La réforme des retraites expliquée au nuls...

par Carland
samedi 19 juin 2010

Dessin de Fañch

M : qu’est ce tu pense de la putain de la reforme de Sarko sur les retraites ?

F : T’as de ces mots toi. T’appelle réforme un coup de fusil dans le dos. T’es un mec conciliant toi.

M : moi y un truc que je pige pas. Ils nous disent qu’y a plus de thunes dans la caisse... mais alors comment ils ont pu financer les retraites en 45 alors que le pays était en ruine ?

F : Oh là couillon toi tu gamberge trop. Fait gaffe tu finira par avoir des emmerdes et tu perdra ton boulot.

M : Mais tu sais bien que je suis pensionné et que je bosse pas. Remarque comme y a pas de boulot non plus hein ? Mais tu m’a pas répondu ?

F : Qu’est ce que tu comprend pas ? Tu ne va pas me dire que tu crois qu’y a plus de thunes quand même ?

M : Ben si. Même à « C dans l’air » ils le disent et dans les journaux aussi que les gens vivent plus vieux, que y a moins de jeunes, que c’est pas possib’ de continuer comme ça que c’est la faillite avec tous ces vieux qui viennent manger le pain des...

F : Bon en tout cas les cons sont toujours aussi nombreux !

M : Hein ça veut dire quoi ça tu parle moi là ?

F : Mais bordel, a quoi t’ on servi tes études ?


M : A rien... Enfin pas tout à fait, je les économise. Tu vois que j’ai raison c’est la crise !

F à un coup de fatigue : Bon je t’explique avec une image...

M : Ah oui moi j’aime bien les...

F, un peu agacé : Ma doué, tu me laisse causer a la fin ! Donc si tu veux les choses se présentent comme ça : De l’argent y en a, même beaucoup plus qu’avant. Sauf qu’il est réparti sous forme de pyramide. Pour faire simple (avec toi j’ai pas le choix !). En bas de la pyramide y’ a plein de cailloux mais comme y’ a la même somme à diviser entre les cailloux ça fait pas lourd, même pas de quoi vivre pour les cailloux du bas...

M : T’est en train de me dire que les cailloux c’est les ouvriers, les chômeurs, les jeunes... Enfin tous ceux qui sont salariés quoi ?

F : Ouf, tu vois quand tu veux. Mais j’ai pas fini. Comme depuis trente ans la pyramide s’ élargi au pied ils sont de moins en moins nombreux les cailloux du haut et du coup ils sont moins nombreux à se partager la même part du gâteau...

M : Là t’es en train de me dire qu’on se fait couillonner par des menteurs et des voleurs en plus. C’est ça ?

F : voilà ! C’est pas un problème de thunes c’est problème de répartition des richesses...

M : de quoi...

F : putain y remet ça ! Bon en gros c’est un problème de gâteau. Le gâteau continue de grossir. Mais comme la base de la pyramide s’élargit encore plus vite la part des cailloux du bas diminue. Par contre comme les cailloux du haut sont de moins en moins nombreux et que en plus ils ont la même part d’ un gâteau qui continue de grossir, donc pour eux c’est que du bonheur.

M : Mais alors on est en train de se faire enfler là ?

F : Ah quand même... Toi il faut que t’es peur d’avoir mal au cul pour réfléchir !

M : Ouais, bon tes images c’est pas toujours délicat. Mais passons, faut faire quoi alors ?

F : Nous y voilà. La solution est tellement simple que tes experts de « C à dire » ont peur que même toi tu la trouve !...

M : Mais heu...

F : y’a pas de « mais heu » ! La solution c’est pas de casser la pyramide c’est de la transformer en cylindre. Comme ça du bas jusqu’en haut chacun reçoit la même part du gâteau. En plus comme le gâteau continue de grossir tout le monde est gagnant.

M : Pffffffff... Si c’était si simple on l’aurait déjà fait pov’ tâche !

F : Ah ouais ! Si tu me laissait causer, je t’aurais dit qu’il y a un problème : c’est que pour transformer la pyramide en cylindre il faut faire tomber les cailloux du haut dans le cylindre et ça ils veulent pas les fumiers... Faut les comprendre aussi ils sont assis sur tous les autres petits cailloux comme toi !

M : Ben, on est les plus nombreux ont leur met sur la gueule et basta... On impose le cylindre à la place de la pyramide des injustices sociales !

F : Là tu m’épate, t’es un révolutionnaire sans le savoir toi !

M : Ben quand on me parle normalement, je comprends. Quand on me sort des grandes phrases ça me saoule. Bon on parle on parle, c’est quand qu’on se bouge le cul parce que défaire une pyramide pour en faire un cylindre ça ce fait pas en bavassant ?

Carland


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