La Russie vue autrement

par Pierre
jeudi 19 décembre 2019

Au stade actuel et alors que les sanctions et aussi les décisions économico-politique [i] occidentales visant à anéantir l'économie russe restent plus que jamais d'actualité, il peut être utile de faire un bilan de la situation économique de la Russie en liens avec les médias russes et suivant ce qu'on peut y lire.

Je ne désire pas l'opposer aux analyses des médias mainstream occidentaux étant donné que ceux-ci considèrent rarement les données officielles russes comme pertinentes et qu'ils ont la déplorable tendance de monter en épingle tous les petits dysfonctionnements qu'ils peuvent déceler dans le système russe qu'ils ont d'ailleurs la malencontreuse tradition d'appeler « le système Poutine ».

Je vais donc considérer ces médias comme non fiables et les ignorer pour cet article.

Soyez donc prêt à prendre une onde de choc de face si votre opinion sur la Russie est uniquement basée sur les reportages des principaux médias occidentaux et sur les avis des experts de plateaux de télévision qui ont la fâcheuse habitude de toujours se tromper.

 

i La récente décision de boycotter la route maritime arctique pour des raisons écologiques fait partie de ces décisions absurdes.

 

La situation économique réelle de la Russie.

 

Que ne lit-on pas comme stupidités sur la situation de l'économie russe en comparaison avec les économies occidentales ? Elle serait du niveau des pays africains, des Pays-Bas, voire de l'Italie pour les plus audacieux des experts.

Que nenni ! En réalité, l'économie russe se situe au même niveau que l'Allemagne quand on utilise l'indicateur le plus fiable pour comparer les économies de pays différents, c'est-à-dire le PIB en PPA. [i] La Russie est destinée à devenir la première puissance économique du continent européen si elle ne l'est déjà.

Tous ceux qui utiliseraient le PIB comme seul indicateur ont droit à un zéro pointé en économie et à un 20/20 en propagande.

En plus, il y a d'autres données importantes qui sont à prendre en considération quand on veut donner son avis sur l'économie russe et elle change complètement la donne.

Contrairement à ses rivales occidentale, la Russie a trois atouts de taille dans sa manche.

 

 

La Russie pourrait facilement utiliser un de ces atouts pour augmenter le pouvoir d'achat de ses citoyens et relancer la consommation. Elle semble pourtant choisir une quatrième voie : le crédit à la consommation. C'est une technique très libérale [v] pour tenir les citoyens par le porte-feuille. En effet, on est peu enclin à partir en grève ou à vouloir changer de pouvoir quand on a d'importantes dettes à rembourser.

 

Je ne m'étendrai pas sur d'autres aspects favorables de l'économie russe : la manne pétrolière, la stabilité politique, le rouble sous-évalué qui favorise les exportations et freine les importations, un taux de chômage relativement bas (4,5%), une balance commerciale positive, une immigration contrôlée qui a compensé le déclin démographique, le taux d'inflation maîtrisé, le patriotisme économique finalement trouvé (consommez russe) et provocation suprême pour les élites occidentales, une équipe gouvernementale d'exception qui a évité tous les pièges que lui tendaient sournoisement les États-Unis et leurs sbires mal intentionnés.

 

Je n'esquiverai pas le problème de la fuite des capitaux en Russie.

D'abord, il faut savoir que l'économie russe est ouverte à tous les investisseurs donc la libre circulation des capitaux doit être garantie avec comme corollaire la sortie éventuelle de fonds. Le problème est connu et n'est pas facilement résoluble sauf à interdire la sortie des capitaux, ce qui réduirait à néant les investissements étrangers. La politique actuelle est de ne pas retenir les entreprises étrangères qui veulent quitter la Russie, surtout celles qui ne réinvestissent pas dans le pays comme GM ou Ford par exemple. Les GAFA, également responsables de sorties massives de bénéfices vont subir des contraintes administratives liées à la confidentialité des données qui ne vont pas les inciter à rester. L'objectif est de les remplacer par des entreprises équivalentes russes produisant dans le pays et sur lesquelles l’État aura plus de moyens de contrôle.

