La société du tous contre tous

par Rage
mercredi 12 septembre 2007

Encore un article politique me direz-vous. Compte tenu de la suractivité apparente de notre président omnipotent, il semblait important de faire un « arrêt sur images » de l’état des lieux de l’action « gouvernementale » après ce que l’on dénomme les « 100 jours de grâce ».

Déclarations du jour chassant celles de la veille, projets de loi plus polémiques les uns que les autres, détermination unilatérale, déliquescence de l’opposition, silence médiatique complaisant, focalisation sur des boucs-émissaires de circonstances, toute la stratégie du gouvernement en place est fondée sur la méthode du « tir de barrage » pour mieux faire passer le lourd en sourdine.

Une politique de mise à l’index

Il aurait fallu prendre de l’altitude intellectuelle et voir la situation de l’extérieur pour constater avec lucidité les premières dispositions - celles qui sont les marques de fabrique d’un exécutif - prises par un gouvernement féodalisé sous la botte du président dans le courant de cet été, période de « transparence » et de confiance politique.

Ces premières dispositions ont focalisé sur trois champs :

- Les peines planchers et la délinquance (justice et répression)

- Le paquet fiscal (argent et défiscalisation)

- La réforme des universités (enseignement et privatisation)

Il y a aussi eu les échanges sur l’Europe, les affaires libyennes et Betancourt, le prélude GDF-Suez, mais je nous souhaitais retenir que ce qui était passé à l’Assemblée, là où paraît-il il y a une discussion sur les projets de loi.

Le premier constat pouvant être tout simplement de constater que derrière les titres, souvent alléchants, derrière les grandes annonces d’une université plus forte, d’une fiscalité moins lourde et d’une justice plus solide - qui serait contre a priori ? - se cache un contenu nettement moins glamour. Quant Paris-Match, Le Point ou France 2 (même combat) s’en tiennent au titrage et aux péripéties libyennes de Cécilia Sarkozy - en toute impunité et sans justification aucune - , force est de constater que là où le contenu se lit, c’est-à-dire dans les lois et les décrets, le sens des dispositions est nettement moins louable pour ne pas dire souvent opposé au titre d’accueil : derrière « Guts » il y a donc un « Choc » à prévoir...

Cette technique du titre sympathique comme la « Loi sur les libertés et responsabilités locales » ou « Loi sur l’égalité des chances  » a une forte tendance à produire et indiquer exactement l’inverse de l’intitulé. Initiée depuis quelques années, l’approfondissement de cette technique se traduit aujourd’hui par des lois qui se superposent sans jamais clarifier la donne, des lois qui ne changent rien sur le fond (les peines planchers sont soit inapplicables, soit inappropriées à un milieu carcéral qui implose) ou bien qui dispensent une vertu pour en produire l’immédiat effet inverse (le paquet fiscal ne profitera pas à la croissance et encore moins à la répartition des charges de la dette).

Quant on se plante, on cherche un nouveau fautif, on atténue la disposition pour la vider de toute substance (cf. loi sur le Handicap) ou bien on remet à plus tard (quand on aura oublié).

Plus encore que le fond, il faut dire un mot sur la forme.

La technique consiste ici à mettre en opposition 2 France, les gentils et les méchants, les citoyens et les délinquants, les retraités et les actifs, les enseignants et le privé, les régimes spéciaux et les autres, etc. Loin de moi l’idée de dire que ces sujets ne sont pas clés ou bien qu’il ne faut rien faire, mais il ne faut pas se tromper de cible et encore moins s’illusionner sur les priorités données par le gouvernement en place : on veut faire sauter toutes les lois et dispositions « régulatrices » par la technique de mise à l’index de responsables.

Et nous sommes tous responsables.

Néanmoins tout le monde n’est pas cité.

