La Russie ou Israël ? Quel camp choisissez-vous ?

par lsga
lundi 21 juillet 2014

Les militants du Parti Communiste Français des années 50-60-70 soutenaient ouvertement Joseph Staline, dont la politique de Capitalisme d'État appuyée sur une armée violente qui terrorisait des parties entières de sa population sur des bases ethniques et raciales n'avait rien à envier au Nazisme. Au moins, ces militants pseudo-communistes pouvaient dire qu'ils ne savaient pas. De plus, il est incontestable que les politiques extérieures des USA à la même époque étaient tout aussi brutales, et que, elles, étaient beaucoup mieux connues du grand public (même si, sur leur propre sol, il est incontestable que le libéralisme économique et politique des USA les rendaient plus "humanistes", c'est à dire plus prompt à laisser le marché plutôt que la police militaire gérer la répression). 
 
On aurait pu espérer que la chute de l'URSS signait à jamais la mort du Bismarckisme, c'est à dire du Capitalisme d'État, et que la révélation de l'horreur absolue du Stalinisme allait définitivement guérir les militants de gauche du soutien à une Nation contre une autre. La bourgeoisie, quel que soit son pays et sa Nation, reste la bourgeoisie. Le Capitalisme, qu'il soit libéral ou étatique, reste le Capitalisme. La bureaucratie, qu'elles soient à la tête des banques ou à la tête de l'État, reste la bureaucratie. 
 
Mais non, en ce début de 21ème siècle, force est de constater que rien n'a changé. Les militants de gauche sont toujours aussi aliénés qu'au siècle précédent. Encore aujourd'hui, quand l'Oligarchie Internationale provoque un Choc, au sens de Mélanie Klein : ceux-ci foncent droit dans le panneau.
 
 
Ainsi, en fonction des pays, des partis, on voit partout des prolétaires en état de choc courir soutenir tel ou tel bourgeois, telle ou telle nation, prendre parti pour tel ou tel camps. Ainsi, on voit des prétendus opposants au "système" prendre parti tour à tour pour :
  • Le Hamas contre Israël
  • L'Iran contre Israël et les USA
  • Les Kurdes contre l'Irak
  • Chavez contre les USA
  • La Russie contre l'Union Européenne
  • L'Ukraine de l'Est contre l'Ukraine de l'Ouest
  • Bassar Al Asad contre les Islamistes
  • La France contre le Mali, la Côte d'Ivoire, le Niger
  • Kadhafi contre les islamistes et la France
  • et j'en passe et des meilleurs...
 
Tout cela serait sympathique donc, s’il s'agissait de matchs de Football dans une coupe du monde. Mais non, il s'agit de guerres impérialistes, qui cachent des questions économiques derrière des questions nationales et culturelles. Ce sont des guerres dans lesquelles des centaines de milliers de prolétaires sont écrasés dans la violence la plus extrême.
 L'imbécile choisi un camps.

Comme dans le livre 1984, nos prolétaires qui prennent parti dans les guerres impérialistes ne se soucient pas de savoir si il y a une quelconque cohérence entre leurs alliances, et l'allié d'un jour peut devenir l'ennemi du lendemain sans même qu'ils ne s'en rendent compte.

« En ce moment, par exemple, en 1984 (Si c’était bien 1984) l’Océania était alliée à l’Estasia et en guerre avec l’Eurasia. Dans aucune émission publique ou privée il n’était admis que les trois puissances avaient été, à une autre époque, groupées différemment. Winston savait fort bien qu’il y avait seulement quatre ans, l’Océania était en guerre avec l’Estasia et alliée à l’Eurasia. Mais ce n’était qu’un renseignement furtif et frauduleux qu’il avait retenu par hasard parce qu’il ne maîtrisait pas suffisamment sa mémoire. Officiellement, le changement de partenaires n’avait jamais eu lieu. L’Océania était en guerre avec l’Eurasia. L’Océania avait, par conséquent, toujours été en guerre avec l’Eurasia. L’ennemi du moment représentait toujours le mal absolu et il s’ensuivait qu’aucune entente passée ou future avec lui n’était possible.  »

George Orwell:1984

Tout le monde retient de 1984 Big Brother, qui est pourtant l'élément le moins important du livre. Son élément principal : c'est que la bourgeoisie maintient en permanence la guerre, un jour contre un pays, le lendemain contre un autre ; et que la base même de l'asservissement, consiste à pousser le prolétariat à prendre parti dans ces guerres, pour un camp ou un autre.

Ainsi, en Europe, on voit des chargements entiers de gauchistes et de prétendus antisystèmes prendre position pour l'Estasia contre l'Eurasia. Comme ils habitent en Eurasia, le fait de prendre parti contre leur propre bloc leur donne l'impression d'être contre le système. Ainsi, en Russie, voit-on des chargements entiers de gauchistes et de prétendus antisystèmes prendre position pour l'Eurasia contre l'Estasia. Comme ils habitent en Estasia, prendre parti contre leur propre bloc leur donne l'impression d'être contre le système. Des deux côtés, ces troupeaux de gauchistes ou de prétendus antisystèmes considèrent l'autre troupeau de gauchistes et d’antisystèmes comme des agents secrets grassement rémunérés par les services secrets de leur bloc. Ainsi, les antisystèmes européens considèrent les antisystèmes russes comme des agents de la CIA ; et les antisystèmes russes voient les antisystèmes européens comme des agents de Poutine. 