L'essentiel de l'économie russe est quand-même détenu par des résidents ou des citoyens russes ainsi que par l’État. Elle est donc à l'abri d'un éventuel chantage à la délocalisation.

 

Les sanctions.

 

C'est une débâcle tant pour les conseillers présidentiels que pour le Congrès des États-Unis. J'entends encore Barack Obama dire que les sanctions vont mettre l'économie russe à genoux, que la Russie est un nain économique qui n'a pas d'avenir et qu'elle va être diplomatiquement isolée.

 

Cinq ans plus tard, les usines poussent comme des champignons dans tout le pays, la Russie ressuscite de ses cendres sur le plan économique et la diplomatie russe rayonne comme du temps de l'Union soviétique.

Les sanctions ont eu l'effet inverse de celui souhaité et pénalise finalement ses initiateurs.

L'Ukraine vit la période la plus difficile de sa courte histoire. Ses géants industriels, l'usine d'aviation Antonov et les chantiers navals de Nikolaev ne produisent plus rien ou tournent au ralenti. Le fabricant de moteur d'avion et de turbine, Motor Sich, est en difficulté sans les commandes russes et cherche un repreneur. Des Chinois étaient intéressés mais les États-Unis ont mis leur veto. L'industrie lourde et les mines de charbon du Donbass sont perdues à jamais et last but not least, elle va perdre ou voir fortement réduit les royalties pour le transit gazier russe.

Les Pays baltes ne savent pas de quoi demain sera fait. Leurs ports ont jusqu'à présent servi de terminal pour le fret russe. Ils ont été modernisés à grands frais pour cela mais ils sont maintenant au bord de la faillite suivant des experts américains. [vi en russe] La Russie a construit de nouveaux ports au bord du golfe de Finlande et elle a déjà commencé à détourner ses exportations vers ses propres ports. Le transit par les Pays baltes va s'approcher de zéro dans les prochaines années. De plus, ces pays vont perdre une bonne partie des aides européennes à partir de 2020 et leur population s'expatrie vers l'ouest à toute vitesse. [vii en russe]

Ust-Luga est un des nouveaux ports russes du golfe de Finlande.

 

La Lituanie a fermé sa centrale nucléaire de Ignalina sur injonction de l'Union européenne. Elle tente de ne plus dépendre des gazoducs russes pour son énergie et elle a construit un terminal GNL pour cela mais, mauvaise surprise, les géants de la distribution de GNL l'approvisionnent en gaz provenant de Yamal !!! [viii] Elle a gagné à payer son gaz plus cher.

Si l'Allemagne tire son épingle du jeu, on a du mal à trouver un quelconque avantage pour la France. Bien au contraire, elle n'a rien gagné de ces sanctions et on peut même dire que les contre-sanctions ont sévèrement touché le secteur agricole.

Les sanctions ont plutôt stimulé les productions locales en Russie comme nous le verrons dans le chapitre suivant.

L'interdiction de l'accès aux crédits européens freine légèrement le secteur pétrolier russe mais il sanctionne surtout les entreprises européennes qui ne peuvent avoir accès aux juteux contrats de développement si elles n'apportent pas de capitaux. De leur côté, les investisseurs ne peuvent bénéficier des hauts taux d'intérêts (6,5 %) que procurent actuellement les obligations d’État russes.

Ce qui a vraiment provoqué des difficultés à la Russie, c'est le cours du pétrole en baisse entre juillet 2014 et février 2016 en passant de 110 $ à 35 $ le baril. La Russie a dû puiser dans son fond de réserve pour amortir ce choc pétrolier. Heureusement pour la Russie, l'Arabie saoudite ne peut pas supporter des cours aussi bas et ne peut renouveler une opération d'effondrement des cours du pétrole comme elle le fit à la fin des années 80 pour nuire à l'Union soviétique. Ce fut d'ailleurs une des causes de son effondrement. Il y a maintenant des accords entre la Russie et l'OPEP pour réduire la production et maintenir les cours aux environs de 55 $ le baril.