En effet, les Français n’aiment pas les privilèges, mais adorent les avantages. Finalement, nous détestons les fraudeurs au RMI, mais nous aimons quand même bien frauder aux impôts. Nous détestons les « frais réels » et défiscalisation, mais nous aimons bien toucher les Assedics et les avantages connexes. Nous haïssons les retraités à 50 ans, mais nous aimons bien bénéficier des aides de l’Etat pour les entreprises. Nous détestons ces patrons profiteurs, mais partir dix ans plus tôt sous le soleil c’est quand même pas si mal.

Bref, nous n’aimons pas les privilèges de l’autre - même si nous sommes amenés souvent à changer de rôles - , mais il ne faut pas toucher à nos avantages...

Certes. Et nous avons à la fois tort et raison.

Tort, car en forgeant une société opaque et à « avantages variables » nous ne parlons plus la même langue et n’arrivons plus à comparer le comparable. Chacun vivant individuellement « son » chemin et souhaitant se driver seul dans la compétition qu’on lui propose comme seule issue à tout objet.

Raison, car si cette réalité doit être attaquée pour apaiser la société, il n’est pas uniquement raisonnable de le faire en s’attaquant aux plus faibles ou bien aux « opposants politiques », le tout en pénalisant évidemment la classe moyenne toujours mise au silence.

Un bouc émissaire pour mieux faire passer le reste

La politique gouvernementale s’attaque aux excès : elle a affiché cela en campagne, et a eu gain de cause.

Ce qu’elle n’a cependant pas indiquée, ou bien mis en * de bas de page, c’est que le prisme intellectuel est bloqué sur le bas de la pyramide sociale : les excès les plus énormes ne sont non seulement pas combattus, ils sont soutenus, mais, en plus, les excès auxquels on s’attaque sont tous mis en scène de telle façon à monter les Français les uns contre les autres.

Il faut des boucs émissaires, des responsables.

Il faut faire payer le délinquant de banlieue et si possible l’envoyer le plus vite possible en prison - ces mêmes prisons glauquissimes où le délinquant ressort caïd.

Il faut faire bosser ces profs, tous incompétents, et virer ceux qui n’ont plus leur place.

Il faut privatiser au plus vite ce qui peut l’être afin d’enrichir l’électorat directe et se donner s’il le fallait encore une plus grande assise financière.

Il faut virer ces cheminots au fret de terrain alors que cela fait vingt ans que la direction est incapable de mener un projet clair et rationnel.

Il faut supprimer ces régimes spéciaux, mais surtout ne pas toucher au régime des députés.

L’annonce du jour chassant celle de la veille et disparaissant le lendemain, on lance à grands coups de médias des « pavés » dans la marre pour mieux engager une méfiance mutuelle des citoyens. Cette même méfiance qui fera qu’ils se monteront les uns contre les autres, souvent sur des points de détails et en oubliant l’essentiel.

Car toute l’habileté politique est là. Faire oublier l’essentiel. Mais pour faire quoi ?

La croissance rame, les exportations coulent, la dette explose, les structures craquent... Le pays a des forces, c’est indéniable, mais alors comment faisons-nous pour en être à ce niveau ?

Comment se fait-il, quand on demande des « franchises médicales », quand on évoque une TVA sociale dont les modalités sont exclusivement orientées vers les entreprises et non vers les salaires alors qu’on parle de pouvoir d’achat, qu’il n’y ait absolument aucune mesure montrant l’exemple au plus haut niveau ?

Le train de vie du chef de l’Etat, du gouvernement (cf. conseil des ministres décentralisé à 40 000€/pièce tout compris), des cabinets et plus encore tous les marchés attribués aux « copains » dans un silence de mort, ces éléments là, personne n’en parle.

L’œil médiatique nous fait focaliser sur les détails alors que l’essentiel nous est masqué.

Le train de vie de l’Etat français et son organisation sont au cœur des défaillances du système.

