecque est massacrée dans son propre pays, la Grèce, par le ministère de l’éducation sans demander l’avis d’aucun spécialiste.

Pourquoi autant d’acharnement ????? Il est plus que nécessaire de se poser cette question : Quel est le danger d’une langue considérée comme morte par tous les ignorants et comme archaïque par d’autres plus ignorants encore ?

Pour moi, la langue et la pensée grecques, sont toujours vivantes, nous permettent de penser par soi-même, c’est-à-dire, d’ évoluer. On peut rester campés sur ses préjugés et ses aprioris.

Ce n’est pas la langue et la pensée grecques qui me passionnent, c’est l’érotisme que cette langue véhicule, érotisme totalement absent de l’approche d’hellénistes confirmés comme Heidegger ou autres « spécialistes » de la pensée grecque depuis la « renaissance. (sauf Nietzsche, peut-être…)

La philosophie grecque, à la différence des dogmes et des théories absconses, a sans cesse besoin d’un interprète. « Erminia » signifie interprétation. C’est l’art d’Hermès et le philosophe aujourd’hui est un interprète, ce qui n’est pas une fantaisie.

Un mythe de Platon peut nous convaincre de l’actualité de la philosophie. Non pas, philosophie antique ou philosophie d’aujourd’hui, mais philosophie, tout court.

Platon, n’est pas un mythographe, mais les quelques mythes qu’il nous a laissé, sont très puissants et très toniques pour la pensée et surtout la « liberté de penser ».

Dans les langues modernes, le mythe est confondu avec la légende, mais en réalité, il n’a rien à voir. La légende est une simple narration à la différence du mythe qui est libérateur et pédagogique.

Il n’a jamais rien était plus d’actualité que le « mythe de la caverne », connu, archi-connu et ignoré à la fois par tout le monde.

 Une foule assise dans une caverne regarde sur un écran des ombres bouger et parler comme au « le théâtre d’ombre » chinois (la télévision de nos jours). Leurs jambes sont liées et leur cou immobilisé (la censure, l’état d’urgence). Ainsi, ils ne peuvent communiquer entre eux (seulement par iphones et internet contrôlés). Une équipe de spécialistes (les journalistes), assis derrière les spectateurs manipulent la projection des marionettes. (les hommes et les femmes politiques)

Le philosophe réussit à s’échapper de ce piège, sort de la caverne et accède sur le haut de la colline. Après un dur labeur sur lui-même, le « gnothisauton » : la connaissance de soi-même, il peut admirer le paysage naturel et l’admirer à sa juste valeur. Cette admiration de la beauté (το θαυμάζειν) est l’accomplissement, l’exploit du philosophe, la conquête de la beauté en tant que vérité sublime !!! Eros révélé dans sa splendeur !!!

Fou de joie, il retourne dans la caverne pour libérer ses concitoyens devenus partisans de mensonges (les promesses des politiques) et abrutis par la consommation (la grande distribution).

Il les agace essayant de les libérer de leur liens. Ils finissent par le tuer… tellement la lumière de la beauté érotique à laquelle il se réfère leur est étrangère et pénible la sagacité nécessaire pour y accéder. À la place de « Eros », il ne connaissent que « Anteros », cette approche vulgaire du sex, privé du respect de l’autre et de l’amour assise sur un thrône de nos jours : la pornographie, d’où « αιδώς » : la pudeur, est bannie.

Avec mes sentiments respectueux envers chaque lecteur et mes meilleurs veux pour la nouvelle année.

yorgos delphis

p.s. : Je remercie infiniment Maro Kiriaki pour ses peintures qui aident à comprendre mieux le sens mythologique : marokiriaki.com


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