 

La Russie et l'économie réelle.

 

C'est un sujet qui n'est jamais développé dans les médias mainstream occidentaux sans doute parce que cela contredit le discours officiel. Je développerai donc ce chapitre en me basant principalement sur des sites d'informations russes : sites divers et variés pour avoir une vue large du sujet.

Les commentaires des lecteurs de ces sites donnent une bonne image de l'état d'esprit de la société russe avec d'un côté, des commentaires approbateurs et de l'autre, des commentaires acerbes qui se demandent pourquoi cela ne ruisselle pas sur le pouvoir d'achat des Russes. Je répondrai à cette dernière question dans mon dernier chapitre.

 

Nous devons distinguer deux formes différentes d'investissements.

 

Rosa khutor.

 

 

Il faut noter que la plupart des investissements mixtes se font dans les secteurs primaire et secondaire. L'augmentation de la production industrielle est un signe de la confiance des investisseurs dans l'économie. En septembre 2019 : augmentation de la production industrielle de 3 % sur une base annuelle et de 2,7 % depuis le début de l'année. [xii en russe]

Le développement industriel est encore loin d'atteindre le niveau de l'époque soviétique (qui n'est pas comparable parce qu'il comprenait aussi l'Ukraine et les autre Républiques soviétiques), tout le monde en est conscient.

Il est favorisé par les sanctions qui obligent la Russie à produire des équipement autrefois importés d'Ukraine et des pays occidentaux : turbines de bateaux ou moteurs d'hélicoptères et d'avions de transport par exemple. L'objectif du gouvernement russe est de ne dépendre d'aucun pays étranger pour les secteurs industriels stratégiques.

 

Voici un aperçu non exhaustif du développement industriel en Russie.

 

25 grands chalutiers sont en construction en Russie et 43 ont été commandés sans doute pour l'exploitation des réserves halieutiques de l'Arctique. 42 grands navires marchands pour la navigation sur la Volga sont aussi en construction. La Russie s'est aussi lancée dans la construction de bateaux de croisière pour la navigation fluviale. La Russie n'avait pas beaucoup de compétence dans ce domaine. Elle n'avait pas d'expérience dans ces types de construction. C'est donc un secteur nouveau qui se développe à toute vitesse et qui permet de recruter un certain nombre d'ingénieurs ukrainiens du secteur au chômage. Du temps de l'Union soviétique, ces bateaux étaient construits dans des pays qui ne sont plus ou pas dans sa zone d'influence : Ukraine, Pologne, Autriche (croisières fluviales) etc

Il ne faut pas oublier la constitution d'une énorme flotte de brise-glaces géants pour l'Arctique et la construction en série de nouveaux navires de guerre. On peut dire que la construction navale russe est en plein boom. [xiii en russe]

 

Une fonderie géante d'aluminium dans la région d'Irkoutsk au coût estimé à 120 milliards de roubles et qui produira 750 000 tonnes d'aluminium par an est en construction. L'ouverture est prévue pour fin 2020. Un complexe d'habitations est en construction dans le voisinage et deviendra le noyau d'une nouvelle petite ville. [xiv en russe]

 

Le nouveau biréacteur moyen courrier russe, l'Irkut MC-21, destiné à concurrencer l'A320 d'Airbus et le 737 de Boeing sera produit en série à partir de la fin 2020 avec un an de retard ou peut-être encore plus suite au refus des États-Unis d'honorer un contrat de fourniture de matériaux composites. Avec les déboires du 737 max, cet avion devrait être un sérieux concurrent pour les deux superstars du créneau. [xv en russe]

Dans le secteur de l'aviation civile, il faut aussi évoquer le nouveau bimoteur long-courrier russo-chinois, le CR929, qui devrait décoller en 2023. Lui aussi, il fera de la concurrence à Airbus et à Boeing.