Le poids du public, mais pas n’importe lequel, le foisonnement d’élus, les frais multiples et variés d’une cour pléthorique et acquise à la cause du maître, l’attribution mécanique des marchés publics toujours aux mêmes acteurs, tout est organisé de telle sorte à concentrer les profits et à mutualiser les pertes.

La bonne santé de Vinci (transfert des autoroutes, marchés publics), d’Eiffage (immobilier de l’Etat, marché publics) et bientôt du Suez-GDF est inversement proportionnel à l’endettement de la sphère publique.

Qui se préoccupe alors que cela coûte de l’emploi au pays ?

Une notion d’intérêt général mise au placard

L’Etat vend ses sources de profit une fois qu’elles sont rentables.

La fusion - difficilement réversible suite à la séparation EDF-GDF en 2003 - de GDF et de Suez est l’aboutissement d’un processus rondement mené qui avait pour seul et unique but de transférer une rente publique vers des intérêts privés, car GDF était une source de nuisance pour l’Etat.

EDF, cette entreprise tant décriée, est devenu d’un coup d’un seul et suivant la même logique de « phase 1 : cession des parts, phase 2 : privatisation », coté de 30 € à 70 € en moins d’un an : à croire que l’Etat ne connaît pas la valeur de ses biens.

L’action Vinci a explosé depuis trois ans... vous pouvez donc acheter du Suez-GDF.

On se rend aussi compte que derrière les grandes annonces se cachent bien souvent des intérêts économiques de premier ordre : le fait que M.Sarkozy rencontre Mme Merkel régulièrement à ce sujet ne fait que le confirmer.

La question n’étant pas alors de reprocher le fait que le président s’intéresse à l’économie, mais plutôt qu’il s’intéresse uniquement à l’économie privée de ses proches et nombreux amis au détriment de l’intérêt général.

L’expression « l’ami du CAC40 » n’est sans doute pas innocente, mais surtout elle traduit un profond déséquilibre de point de vue et un dangereux mélange des genres aboutissant à une imbrication malsaine public-privé au détriment de l’intérêt général, sans parler de l’imbrication média-politique.

Cet amalgame ayant pour fâcheuse conséquence de ne plus distinguer l’argent public des intérêts privés et finalement d’occasionner un « inversement de la pyramide » avec une masse de contribuables cotisant pour qu’une minorité se fasse plaisir.

La dépénalisation du droit des affaires n’est qu’une face émergée, dans la continuité de ces éléments, d’une pensée résolument convaincue que le pays ne repose que sur « 6 000 personnes » et que la masse doit suivre en échange de quelques cacahuètes.

Pendant que les débats s’enlisent sur l’attribution ou non de quelques centaines d’euros à l’un ou à l’autre, l’arrière-cour, elle, négocie des milliards. Qu’est-ce que cela changera de savoir que Bouygues dégagera 13 milliards de bénéfices au lieu de 12 ?

Par contre, ce milliard, s’il avait été mieux réparti, peut-être aurait-il fourni de l’emploi, qui lui-même aurait occasionné consommation et croissance...

La réflexion est la même pour les marchés publics soit dit en passant.

Enfin, il y a les positions idéologiques mêlées aux remontées de terrain et appliquées à la tronçonneuse. Je pense en l’occurrence à la fonction publique et à sa nécessaire réforme, avant tout sur l’attribution et la clarification des rôles de chacun.

Avant de partir dans une chasse statistique aux départs en retraite, il serait sans doute bien plus opérationnel de réfléchir à l’organisation des échelons institutionnels, aux doublons de structures, à la gestion néolithique du personnel et à la motivation perdue d’une bonne moitié des effectifs du fait des défaillances - ou absences pures - d’élus ou de RH hors des réalités.

S’il s’agit là encore de réduire le personnel de terrain ou les catégories C tout en gelant les rémunérations et sans se poser la question d’une gestion dynamique du personnel, on passe à côté du sujet : combien de directeurs à 4 000 € net/mois pantouflent, combien de RH grenouillent, combien d’agents sont pieds et poings liés tant la décision hégémonique de l’élu casse l’initiative et stérilise les envies ?

