La stratégie des USA dans les nationalisations du pétrole. Comment le monde arabe, l’Iran et les États-Unis continuent de sauver le monde ?

par Hamed
jeudi 9 janvier 2020

  1. Présentation

 

 Comment comprendre la poussée de l’endettement des pays du reste du monde, en particulier des pays pauvres et émergents ? Dans un article du journal financier français L’Echo, du 19 décembre 2019, on lit : « L'endettement public et privé des pays émergents et en développement atteignait en 2018 près de 170 % de leur PIB. La Banque mondiale s'alarme d'un emballement certain de cette bombe à retardement. A 255 % de son produit intérieur brut, le ratio d'endettement de la Chine figure parmi ceux qui ont le plus augmenté au cours des dix dernières années. […] 

Le célèbre groupe des années 1980, les « Rita Mitsuko » aurait pu tout aussi bien y inclure les épisodes d'endettement excessif des pays émergents et en développement. Le rapport que publie jeudi la Banque mondiale analyse ce sujet sur les cinquante dernières années pour une centaine de pays. Le résultat est alarmant. Depuis 2010, le rythme d'endettement de ces pays n'a jamais été aussi élevé. Du jamais vu en un demi-siècle.

Pointée à 55.000 milliards de dollars en 2018, la dette publique et privée de ce groupe de pays représente 168 % de leur produit intérieur brut (PIB). En 2010, ce ratio n'était que de… 54 %. L'accumulation de dettes en huit ans est trois fois supérieure à celle observée dans les années 1970 qui a conduit à la crise de la dette des pays d'Amérique latine et au plan Brady. La vague de dettes actuelle concerne l'ensemble des régions du globe et pas seulement l'une d'entre elles comme par le passé, à l'instar des pays asiatiques dans les années 1990.

Une dette mondiale record. Faut-il avoir peur d'une dette mondiale au sommet ?

« Depuis 1970, environ la moitié des 521 épisodes nationaux de croissance rapide de la dette dans les pays en développement se sont accompagnés de crises financières », souligne la Banque mondiale. Avec pour résultat un affaiblissement du revenu par habitant et une baisse de l'investissement. « L'histoire montre que les fortes augmentations de la dette coïncident souvent avec les crises financières dans les pays en développement, au détriment de la population », confirme Ceyla Pazarbasioglu, une des vice-présidentes de la Banque mondiale. En clair, l'endettement excessif se termine mal. Et la Banque mondiale appelle à la vigilance.

Un épisode différent

L'épisode en cours n'a rien à voir avec les précédents : il est généralisé ; il concerne à la fois les acteurs publics et privés ; il met en jeu de nouveaux créditeurs. En particulier, les investisseurs étrangers détiennent la moitié des dettes des pays émergents et en développement. La Chine inquiète. Son ratio d'endettement, non seulement atteint 255 % de son PIB, mais le pays ne se prive pas d'octroyer des crédits en dehors des circuits traditionnels tels que le Club de Paris. Ce dernier, auquel la Chine n'est pas partie prenante, rassemble les principaux créanciers des pays émergents et en développement.

Aide au développement : le G7 peut mieux faire

La dette en tant que telle n'est pas une malédiction en soi si elle permet de financer des infrastructures, par exemple. Mais, comme le relève le président de la Banque mondiale, David Malpass, « dans bien des pays en développement, l'investissement public a baissé alors même que le fardeau de la dette augmentait ».

Pas de risque à court terme

Dans l'immédiat, la Banque mondiale n'attend pas de crise imminente. La faiblesse des taux d'intérêt limite ce risque. Mais si d'aventure les taux devaient reprendre leur progression, des épisodes fâcheux sont à prévoir. Malgré la forte augmentation de leur endettement, certains pays ont enregistré des taux de croissance économique faible. Leur conjoncture, aujourd'hui, s'est encore plus dégradée. Conséquence, leur déficit budgétaire s'accroît et leur balance des comptes courants se dégrade. Pour la Banque, le schéma des crises passées se met en place. Il est donc urgent d'agir sinon cela risque de mal se terminer. » (1)