 
Remarquons que les milliardaires de l'Estasia et de l'Eurasia se délectent ensemble de ce spectacle, eux qui fréquentent les mêmes bordels de luxes, et qui volent dans les mêmes Jets Privées de paradis terrestres en paradis terrestres. Ces guerres : cela ne les concerne pas. Eux vivent heureux dans l’opulence et la richesse sur le dos de leurs prolétariats respectifs. Eux s’entendent parfaitement bien entre eux, et se réunissent régulièrement dans des hôtels de luxe pour parler de la politique du monde tout en mangeant des mets raffinés. Ils rient de voir leurs prolétaires prendre parti dans leurs guerres impérialistes comme dans leurs compétitions de football, de les voir s’improviser généraux et spécialistes en géopolitique comme de s’improviser entraineurs et sélectionneurs.   
 
 
Comment peut-on en arriver à un tel niveau de crétinisme ? Le niveau intellectuel des êtres humains est certes extrêmement faible, leur capacité de calcul ridicule, leurs empans mnésique et perceptif pitoyables, leur espérance de vie risible ; mais tout de même, on ne peut qu’être étonné par leur capacité à toujours se précipiter dans le crétinisme le plus complet...
 
Quoi qu'il en soit, comme dans 1984, l'incohérence de la prise de position de ces prétendus antisystèmes ne semble pas leur poser de problème. Parmi ces incohérences, nous pourrions en lister deux, qui sont particulièrement absurdes, et parfaitement représentatives de l'état avancé d'aliénation du prolétariat français  :
  • Le soutient de « l'extrême gauche » française à l'extrême droite nationaliste palestinienne : le Hamas. Le Hamas associe pourtant l'extrême gauche au complot juif, et dans sa charte, il écrit noir sur blanc que les révolutions françaises et russes étaient le fruit du Complot Juif. Le Hamas est anti-communiste, antisocialiste. Une bonne partie de ces mêmes gauchistes soutiennent Poutine, qui lui, n'hésite pas à écraser manu-militari les « bobos gauchistes » dans son propre pays.

 

  • Le soutient des pro-palestiniens à Poutine : de nombreux militants, de gauche comme de droite, qui soutiennent l'extrême droite nationaliste Palestinienne, et honnissent l'extrême droite nationaliste israélienne, soutiennent Vladimir Poutine, c'est à dire l'extrême droite nationaliste Russe. Or, malheureusement pour eux, Poutine prend lui position pour Israël, contre les palestiniens.

 

Le spectacle désolant de cette masse d'imbéciles qui prend parti dans les guerres impérialistes comme si il s'agissait de match de football est absolument affligeant. On peut espérer que l'augmentation des capacités intellectuelles des êtres humains dans les siècles à venir permettra de corriger ce problème.
 
Quoi qu'il en soit, pour ceux qui sont étonnés par la prise de position pro-israélienne de Poutine, rappelons-leur qu'elle est, elle, très logique. Poutine, comme Israël, comme les USA, utilise le terrorisme islamiste pour maintenir sa population dans un état de choc permanent. Comme Israël, Poutine utilise un petit territoire musulman, censé regorger de terroristes potentiels, pour focaliser toutes les haines. De la même manière que la bourgeoisie Israélienne bombarde régulièrement la bande de Gaza pour motiver les palestiniens à commettre des actes de terrorisme, et ainsi à maintenir le patriotisme en Israël ; Poutine, lui aussi, bombarde régulièrement la Tchétchénie et y commet les pires horreurs pour les encourager à commettre des attentats. On remarquera que quand cela ne suffit pas, il commet lui-même ces attentats et les attribuent à l'ennemi Tchétchène.
 
 
Bref, notre monde commence à ressembler de plus en plus à 1984. Le monde se divise en quelques grands blocs. Ces blocs se font régulièrement la guerre, un jour l'un avec l'autre, le lendemain l'un contre l'autre. Tous utilisent des petits groupes de populations qu'ils oppriment et brutalisent avec la plus grande violence pour les pousser au terrorisme, de manière à maintenir leurs populations respectives dans un état de choc, et à les forcer à prendre parti pour un camp ou un autre :
 
« Comment ne peux-tu pas prendre parti contre Israël : ne vois-tu la barbarie extrême avec laquelle ils écrasent le peuple Palestinien ? »
 
« Comment ne peux-tu pas prendre parti contre la Russie : ne vois-tu la barbarie extrême avec laquelle ils écrasent le peuple Tchétchène ? »
 
« Comment ne peux-tu pas prendre parti contre les USA : ne vois-tu pas la barbarie extrême avec laquelle ils écrasent le peuple Irakien ? »
 

Ce que je vois, ce n'est ni Israël, ni la Russie, ni les USA ; ni l'Estasia, ni l'Eurasia, ni l'Océania. Ce que je vois, c'est la bourgeoisie. Je sais qu'elle n'a ni patrie, ni nation. Je sais que nous devons la renverser pour mettre fin à cette horreur généralisée qui règne sur terre. Ce que je sais, c'est que nous ne pouvons la renverser uniquement et seulement qu’en abolissant la propriété privée des moyens de production, c'est à dire en renversant l'État, en abolissant le Salariat, en collectivisant les multinationales, en remplaçant le suffrage censitaire des actionnaires par le suffrage universel direct mondial. Pour accomplir une telle tâche, qui est titanesque, il est nécessaire que tous les peuples du monde s'unissent, pour partout, en tout endroit, simultanément, renverser l'Oligarchie Internationale, et instaurer une démocratie directe mondiale.

 

« PROLÉTAIRES EURASIENS, ESTASIENS, OCÉANIENS : UNISSEZ VOUS ! »
« PROLÉTAIRES DE TOUS LES PAYS : UNISSEZ-VOUS ! »
 

Lire l'article complet, et les commentaires