De droite ou de gauche, tous sont responsables d’une « féodalité » de fait au service d’élus mis sur piedestal et à qui il est impossible de parler autrement que dans un climat soit de peur soit de vassalité. Quant aux proches « casés » pour l’occasion, que dire du rapport coût/efficacité.

Là encore, évoquer un sujet, ce n’est pas traiter le problème.

Quant à l’aggraver, ce gouvernement semble fort bien doté pour envoyer tous les problèmes à la retraite (aggravant de fait encore les finances publiques).

Une démocratie que de nom

Certains (Lerma bonjour) me diront que la gauche n’a pas fait mieux et que son état actuel est déplorable. Certes, l’opposition est inexistante, découvrant enfin qu’elle est composée de 2 courants majeurs (social-démocrate et socialiste-communiste), troublée par l’appât du pouvoir et scotché par l’âge canonique de ses représentants.

Certes la gauche de Mitterrand (était-ce une référence ?) ne faisait pas mieux en résultats.

Mais doit-on en rester là ?

L’opposition est sclérosée, mais peut-on pour autant admettre tous les excès d’un pouvoir centralisé sans aucune contre-mesure ?

Peut-on accorder du crédit à un gouvernement dont les missions prioritaires sont axées sur la sanction, le contrôle (voir la DADVSI renforcée), le tous contre tous, le mélange des pouvoirs et des genres, et plus encore une société de ceux qui auront tout face à ceux qui devront tout subir ou justifier ? Une société où le mérite et le travail sont des slogans de campagne rapidement rangés aux oubliettes sous les pressions de la rente et les lobbies du pouvoir ?

Chaque jour qui s’écoule sans mesure sur le fond nous coûte à tous un précieux temps, tant du point de vue financier que du point de vue de la qualité de vie pour que certains puissent encore, un mois, un jour, une heure, s’arrimer à leur pré carré surprotégé.

La régulation par l’argent prônée par le gouvernement n’a d’autres vertus que de ramener notre modèle à la « loi du plus fort » et donc à faire de 90 % des citoyens - et même de ceux qui aspirent à être dans le « haut de l’affiche » - des esclaves d’un système fait et dédié à une minorité ultra puissante et structurée autour du pouvoir et de l’argent, le tout sous la bénédiction d’une justice qui sanctionnera l’écart, mais fermera les yeux sur la gabegie du type délit d’initié ou abus de biens sociaux ?

Chaque jour qui s’écoule à illusionner la plèbe par du pain et du rugby, ne fait que faire perdre pied à la nation et à déstructurer ses liens et ses repères. Les responsables à gauche sont tous au moins aussi responsables que ceux de droite, il faut se l’avouer. Mais pouvons-nous croire dans une acculturation digne de TF1 que l’on nous conduise réellement vers des jours « meilleurs » alors que tous les indicateurs sont orientés vers la « rigueur », l’alignement vers le bas, la mise à l’écart de ceux qui ne sont pas dans le moule, la suffisance de ceux déjà en place et la prédétermination du citoyen par ses origines dès la naissance ?

Dans une démocratie de plus en plus vague, avec des citoyens de plus en plus désabusés et informés par « filtres sélectifs », est-il encore possible de se contenter de cette situation du moins disant parce que l’on a pas trouvé mieux ?

Les Français n’ont pas élu Sarkozy pour faire revenir le pays un siècle en arrière, ils l’ont élu parce qu’en face il n’y avait personne de solide, de structuré et avec un projet clair.

La défaillance de la gauche de 2002 aurait pourtant dû faire réagir : le misérabilisme stratégique et intellectuel du premier secrétaire du PS aurait pourtant dû le conduire depuis longtemps aux oubliettes, avec bon nombre de ceux qui n’ont pas accepté les réalités pour mieux se « positionner ».