Le CR929. Le futur long-courrier russo-chinois.

 

Une réaction des États-Unis à cette concurrence d'avions de dernière génération produits par des pays « ennemis » à bas coût de main-d’œuvre est attendue et elle risque d'approfondir le fossé entre d'un côté, les États-Unis et de l'autre, la Russie et la Chine.

 

UZTS relance aujourd'hui avec succès l'industrie des machines-outils du Kuban, la portant au niveau international.... [xvi en russe]
 

La Russie est un leader mondial de la technologie nucléaire et de l'enrichissement de l'uranium. Une bonne vingtaine de centrales nucléaires seront construites en Russie d'ici 2030. Elles remplaceront les centrales nucléaires soviétiques qui arrivent en fin de vie et qui seront démantelées.

Il faut aussi mentionner la centrale nucléaire flottante qui alimente dorénavant en électricité la ville de Pevek en Sibérie orientale. C'est une unité pilote et son fonctionnement sera attentivement étudié avant de construire en série d'autres unités de ce type. [xvii en russe]

L'Akademik Lemonosov. La nouvelle centrale nucléaire flottante.

 

L'augmentation des capacités portuaires russes est sans précédent. Elles ont augmenté de 1,7 fois en 10 ans. Les résultats pour 2018 indiquent que la capacité de tous les ports russes a atteint 1,1 milliard de tonnes (le double des capacités françaises). Les nouvelles routes de la soie devraient encore améliorer ce bilan. Les capacités des ports russes va encore augmenter de 330 millions de tonnes dans les cinq prochaines années et seulement un quart de l'investissement proviendra du budget fédéral. [xviii en russe]

 

Kaliningrad est désormais autonome pour son énergie électrique. Plusieurs centrales thermiques ont été construites et les capacités sont désormais excédentaires. [xix en russe]

Une des nouvelles unité de production d'électricité à Kaliningrad.

 

Une nouvelle usine construite par SIBUR Holding, le plus grand groupe pétrochimique russe, dans la ville de Tobolsk en Sibérie permettra la production de polyéthylène et de polypropylène. Il s'agit du plus grand complexe pétrochimique construit en Russie depuis 1991. Il emploiera 1700 personnes. Le groupe emploie environ 23 000 personnes en Russie. [xx en russe]

La nouvelle usine petrochimique de Tobolsk.

 

OSCiAL, le fabricant russe de nanotubes a conquis 95 % du marché mondial. Le coût pour 1 kilo de nanotubes avoisine les 2 000 $ soit 70 fois moins chers que les produits similaires de moins bonne qualité produits par des concurrents allemands, japonnais et américains. L'ajout de 1 % de nanotubes modifie radicalement les propriétés de matériaux de départ comme le verre, le ciment, la peinture, les métaux, les électrodes de panneaux solaires et de batteries, la céramique, les revêtements et autres. [xxi en russe]

 

Moscou à ouvert la plus grande serre verticale du monde sur le site d'une ancienne usine de tabac.

Les produits chimiques toxiques et les pesticides ne seront pas utilisés car ils ne sont pas du tout nécessaires ici vu que tout est stérile. L'air et l'eau entrant dans les plantes passeront par un système de purification et de filtration à plusieurs niveaux. Les engrais seront uniquement biologiques. Le site produira des légumes verts et emploiera 700 personnes.

Serre verticale à Moscou.

 

La Russie a construit un nouvel aéroport à Rostov sur le Don à partir de zéro.

 

La Russie à construit le plus grand terminal à charbon du pays à Ust-Luga, sur le golfe de Finlande.

 

La Russie poursuit avec succès le développement du turboréacteur PD-35 pour de nouveaux avions gros-porteurs. C'est une technologie nouvelle pour la Russie sur laquelle travaille une centaine des meilleurs ingénieurs russes. Les premiers essais devraient avoir lieu en 2023.

Turboréacteur PD-35.