Force de constater que tout est dit dans cet article. Sauf que les raisons du brusque endettement des pays émergents et en développement ne sont pas données. Il y a bien des raisons qui expliquent cet emballement. Plusieurs questions appellent cet exposé. Tout d’abord, on y lit, dans cet article, que l’endettement concerne « l’ensemble des régions du globe et pas seulement l’une d’entre elles comme par le passé », ce qui signifie l’ensemble des pays du monde. La deuxième question porte sur les raisons qui ont amené le ratio de la dette publique et privée des pays émergents et en développement passée de 54 %, en 2010, à 168 %, en 2018, en huit années. 

L’article fait état de l’entrée en jeu de nouveaux créditeurs. Comme il est écrit : « La Chine inquiète. Son ratio d'endettement, non seulement atteint 255 % de son PIB, mais le pays ne se prive pas d'octroyer des crédits en dehors des circuits traditionnels tels que le Club de Paris. Ce dernier, auquel la Chine n'est pas partie prenante, rassemble les principaux créanciers des pays émergents et en développement. » La nouveauté est que la Chine est devenue un prêteur international, et donc un concurrent non seulement au Club de Paris et de Rome, mais aussi aux institutions internationales, le FMI et la Banque mondiale. Ce qui est complètement nouveau puisque l’intrusion de la Chine dans la donne monétaire mondiale change les équilibres géostratégiques et géoéconomiques entre l’Occident naguère seul prêteur de liquidités internationales et la nouvelle organisation économique, financière et monétaire en cours au plan mondial.

C’est dire la révolution qu’opère l’entrée en force de la Chine dans le club des grands créanciers du monde, ce qui ne se fera pas sans mal pour l’ensemble des économies du monde. En particulier, les pays d’Afrique, d’Amérique centrale et du Sud et d’Asie qui ne disposent pas de monnaies internationales. Leurs monnaies sont adossées au panier des cinq monnaies internationales.

Pour rappel, depuis le 1er octobre 2016, le yuan fait partie du panier de monnaies sur lequel repose le DTS (Droit de tirage spécial). Actif de réserve international du FMI (créé en 1969 pour compléter les réserves de change officielles de ses pays membres), le DTS compte désormais, dans son panier de monnaies, le yuan ou renminbi chinois (RMB) au côté du dollar, l’euro, la livre sterling et le yen.

L’importance de la Chine sur le plan international devient grandissante au point qu’elle inquiète les pays occidentaux. La dette mondiale a atteint un nouveau record mondial. Un autre article du même journal souligne que la dette mondiale a atteint un record de 250 000 milliards de dollars au premier semestre 2019, sous l’impulsion des États-Unis et de la Chine. (2) « Faut-il avoir peur d'une dette mondiale au sommet ? », comme on le lit supra. Il est évident qu’il faut vraiment s’inquiéter, et le problème n’est pas dans la dette elle-même mais dans la stratégie des protagonistes, qui se limitent en réalité à deux pôles.

Le premier, c’est le pôle occidental qui groupe l’Union européenne, les États-Unis, le Japon, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Il totalise 1 milliard d’êtres humains. Le deuxième pôle, c’est la Chine dont la population est d’environ 1,39 milliards d’êtres humains. Et nous avons un pôle occidental riche et un deuxième pôle qui émerge en grande puissance économique, financière et monétaire. Certes le deuxième pôle n’est pas riche comme l’est le pôle occidental, mais il demeure que la Chine cherche à s’imposer eu égard à sa puissance économique actuelle.

Dès lors, comment comprendre cet antagonisme entre les deux pôles bien qu’il n’apparaît pas de manière tranchée, mais au regard de l’endettement mondial qui continue à croître, et il est criant, tout laisse penser qu’il provoquera certainement des crises financières voire une dépression économique qui risquera d’être durable à l’image de la dépression économique mondiale des années 1930 qui a précédé la Deuxième Guerre mondiale.