Leur responsabilité est telle qu’elle induit en 2007 une élection « radicale » d’une équipe dont nous apercevons tout juste aujourd’hui les vrais objectifs.

Le rôle d’une opposition qui doit se refonder

La place et le rôle de l’opposition sont stratégiques dans les mois qui vont venir : la désorganisation des uns faisant la force des autres, sans opposition raisonnée et rationnelle, les projets les plus radicaux seront mis sur le feu en même temps que les autres dispositions plus rationnelles. Dans la mêlée, rares seront ceux qui pourront distinguer les nuances à tenir pour chaque projet en cours et plus encore, distinguer dans les textes les fragments de ligne qui changent tout.

Le verrouillage des hautes instances complété par le pouvoir de feu médiatique ne font que réduire les marges de manœuvre techniques et financières d’une opposition. La bipolarisation effective restreint encore le champ des voix alternatives possibles entraînant sans doute là aussi le pays à subir des discours « bêtes et méchants » qui ne permettent ni de dialoguer sereinement ni d’appliquer des décisions raisonnées et modérées sur le fond, le type de décision qui est souvent à la source d’un résultat de qualité.

Alors oui, je le dis, la gauche est scandaleuse. Du PC - dont les raisons d’exister sont à mettre sur la table depuis 1991- en passant par des Verts sans modèle au(x) PS, il est grand temps de changer de têtes, d’idées et de logiciel.

Non pas que la droite en est un meilleur, mais tout simplement parce qu’elle a pu se regrouper autour de valeurs « primaires » fondamentales (l’argent et le pouvoir) parce qu’en face il n’y avait rien, aucune idée forte, aucun modèle alternatif rationnel.

Il advient alors aisé pour la droite de mobiliser sur les « actions à réaliser de fait » comme l’alignement des régimes spéciaux ou la durée des cotisations des retraites car ce sont effectivement des volets où l’opinion est en accord.

En utilisant la mesure « facile » en complément de pastilles plus dures à avaler, le gouvernement fait passer le plus gros en douce : c’est habile et c’est au rôle d’une opposition digne de ce nom de distinguer les choses et de le faire savoir.

L’opposition peut aussi être en accord quand les choses sont rationnelles et partagées : être opposé systématiquement est stérile. Quand à la majorité, elle aussi devrait pouvoir se prononcer contre ce qu’elle ne cautionne pas.

La liberté des députés ne devraient plus être conditionnée par la cote de popularité ou les coups de bâtons du « parti » : une démocratie sereine ne peut se construire qu’avec une assemblée de personnalités libres de leur expression et de leurs positions.

Une France moderne ne peut se construire que si l’on remet autour de la table les citoyens responsables pour dialoguer autour des vrais sujets, y compris sur ceux qui fâchent, pour faire émerger des consensus de raison et des décisions pragmatiques : la politique ne devrait plus être une cour... de maternelle.

Quant à la politique actuelle calquée sur celle des Etats-Unis, nous en paieront le prix dans les années à venir, quand les responsables ne le seront plus et quand il sera trop tard pour infléchir les conséquences.

La sélection par l’argent ou « libéralisme » n’a de sens qui si elle est cadrée et surtout si le sommet de l’échelle donne l’exemple par des dispositions proportionnellement adaptées au degré de responsabilités : on en est loin.

Par conséquent, j’invite le lecteur à se poser une question fondamentale :

Quelle type de société voulons-nous : une société individualiste où les règles du jeu ne sont fondamentalement pas justes ou bien une société plus mutuelle et où l’individu peut aussi faire sa place parce que les règles du jeu sont plus équitables sans pour autant être castratrices ?

Ne faudrait-il donc pas plutôt s’attaquer aux règles, aux structures et à l’organisation du système plutôt qu’à sa superficialité et à l’immédiateté de l’urgence médiatique ?


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