 

On peut encore ajouter l'inauguration du nouveau cosmodrome de Vostotchny destiné à remplacer Baïkonour situé hors de Russie, la construction d'une grande usine de machines agricoles à Rostov sur le Don, la construction d'une multitude de centres de production et de stockage de semences pour écarter toute fourniture étrangère, la percée dans le domaine des robots et le recrutement de spécialistes étrangers dans les domaines vinicole et fromager.

 

En Russie, le secteur manufacturier croit plus vite que l'exploitation minière. 215 nouvelles entreprises de plus de 0,5 milliards de roubles d'investissements chacune ont été crées en Russie en 2018. De leur côté, les usines existantes ont largement augmenté leurs capacités de production.

 

Le total investi est de plus de 207 milliards de roubles. [xxii en russe]

Il est impossible de tout décrire dans le cadre d'un article. Voici un site russe, « Сделано у нас - Fabriqué par nous », qui reprend les plus importantes nouvelles usines crées en Russie. Elles sont classées par ordre chronologique décroissant.

 

 

Un lien à suivre décrit chaque mois les nouvelles usines avec des photos à l'appui.

Il s'agit bien de sites de production industrielle et pas de centres médicaux, d'écoles, de centres sportifs etc. Ces sites sont répartis sur tout le territoire du pays. [xxiii en russe]

 

La plupart des produits fabriqués sont destinés au marché intérieur. La Russie ne dépendra plus des importations de ces produits à l'avenir et elle les exportera dans un deuxième temps.

 

On ne peut comparer cette expansion industrielle qu'à celle de la fin des années 30 qui avait fait de l'Union soviétique de l'époque une puissance capable de rivaliser avec l'Allemagne nazie sur le plan de l'industrie lourde. [xxiv en russe]

 

Je ne soulèverai pas les polémiques qu'on lit et entend dans les médias occidentaux et qui veulent nous décrire une situation économique exactement inverse à celle décrite ci-dessous.

Je n'illustrerai cette polémique qu'avec un seul exemple.

Arte a donné la parole à Oleg Sentsov. Il prédit la fin du système Poutine quand il quittera la scène politique. Une prédiction incantatoire d'abord parce que personne ne sait quand Vladimir Poutine va partir et ensuite parce qu'après les cinq ans de prison qui ont conforté ses convictions extrémistes, il serait très étonnant qu'il ait une vision juste de la situation russe actuelle.

Si c'est pour diffuser cela, Arte aurait tout aussi bien pu chercher quelque chose dans les prédictions de Nostradamus. [xxv]

 

Conclusion.

 

Le gouvernement russe ne compte pas augmenter la consommation interne avant que sa production industrielle et agricole soit concurrentielle à l'exportation et qu'elle produise elle-même suffisamment de biens de consommation. (outils, voitures, appareils ménagers, vêtements, aliments variés etc.)

Les sanctions économiques lui donnent l'occasion de protéger son économie et de s'affranchir des règles de l'OMC en reprenant à son compte les quatre étapes de la théorie du protectionnisme éducateur de l'économiste allemand Friedrich List qui était, ne l'oublions pas, un critique d'un des premiers théoriciens du libéralisme, l’Écossais Adam Smith.

Adam Smith et Friedrich List.

 

Les quatre étapes de Friedrich List sont à appliquer dans l'ordre suivant.

 

  1. Autosuffisance agricole et importation de produits industriels..

  2. Croissance industrielle.

  3. Autosuffisance industrielle.

  4. Exportation des surplus produits. [xxvi]

 

Malgré l'énorme influence des libéraux globalistes comme par exemple Alexeï Koudrine, c'est bien la ligne libérale listienne que Vladimir Poutine arrive à imposer malgré les réticences et parfois la résistance de son administration. Il faut préciser que pour le président russe, le point 3 comporte aussi une totale autosuffisance du secteur militaire, un objectif que seuls les États-Unis et la Chine ont aussi atteint.