On sait très bien que si une dépression économique mondiale surgira durant la décennie 2020-2030 et tout laisse penser qu’elle surviendra, une Troisième Guerre mondiale est d’ores et déjà interdite pour les grandes puissances du fait de leurs arsenaux nucléaires et de leur destruction mutuelle et immédiate si celle-ci venait à être déclenchée. Mais une dépression économique mondiale fera certainement beaucoup de mal à l’ensemble des pays du monde, en particulier des pays qui ne sont pas émetteurs de monnaies internationales. En clair, l’Afrique, l’Amérique du Sud, une grande partie de l’Asie et les pays exportateurs de pétrole dont les pays arabes qui en souffriront.
 

  1. Pourquoi les États-Unis ont poussé discrètement les pays arabes et l’Iran à nationaliser leurs gisements de pétrole, entre 1971 et 1973 ?

 

 Pour avoir une idée précise de ce qui s’est passé depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, on va dans cette analyse ne pas chercher à expliquer ce qui se passe aujourd’hui entre le pôle occidental et le pôle chinois, mais aller à la genèse des problèmes du monde. On comprendra mieux la situation économique mondiale qui prévaut aujourd’hui et des années à venir à l’horizon 2022-2030. Nous y reviendrons dans une autre analyse.

Aussi pour aller à la genèse, procédons à une schématisation simplifiée du système économique mondial qui a émergé après 1945, néanmoins suffisamment parlante pour donner une idée des enjeux économiques mondiaux qui se jouent aujourd’hui, et qui laissent paraître déjà ce qui peut survenir, ce qui est potentiel à l’horizon 2020-2030. Et c’est là l’intérêt de cette schématisation à la fois très pratique pour comprendre la dynamique historique de l’évolution économique et surtout montrer que le processus est naturel et, qu’au-delà des prises de positions des protagonistes « qui sont essentiellement deux » dans la donne économique mondiale, celles-ci sont, comme on le verra, pour les uns, le plus souvent des positions d’auto-défense, pour les autres, des ambitions estimées légitimes eu égard à leur statut de nouvelle puissance. L’inconvénient dans ce processus « bras de fer » qui ne dit pas son nom, est qu’il renferme de très mauvais présages pour le reste du monde. Et ce sont ces présages qu’il faut déchiffrer.

Donc, comment appréhender la situation économique mondiale après 1945, i.e. dans sa genèse ? Rappelons-le, la transformation totale du monde a complètement changé avec la naissance de 100 nouveaux États issues de la décolonisation entre la fin des années 1940 et la fin des années 1970. Précisément, si à cette période, le nouvel état du monde était planté, il demeure que cette période constituera le début d’un processus de crises financières et monétaires qui ne cesseront de marquer économiquement le monde, mais paradoxalement, ces crises qui changeront progressivement la face du monde ont été positives puisqu’elles ont fait émerger de nouveaux acteurs, de nouvelles puissances alors qu’avant 1945, elles étaient soit colonisées, soit dominées, comptant très peu dans l’économie mondiale.

Comme on le voit aujourd’hui, la Chine est devenue depuis 2010 la deuxième puissance économique mondiale, et aspire monter au podium en tant que première puissance mondiale, et ce à un proche horizon. Qu’en est-il de ce processus qui étonne et demande à être explicité pour que l’humain que nous sommes puisse comprendre ce qu’il en retourne de cette dynamique complexe qui touche l’économie mondiale, et surtout ce qu’elle réserve dans quelques années à l’humanité.

Schématisons l’économie mondiale et représentons-nous que l’économie mondiale est un système économique constitué de trois entités A, B, C. Une grande nation A, la plus puissante, c’est-à-dire les États-Unis et un groupe de nations industrialisées les plus en vue B du système, i.e. l’Europe, le Japon, le Canada... Sur ces deux entités, seule la nation A dispose, après 1945, d’une monnaie internationale qui est aussi une monnaie de réserve, c’est le dollar américain. Et la nation A, en instituant les accords de Bretton Woods (États-Unis), en 1944, qui va régir le système monétaire international, fit du dollar US la seule monnaie convertible, au change fixe sur la base de 35 dollars l’once d’or. Il est évident que la nation A (États-Unis) a cherché à conforter les bases d’un nouvel ordre mondial qu’elle ambitionne de diriger. D’autant plus que les autres puissances, avec les destructions de la Deuxième Guerre mondiale et leurs dettes de guerre envers elle, ont fait que la nation A disposait du plus grand stock d’or du monde.

