La République et les otages : Aïda, Ingrid et les autres

par Judith Perrimond
mercredi 15 février 2006

Les restes d’Aïda Duvaltier, otage franco-colombienne, ont été retrouvés dimanche. Ingrid Betancourt est toujours détenue ; on reste sans nouvelles d’un autre Français : Marc Beltra. Un nom connu, deux inconnus.

Contrairement à Ingrid Betancourt, les deux inconnus n’ont jamais habité avenue Foch. Ils n’avaient pas fréquenté Sciences-po, ils n’avaient pas eu Dominique de Villepin comme professeur, ils n’étaient pas devenus amis avec lui, ils n’avaient pas un beau-frère successivement ambassadeur de France, puis directeur des Amériques au Quai d’Orsay.

Tant pis pour eux, tant mieux pour Ingrid. Si toutefois le paquet mis par la diplomatie française, et les initiatives "perso" (et foireuses) du Premier ministre aboutissent. Les Colombiens, qui ne sont pas les plus mal placés pour en juger, en doutent. (cf. le livre, parfois un peu venimeux , mais bien documenté, de Jacques Thomet, Ingrid Betancourt : affaire de coeur ou raison d’Etat ? ed. Hugo doc.) Selon que vous appartenez aux bons cercles ou pas, le Quai d’Orsay vous prendra en considération, ou non.

Et les médias de même. Aïda Duvaltier était sûrement moins photogénique qu’Ingrid (elle aurait 71 ans maintenant). Pourtant son histoire est remarquable et émouvante. Elle avait suivi ses ravisseurs à la place de son mari, malade, pour lui épargner la jungle et la détention. Sa famille s’est ruinée en vains efforts pour la sauver, sans aucune aide des pouvoirs publics, quand tous les moyens de la République étaient mis à disposition pour tenter de faire libérer Ingrid Betancourt. Alors... solidarité avec tous les otages détenus par les guérillas colombiennes. Hommage à Aïcha Duvaltier.


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