Cette théorie est basée sur l'économie réelle et rejette les opérations d’ingénierie financière qui mine actuellement notre économie capitaliste.

 

Cette théorie dans sa phase de développement suppose la docilité des travailleurs et elle est obtenue entre autres pour les raisons suivantes.

 

 

Bien sûr, les travailleurs russes ne comprennent pas que les bénéfices des exploitations d'hydrocarbures ne ruissellent pas et n'augmentent pas davantage leur niveau de vie.

Pour moi, l'explication est simple et facilement compréhensible surtout pour ceux qui ont une expérience dans la gestion d'entreprises.

Quand on investit avec ses fonds propres, on ne peut pas en même temps distribuer des dividendes et augmenter les salaires. Le partage du gâteau se fera petit-à-petit quand les premiers résultats fructueux arriveront.

Il y a un point que les Occidentaux oublient dans leur analyses, c'est le coût pour l’État des pensions en Russie. Durant la période soviétique, on ne cotisait pas pour sa retraite et il n'existe donc pas de caisse de retraite comme par exemple en France. Les pensions, dans la logique soviétique, devaient être prises en charge l’État. Maintenant que le système soviétique n'existe plus, l’État doit continuer malgré tout à verser des pensions pour ne pas accroître la pauvreté dans le pays. C'est une lourde charge pour 0le budget russe au moment où justement l'espérance de vie augmente.

 

Pourquoi écrire cet article ? Des Agoravoxiens diront que la situation dans les autres pays ne les intéressent pas vu la situation en France. Qu'ils se détrompent parce que dans le monde actuel, tout est lié. Les guerres post-coloniales, les sanctions et les contre-sanctions, les dérives du capitalisme financier par exemple ont un énorme impact sur la France, sur l'Union européenne et sur l'Occident en général. Sommes-nous condamnés à subir passivement cette situation ou y a-t-il une autre voie ?

 

Un pays comme la Russie est parvenu à inverser la vapeur en 20 ans. Les mêmes solutions ne sont peut-être pas applicables à la France ou à l'Union européenne mais persister à suivre une mauvaise voie sans chercher d'alternative finira tôt ou tard par nous précipiter dans l'abîme.

 

Je prends ici position pour une réindustrialisation de la France quitte à s'affranchir des contraintes européennes.

Je prends position pour que les secteurs clés de l'économie soient cogérés par l’État et que les fonds d'investissements soient exclus du droit de vote dans les assemblées générales de ces entreprises. [xxvii]

Je prends position pour que des pays partageant ce même objectif s'associent pour former une entité d'au moins 200 millions d'habitants, ce qui est le seuil généralement préconisé par les experts pour qu'un ensemble économique soit vivable.

 

Non Monsieur Juncker, les traités européens ne sont pas au-dessus de la démocratie et si les traités européens n'apportent plus de valeur ajoutée, on a le droit de les jeter dans le feu, comme les Britanniques l'ont fait.

 

 

i https://www.contrepoints.org/2018/04/06/313417-non-la-france-nest-plus-la-5e-puissance-mondiale

ii https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9serves_de_change

iii http://french.xinhuanet.com/2018-09/07/c_137450567.htm

iv https://fr.rbth.com/economie/83523-taux-dette-publique-russie

v On ne rappellera jamais assez que la Russie est une économie libérale et que les avantages sociaux hérités de l'époque communiste sont les uns après les autres remis en question.

vi https://zen.yandex.ru/media/id/5d65ef831ee34f00add998bc/pribaltiiskie-porty-na-grani-bankrotstva-a-vinovata-rossiia-5df56d5286c4a900b1ad2e03

vii https://zen.yandex.ru/media/war_reporter/rossiiskie-kompanii-pokidaiut-pribaltiku-chto-jdet-pribaltiku-v-2020-godu-rf-nachala-razvivat-svoiu-infrastrukturu-5df56ac19ca51200afa85d13

viii https://www.total.com/fr/expertise-energies/projets/petrole-gaz/gnl/yamal-lng