Mais la reconstruction s’étant opérée, l’aide du plan Marshall y a joué une part, les nations qui se sont réindustrialisées ont commencé de nouveau à gagner des parts de marché dans le commerce mondial. Quant aux pays C, avec la décolonisation qui a fait éclore une multitude de nouveaux États en Afrique et en Asie, et donc leur édification en tant que nations indépendantes, et la part dans le marché mondial des pays communistes, tous ces événements ont joué très favorablement à leur croissance et à la croissance économique mondiale.

Dès 1958, les grandes puissances européennes ont commencé à procéder à la convertibilité de leurs monnaies dans le commerce mondial. Une situation nouvelle qui va peser progressivement sur la monnaie-centre du pays A. Perdant de plus en plus d’or au profit des pays B, i.e. les pays européens et le Japon, des crises monétaires commencèrent à influer négativement sur les relations entre le pays A et les pays B. Rappelons que le Japon est devenu une grande puissance industrielle grâce à l’aide américaine. L’objectif des États-Unis, dans un contexte de guerre froide, était de faire du Japon un allié de premier plan face à l’Union soviétique et la Chine communiste.

Et c’est ainsi que les crises monétaires entre le pays A et les pays B prirent de telles proportions qu’il ne pouvait y avoir d’accords. Le pays A procédait des émissions monétaires pour financer leurs déficits commerciaux avec l’Europe, sans qu’il ne puisse les convertir en or, son stock d’or ayant fortement diminué. Une situation que n’acceptent pas les pays B qui, en clair, consistait pour eux d’exporter un surplus de richesses (dû aux déficits du pays A) sans contreparties de richesses, i.e. gratuitement.

Pour les pays C, ils n’y voyaient pas d’inconvénient avec le dollar US. Bien, au contraire, c’est grâce aux déficits américains, qu’ils pouvaient exporter et amasser plus de réserves de change. De même, avec les pays B qui sont détenteurs de monnaies internationales (franc français, livre sterling, deutschemark, yen). Des réserves de change qui leur permettent de se constituer un panier de monnaies internationales déterminant le taux de change de leurs monnaies nationales (qu’elles soient convertibles ou non) et pour financer leurs importations. Et, sans ces réserves de change, les pays C ne sont pas solvables et ne peuvent importer de biens et services sinon avec le troc en des proportions infimes.

Donc pour les pays C, cette guerre monétaire entre pays occidentaux ne les concerne pas, puisque, financièrement et monétairement et évidemment sur le plan économique, ils sont dépendants d’eux.

En revanche, les pays B sont touchés par les émissions monétaires ex nihilo du pays A. Du fait qu’il les prive d’une partie de leurs richesses. C’est ainsi que, le 15 août 1971, vu que le stock d’or a atteint un niveau bas qui ne pouvait être dépassé, le pays A suspend unilatéralement la convertibilité du dollar en or. Cette suspension devient en fait définitive à partir de cette date. Les pays B ripostent par une désaffection de leurs monnaies sur le dollar et abandonnent le change fixe (ancrage sur le dollar régi par l’or) pour le « change flottant ». Dès lors, la situation devient très difficile pour le pays A. Continuer à financer ses déficits commerciaux par la création monétaire ne fera que déprécier le dollar US dans les marchés monétaires. Puisqu’avec le change flottant, c’est désormais la « loi de l’offre et la demande » qui va déterminer les taux de change des devises sur les marchés monétaires. Certes, il y a le « change flottant impur » pour ceux qui dépendent du marché américain, comme l’Allemagne et le Japon, mais il demeure que la valeur de la monnaie américaine chute considérablement sur les marchés, et les États-Unis sont astreints à diminuer leurs importations, et donc leurs déficits extérieurs.

