La punition est la corrélation de l’ignorance
par ddacoudre
samedi 27 octobre 2012
Elle l’est à tel point que dans le jugement d’Aquila c’est l’incertitude que l’on punit, ce qui relève du délire, faut-il en conclure comme dans mon dernier article que la peur de mourir nous paralyse ou qu’éduqué à punir nous reproduisons ce principe comme d’autres avalent un médicament quand ils ont mal.
L'occident vit sur sa culture judéo-chrétienne, avec tous les mimétismes que nous avons encodé et dont l'irrespect peut suivant les circonstances entrainer la mort et des souffrances.
Il faut bien comprendre que dans mon propos, ignorance, ne signifie pas sot, mais bien tout ce que l'on n'a pas appris et tout ce que l’on n’a pas compris. Ainsi quand je parle de l'obscurantisme qui nous accompagne, cela ne signifie pas que nous sommes inintelligents, mais que la relation de nos actes ou décisions sont inappropriés à une situation, car conduite par la certitude ou la vérité absolue.
Toute la période scolastique a vu des hommes, instruits et autant intelligents sinon plus que nous, défendre des idées et convictions erronées auxquelles ils s'attachaient avec certitude comme élément indispensable à leur existence et à la codification de celle des autres.
La punition s'est donc vite démontrée un moyen rapide de persuasion pour se soumettre et inculquer aux enfants l'éducation sociétale.
Aujourd'hui nous savons que par le mimétisme nous reproduisons les schémas qui ont formaté notre psychisme et qu'ils constituent des blocages, de telle manière que nous imposons la punition comme conséquence logique de toutes erreurs, comme une évidence et une vérité anthropologique.
Ce faisant regardant le monde de manière anthropomorphiques, nous ne pouvons que toujours trouver une justification à la punition et en faire la planète une détentrice dans ses soubresauts et transformations. (Il a glissé sur le glacier, la montagne ne pardonne pas elle l'a tué).
Cela nous entraine vers la judiciarisation de la société, où les hommes face à leurs souffrances recherchent dans les instances judiciaires non plus la résolution d'un conflit ou d'une transgression mais la reconnaissance d'un statut de victime dont obligatoirement il sera désigné un responsable et l'ouverture d'une compensation
Insensiblement nous voyons le besoin déiste d'un monde laïc rechercher l'instance suprême qui juge en son âme et conscience loin de la rigueur des faits qu'il réclame à ceux qu'elle condamne.
Nous sommes là devant un schéma séculaire qui a présidé au développement de tous les obscurantismes.
Nous avons attendu de la science qu'elle se projette dans l'avenir et nous lui demandons en bon humain superstitieux d'être un devin comme les mages, tous ceux qui lisaient le vol des oiseaux, les viscères de quelque animal ou ceux qui consultent les astres, les cartomanciennes et tous les artifices qui nous consolent d'être fragiles.
Ce jugement me semble l'équivalent de l'attitude des despotes d'antan qui coupaient la tête à leur mages quand ils se trompaient dans leurs prédictions. Loin de représenter une erreur de jugement, cette décision est vraiment la marque d'un obscurantisme qui atteint ceux dont les hommes attendent autre chose que la justice positive et qui à force de représenter le dernier maillon crédible dans un monde en profond bouleversement, s'imagine en juge suprême devant punir l'homme de n'être qu'un ignorant qui s'instruit, et dont. L’insuffisance serait de ne pas être infaillible.
Faut-il y voir une relation qu'un tel jugement ait lieu en Italie ou juste une conjonction de circonstances .Si je me réfère aux procès du drame de Toulouse où envers tous les faits des parties civiles voulaient la condamnation de Total, non pour sa responsabilité directe, mais pour ce qu'elle n'a pas pu éviter, même s'il est reconnu qu'elle en était ignorante, nous sommes devant une dérive émotionnelle où le système punitif est l'antidote des peurs et souffrances.