ix Ce projet est enfin décidé. Il n'y a pas de pont sur ce fleuve et la Russie n'a de ce fait pas de liaison terrestre avec la Yakoutie. C'est un projet complexe à cause du permafrost et d'une énorme masse de glaces emportée par le fleuve au dégel. Le coût est estimé à 83 milliards de roubles. http://dorinfo.ru/star_detail.php?ELEMENT_ID=77634

x https://www.lesechos.fr/2018/02/quatre-ans-apres-la-vitrine-de-sotchi-les-stations-de-ski-se-developpent-en-russie-984059

xi https://www.autonews.ru/news/5ca4583e9a79475d0c57ddfb

xii https://news.ru/economics/v-rossii-zafiksirovan-rost-promyshlennogo-proizvodstva/

xiii https://zen.yandex.ru/media/sdelanounas.ru/sudostroitelnyi-bum-v-rossii-i-eto-tolko-nachalo-5db42bb56d29c100b4f8fc93

xiv https://zen.yandex.ru/media/sdelanounas.ru/esce-odin-zavodgigant-stroitsia-v-rossii-5dd17f152538e85f0fa83577

xv Https ://www.airlines-inform.ru/commercial-aircraft/Irkut-MS-21.html

xvi https://politexpert.net/172580-yuzts-gotovit-novye-masshtabnye-proekty-v-oblasti-stankostroeniya?

xvii https://zen.yandex.ru/media/id/5dd06ad14180cf0b42418f20/rossiia—energeticheskaia-sverhderjava-5dd0f4242535bb706a2fae2d

xviii https://zen.yandex.ru/media/korabel/besprecedentno-vyrosli-portovye-moscnosti-rossii-5dd4de29ac58121f38cabf3b

xix https://zen.yandex.ru/media/id/5cdd212d566f1500b369cc56/kaliningrad-otkliuchilsia-ot-energosistem-pribaltiki-shantaja-ne-vyshlo-rossiia-na-poklon-ne-prishla-5ddf701b0d13017d4ff77eed

xx https://zen.yandex.ru/media/id/5d9e195505fd9800acd6432a/v-rossii-postroen-krupneishii-zavod-s-milliardnym-finansirovaniem-5de160ca97b5d400b1082c70

xxi https://zen.yandex.ru/media/novosti_i_fakty/rossiiskii-produkt-nanotehnologii-kotoryi-zahvatil-95-mirovogo-rynka-5dc3b6b579c26e00ac157340

xxii https://zen.yandex.ru/media/id/5b479b3e56927000a9570bef/v-rossii-obrabatyvaiuscaia-otrasl-rastet-bystree-dobyvaiuscei-5ddfba1ff7e01b00ae9b7b36

xxiii https://sdelanounas.ru/sphinxsearch/?s=%D0%BE%D0%B1%D0%B7%D0%BE%D1%80+%D0%BD%D0%BE%D0%B2%D1%8B%D1%85+%D0%BF%D1%80%D0%BE%D0%B8%D0%B7%D0%B2%D0%BE%D0%B4%D1%81%D1%82%D0%B2

xxiv https://fr.vikidia.org/wiki/Industrialisation_de_l%27URSS_avant_la_Seconde_Guerre_mondiale

xxv Https ://www.arte.tv/fr/videos/094051-000-A/entretien-avec-oleg-sentsov-le-systeme-de-putin-est-condamne/

xxvi http://archives.lesechos.fr/archives/cercle/2014/04/08/cercle_95187.htm

xxvii Les fonds d 'investissements ont généralement promis des rendements élevés à leurs acquéreurs de parts. Dans le cadre de la globalisation mondialisée, ces taux élevés ne sont plus réalisables dans les pays à haut niveau de vie. Sous l'influence de ces fonds d'investissements, des entreprises sont délocalisées pour générer plus de bénéfices, d'autres dont le foncier est important sont parfois démantelées ou parfois, comme Citroën-Peugeot en Iran par exemple, ne peuvent commercer librement.


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