Les crises monétaires entre le pays A et les pays B s’aggravant vont amener le pays A à adopter une stratégie qui va changer complètement le cours de l’histoire. Cette stratégie américaine est encore à l’œuvre aujourd’hui, elle l’est en 2020 et le sera certainement encore dans les années à venir. En anticipant, et en faisant une digression, on peut dire que l’animosité entre l’Iran et les États-Unis relèvent en grande partie de cette stratégie, et l’option du programme nucléaire iranien relève en « autodéfense » face à cette stratégie. Il est certain que sans cette stratégie US, l’Iran ne se serait pas porté à rechercher la maîtrise du cycle nucléaire.

Qu’en est-il de cette stratégie ? Dès le début des années 1970, le pays A, très discrètement, pousse un groupe de pays exportateurs de pétrole à nationaliser leur pétrole. Appelons-les le groupe P, lettre initiale de « pétrole ». Les pays exportateurs de pétrole prennent le contrôle de l’ensemble de leurs gisements naturels de gaz et de pétrole, les oléoducs et les gazoducs. Toute l’industrie pétrolière est nationalisée. Les compagnies pétrolières étrangères qui activent dans ces pays ne sont plus que des acheteurs de pétrole, le coût de leur activité étant négociée. En clair, la nationalisation pétrolière est radicale.

Évidemment, cette stratégie n’apparaissait pas du pays A, et la série de nationalisations entre 1971 et 1973 a touché surtout les pays arabes qui dépendent des sociétés occidentales pour l’extraction et la commercialisation du pétrole. L’Algérie, en 1971, ensuite la Libye, l’Irak. L’Iran a nationalisé, en 1973, ses gisements de pétrole, ses oléoducs et gazoducs et toute son industrie pétrolière.

L’objectif de la stratégie du pays A était d’enlever tout pouvoir pétrolier aux compagnies étrangères des pays B sur les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Et peu importe que les compagnies pétrolière du pays A (américaines) soient sacrifiées par les nationalisations arabes et iraniennes. Ces deux régions devenaient des positions-clés dans la stratégie américaine. En effet, en pleine guerre avec Israël (quatrième guerre israélo-arabe), les pays arabes décrétèrent un embargo pétrolier contre les États-Unis et relevèrent le prix du baril de pétrole de 3 à 13 dollars.

Et comme le pétrole moyen-oriental et nord-africain est facturé en dollars US, le quadruplement du prix du pétrole permet alors au pays A, i.e. les États-Unis, d’imprimer plus de dollars ex nihilo, puisqu’ils sont adossés au prix du pétrole. Et comme la hausse du prix du pétrole oblige les pays B (Europe et Japon) d’acheter plus de dollars sur les marchés pour financer leurs importations pétrolières devenues plus chères, ces achats massifs de dollars permettent aux États-Unis de financer de nouveau leurs déficits commerciaux.

La facturation du pétrole en dollar sera étendue aux autres pays membres de l’OPEP. Ce qui va renforcer la place de la monnaie américaine dans le nouveau système monétaire international, basé « discrétionnairement » sur le pétrole des pays arabes. L’or noir remplaçait en quelque sorte l’or-métal du système Bretton Woods. Bien entendu, parler de ce système discrétionnaire américain était presque tabou pour les médias occidentaux.
 

  1.  Comment les pays arabes, l’Iran et les État-Unis ont sauvé le monde ?

 

 Ce que l’on doit souligner dans cette série de nationalisations par les pays arabes et l’Iran et le quadruplement du prix du pétrole, c’est qu’ils vont mettre fin aux crises monétaires. En effet, si les pays B certes ne refusent plus les dollars américains suite aux crises monétaires en 1971, le passage au change flottant va amener le dollar américain à se déprécier fortement sur les marchés puisque la Réserve fédérale américaine (Fed) continue à émettre de plus en plus de liquidités monétaires ex nihilo pour financer les déficits commerciaux avec les pays du reste du monde toujours croissants. Par conséquent, un dollar faible va rendre très onéreux les biens et services importés, d’autant plus que les États-Unis ont perdu en compétitivité face aux pays d’Europe et surtout le Japon, très compétitif dans le commerce mondial, il est devenu la deuxième puissance économique du monde.

