La retraite ou... le retrait ?

par César JULES
lundi 9 janvier 2023

 

La retraite ou le retrait

 

 Au tout début du 19e siècle, il y a quelques 200 ans, l'emploi du mot "retraite" évoquait la retraite de Russie de l'empereur Napoléon 1er. Autant dire que ce mot avait une signification plutôt funeste.

 En ces temps là, partout dans nos campagnes comme dans nos villes les citoyens travaillaient jusqu'au bout de leurs capacités physiques ou intellectuelles. Ils ne se retiraient de l'activité productive que progressivement, chacun à son rythme et en fonction de son propre environnement. Ils demeuraient dans leurs maisons sous les bons auspices de leur parenté.

 Mais rapidement, le 19è siècle vit une évolution fantastique, le monde occidental basculait dans l'ère industrielle et une nouvelle organisation sociale s'installât, aussi :

- D'une part les familles commencèrent à se disperser, les enfants partant travailler dans les usines ou à la ville avec le statut de "salariés". Un salarié est celui qui vend son temps à un employeur.

- D'autre part les parents devenus salariés n'avaient pas besoin de "bras" pour les aider et donc pas de nécessité d'engendrer de nombreux enfants contrairement au monde paysan. En même temps l'alphabétisation se généralisa.

Tout cela, c'était il y a à peine 200 ans, notre pays était celui de nos aïeux, nous en sommes donc de proches héritiers.

 

Les salariés

Un "salarié" vend son temps à un employeur et donc l'employeur paye le temps de travail fourni par son employé.

De ce fait, si le salarié ne vient pas travailler, il ne fournit pas de travail et donc il ne reçoit pas de salaire.

Alors si ce salarié ne vient pas travailler contre son gré parce qu'il est malade par exemple, l'employeur n'ayant pas de contrepartie ne le paiera pas. (C'est encore le cas des journaliers aujourd'hui).

Seulement si le salarié n'a pas de revenu il ne pourra pas se nourrir et il repartira (dans de pauvres conditions) vers un autre horizon. L'employeur sera également perdant car il aura écarté un salarié formé et surement déjà compétent.

Quand le salarié avance en âge, le temps qu'il vend à l'employeur est forcément moins productif alors celui-ci sera tenté de le placer en "retrait". Evidemment cette situation revient quasiment à celle-ci-dessus.

C'est pourquoi l'Etat et les employeurs que l'on a surnommés de "paternalistes" mirent en place un début "d'avantages sociaux" et pour ce qui nous intéresse ici, la retraite. C'est Colbert et l'armée qui donnèrent le signal.

 

Les débuts de la retraite

Depuis ces débuts, le système des pensions de retraite avance cahin caha. On note par exemple qu'en 1912 l'âge de la retraite est fixé à 65 ans et à 60 ans pour les travaux pénibles. Le problème est que 8% seulement de la population atteint cet âge (d'après la CGT de l'époque).

Et c'est en 1945 que le système des pensions de retraite prend globalement la forme que nous connaissons aujourd'hui, en tous cas sur le principe. L'âge de départ à la retraite est fixé à 65 ans alors que dans ces temps où vivaient nos aïeux, l'espérance de vie était bien réduite. Selon des chiffres statistiques l'espérance de vie était de 30 à 50 ans selon les périodes. On constate donc qu'il y avait peu de chanceux qui pouvaient profiter de leur retraite.

La grande majorité des citoyens ne disposaient pas de ce temps de retraite comme un temps libre pour des activités de loisir par exemple.

 

Le temps libre

Le temps libre est celui qui peut être utilisé pour les loisirs. Autrefois et pendant longtemps, seul le dimanche et les jours de fêtes permettaient aux salariés de se reposer de 6 jours de travail plein.

 

Ce n'est guère que depuis la deuxième partie du 20ème siècle que du "temps libre" apparut véritablement et cela du fait de plusieurs causes :

- Productivité surmultipliée par les robots et l'informatique.

- Diminution du nombre d'enfants contraignant moins les parents.

- Amélioration constante de la santé par les progrès médicaux.

- Généralisation d'un niveau culturel évolué.

- Offre de services de loisirs dans tous les domaines.

- Forte pression des syndicats salariés pour obtenir des jours de congé.

- Amélioration du pouvoir d'achat permettant un accès large aux loisirs.

- Etc

 

Voici quelques exemples concrets concernant l'augmentation du temps libre :

- Passage de la retraite à 60 ans.

- Passage aux 35 heures par semaine.

- Cinq semaines de congés payés.

- Invention des RTT.

- Large couverture financière du chômage et du système conventionnel.

- Etc

 

Voici quelques exemples concrets concernant la qualité du travail :

- Tâches lourdes ou répétitives réalisées par des robots.

- Multiplication des engins de chantier dans le bâtiment et travaux publics.

- Aujourd'hui les sacs de ciment pèsent 25 ou 35 Kg au lieu de 50kg.

- Les camionnettes sont équipées de plateaux élévateurs.

- Les lieux de travail sont propres et aérés.

- Et maintenant le déploiement du travail à domicile.

- Etc

 

La retraite en 2022

Notre société occidentale toute entière est en grande mutation sur ce sujet qui concerne les jeunes, les actifs et les vieux.

 

Nous avons vu, au début de ce texte que la "retraite" est une invention récente suite à l'instauration du salariat.

Nous avons vu également que l'évolution de nos sociétés permet maintenant à chacun de profiter de temps libre tout au long de la vie.

Nous savons, par ailleurs, que le "couperet" de la retraite telle qu'elle se prend aujourd'hui est nocif pour beaucoup de personnes.

Nous constatons que ceux qui sont passionnés par leur activité professionnelle cherchent à prolonger cette activité parfois jusqu'à la mort. (Les acteurs, les politiciens, les professionnels, les commerçants, les artisans et caetera)

Nous voyons aussi se développer le "bénévolat" qui permet aux jeunes retraités notamment de continuer à participer à la vie de la société et donc de ne pas se placer "en retrait".

 

Cependant, il nous faut noter par ailleurs que le nombre et les besoins des retraités augmentant chaque année, ils alourdissent copieusement le financement des pensions versées aux retraités. Ainsi, le système actuel est voué à l'explosion par le fait que le nombre de cotisants diminue proportionnellement.

 

Au terme de ce billet, nous voyons bien l'intérêt de donner une grande souplesse à notre organisation salariale. C'est ce que chacun, au fond de lui, réclame. Nous devons terminer notre vie sociale dans la fierté et comme chacun de nous est unique le mieux est de favoriser la liberté individuelle.

 

Ainsi le "viatique citoyen", qui octroie à chaque citoyen une dotation mensuelle lui garantit non pas un minimum vieillesse mais un minimum vie dans son pays et par son pays. De même la détaxation totale du travail humain promet un avenir ensoleillé pour les Hommes de demain.

César Jules

https://viatiquecitoyen.blogspot.com/


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