Dès lors, au vu de ce qui précède, si on postule que les crises monétaires intra-occidentales n’avaient pas trouvé de solution, la situation économique mondiale aurait été extrêmement préjudiciable non seulement pour les États-Unis mais aussi pour l’Europe et le Japon. Bien entendu, le reste du monde en pâtirait aussi, puisque le commerce international aurait tendance à se contracter du fait que les États-Unis ne seraient plus la locomotive de l’économie mondiale. Les pays d’Europe refusant de financer les déficits commerciaux américains, et se mettant au change flottant, n’absorberaient pas des dollars américains non adossés à l’or. I.e. issus des déficits extérieurs américains.

En clair, si le moteur de l’économie mondiale n’était pas remplacé par une autre puissance, le monde allait inévitablement s’acheminer vers une crise financière comparable à celle de la crise financière de 1929, et à sa suite la grande dépression économique des années 1930 qui a vu arriver Hitler au pouvoir en 1933, et le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale.

Or, le plus grave si une telle situation surgissait, et que le monde se trouverait privé de locomotive comme le furent les États-Unis depuis 1945, « une crise économique mondiale due aux guerres monétaires intra-occidentales et la dépression qui suivrait ferait tomber tout l’édifice économique libéral occidental, libérant inévitablement la voie au communisme. »

Il faut se rappeler que le monde était en pleine guerre froide. D’un côté les États-Unis et leurs alliés, les pays d’Europe et le Japon, de l’autre l’Union soviétique et la chine, i.e. le bloc communiste. Il est facile de comprendre que si le capitalisme avait été incapable de sortir l’Occident de la crise économique interne, qui deviendra ensuite mondiale, la voie serait ouverte à la soviétisation et au maoïsme de masse du monde.

Aussi peut-on dire que l’intrusion du monde arabe et de l’Iran dans les affaires mondiales, nonobstant qu’elle le doit à la stratégie américaine que l’on peut qualifier de « planétaire » puisqu’aujourd’hui encore cette stratégie suit toujours son cours, a été centrale dans la sortie de crise de l’Occident. Le monde arabe et l’Iran, et c’est une vérité historique, ont non seulement « sauvé »l’humanité d’une voie toute tracée au communisme puisque plus d’un milliard d’êtres humains de l’humanité y vivent déjà sous régime communiste, mais ont aussi « sauvé » les économies occidentales, et par leur biais, l’économie mondiale.

Un autre point important à souligner, l’augmentation du prix du pétrole, en 1973, au demeurant n’a été au fond qu’un réajustement au vrai prix du pétrole puisque celui-ci était pratiquement bradé à 2 ou 3 dollars le baril et ce, par la politique pétrolière intéressée et « mercantile » de l’Occident. Mais les crises monétaires perdant de leur acuité, le réajustement de l’économie mondiale par l’augmentation des prix de pétrole a permis de renouer avec la croissance économique mondiale, et se faisant, a permis de sauver des dizaines de millions d’emplois en Occident et dans le reste du monde.

Le monde a encore en mémoire, il y a 90 ans, les dizaines millions de chômeurs aux États-Unis et en Europe dans les années 1930. Et surtout les six millions de chômeurs allemands – le taux de chômage est passé de 6 % en 1928 à 43,9 % en 1933 –, qui ont permis l’accession d’Hitler au pouvoir en Allemagne.

Ce qu’on peut dire encore sur les chocs pétroliers qui ont survenu dans le monde, s’ils ont provoqué en Europe des crises énergétiques mais vite résorbées par un rééquilibrage monétaire avec les nouveaux prix, la croissance économique mondiale de nouveau est repartie parce que cette fois-ci, elle avait deux moteurs en amont pour doper la demande mondiale. Au premier moteur américain « régénéré par les pétrodollars » s’est joint un deuxième moteur, et toujours par les « pétrodollars », les pays producteurs de pétrole arabes et non arabes.
 

  1. Les pays arabes, l’Iran et les États-Unis sont les « clés du monde »

 

 Évidemment, la situation financière mondiale ne va pas s’opérer sans soubresauts à partir de 1973. En revenant à la schématisation du système économique mondiale, on constate que les pays B qui sont aussi détenteurs de monnaies internationales, confrontés au quadruplement du prix du pétrole, enregistrent forcément des déficits de leurs balances commerciales énergétiques. Certes, ils ont toujours recours d’ajuster les prix des biens et services à la hausse du prix du pétrole. Mais ce n’est pas si simple dans le commerce mondial. Du fait que seuls les pays exportateurs de pétrole et les États-Unis, favorisés par la hausse du prix du pétrole, peuvent supporter le choc de la hausse des biens et services exportés par l’Europe, le Japon et les nouveaux pays industrialisés (NPI). Le reste du monde va s’en trouver très pénalisés et ne pourrait supporter une forte hausse des biens et services. Une situation qui provoquera une contraction du commerce mondial, et donc au détriment des pays industrialisés (Europe, Japon..) et des pays du reste du monde non exportateur de pétrole.

Une situation qui amène les pays européens à un ajustement pondéré des biens et services par les prix de façon à ne pas fortement affecter le commerce mondial. Comme ils sont obligés d’acheter des dollars pour financer leurs importations, et que malgré tout, le dollar se déprécie, vu que d’une part les déficits commerciaux du pays A sont récurrents, et que les pays P exportateurs de pétrole doivent vendre les dollars du pays A pour acheter des biens et services des pays B, entraînant forcément la dépréciation de la monnaie du pays A sur les marchés monétaires.

Une situation qui voit les monnaies des pays B s’apprécier, ce qui est négatif pour leur commerce extérieur, de plus, affectés par les déficits commerciaux énergétiques qu’il faut absolument les financer pour les besoins de leurs industries, les pays B n’ont pas de choix que de se mettre, comme les États-Unis, à « émettre des liquidités monétaires ex nihilo ». C’est ainsi que, par le biais des émissions monétaires ex nihilo de part et d’autre, et les dépréciations de leurs monnaies qui s’ensuivent, les pays A et B voient leurs déficits extérieurs se confronter les uns les autres. Ces émissions produisent un processus de balancier : « Tantôt c’est le pays A qui émet des liquidités et les pays B s’ajuste en émettant à leur tour, tantôt ce sont les pays B qui émettent des liquidités compte tenu de leurs déficits énergétiques et le pays A s’ajuste ». Et le processus de ce balancier monétaire repose sur les déficits extérieurs du pays A (États-Unis) et les pétrodollars et la réplique des pays B.

Pour les pays du groupe C, en particulier les pays exportateurs de pétrole, les excès de liquidités sur les marchés et qui ne sont pas « absorbés » dans les transactions internationales, sont investis en bons de Trésor américains. Et, bien qu’investis en bons de Trésor, ces placements augmenteront leurs réserves de change nécessaires pour leurs économies, en importation de biens et services et en viabilité leurs monnaies nationales. En clair, l’édification de leurs pays sur le plan économique tout en dopant la demande mondiale.

 

Cependant, un problème majeur va surgir avec les émissions monétaires récurrentes des pays occidentaux en lien avec les chocs pétroliers, eux-mêmes en lien avec les déficits extérieurs récurrents du pays A, i.e. la première puissance du monde qui refusait de diminuer ses déficits extérieurs et donc la voilure de son économie. C’est l’inflation mondiale qui va monter à deux chiffres et nécessité un deuxième choc pétrolier en 1979. Et on a vu ce qui s’est passé lorsque la Fed américaine pour lutter contre l’inflation a brusquement relevé son taux directeur de 10 % à 20 % au début des années 1980. Un relèvement du taux directeur qui a causé une catastrophe dans le monde. Le reste du monde voit son endettement exploser du jour au lendemain pour avoir emprunté à des taux d’intérêt très faibles du fait de l’excès de création monétaire par l’Occident.

Et on a vu que l’endettement mondial a fini par emporter le bloc soviétique. Chute du Mur de Berlin, en 1989, et fin de l’existence de l’URSS en décembre 1991.

Mais, comme on l’a vu, l’évolution économique du monde évoluait selon un processus naturel. Il fallait que ceci amène à cela. En effet, la Fed américaine n’a fait que lutter contre l’inflation qui risquait d’emporter le système monétaire international. Un troisième choc pétrolier après 1979 pour absorber les liquidités en dollars n’avait pas de sens, parce que le monde tombait dans une spirale de chocs pétroliers sans perspectives de sortie de la spirale inflationniste.

D’autre part, si la première puissance mondiale avait mis fin à ses déficits extérieurs, dans les années 1970, et les pays B, c’est-à-dire l’Europe et le Japon, n’avaient pas monétisé, à leur tour, leurs déficits commerciaux issus de la hausse du prix du pétrole, c’était le monde entier qui en aurait souffert.

Par conséquent, tous les événements qui ont eu lieu après 1945 étaient « nécessaires ». Les guerres que les États-Unis et leurs alliés, l’Europe et Israël, avaient menées dans le monde arabe étaient « nécessaires », et le sont encore aujourd’hui. Et c’est aussi le destin du monde arabe et de l’Iran parce que toute la force de frappe de l’Amérique se trouve dans leurs sous-sols. Et c’est là le paradoxe, ce ne sont pas les grandes puissances qui dirigent le monde, mais « les forces historiques relevant d’une transcendance divine qui dirigent le monde.  »

Pour donner un autre exemple, et celui-ci est lumineux, qui a sauvé l’Occident en 2008 ? Qui a permis à la Banque centrale américaine (Fed) et autres grandes Banques centrales du monde, à savoir la Banque centrale européenne (BCE), la Banque d’Angleterre et la Banque du Japon, à mener pendant une décennie des politiques d’assouplissement monétaires non conventionnels (appelés en anglais Quantitative easing) pour sortir l’Occident de la crise ? C’est le pétrole, et surtout arabe et iranien, parce que les plus grands gisements de pétrole du monde se trouvent au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

« Et les pays arabes en paient le prix par les guerres » que livrent la première puissance du monde au monde arabe pour le soumettre par la force à la « stratégie planétaire » qu’elle mène dans le monde. Évidemment, tout a une limite. Nous y viendrons dans les analyses qui vont suivre. Et nous verrons que l’inflation dans les années 1970 et l’endettement mondial dans le retournement pétrolier dans les années 1980 a un sens herméneutique. Dans le sens que ces phénomènes herméneutiques ne relèvent pas de l’humain, des grandes puissances, mais de la marche de l’humanité comme « elle a été et est programmée » et « restera toujours programmée » par Celui qui a créé le monde. Et que l’humain qu’il est le croit ou non importe peu, parce qu’il est simplement humain vivant de ce qu’il lui est donné de son humanité.

Comme, par exemple, les pays arabes n’ont aucune conscience de leur place dans les affaires du monde. Habitués à la guerre, ils ne savent pas qu’au fond, par les ressources de leurs sous-sols qu’ils détiennent, et évidemment la stratégie planétaire des États-Unis, que ce sont eux et elle les « clés du monde ». Que ce sont eux et les États-Unis qui ont sauvé le monde depuis les crises monétaires des années 1970 et « ils continuent encore à sauver le monde. » A voir les quantitative easing que les États-Unis ont injectés, et à leur suite toutes les autres grandes Banques centrales occidentales, émettrices de monnaies internationales, confondues, soit « plus de 10 000 milliards de dollars ex nihilo  ». Et ce, au détriment de la paix dans le monde arabe.
 

  1. Les conséquences qui peuvent résulter de la mort du général Qassem Soleimani. Les guerres par procuration dans la crise libyenne
     

 On le constate encore aujourd’hui. Si Donald Trump a ordonné le raid qui a tué le général iranien Qassem Soleimani, avec l'Irakien Abou Mehdi al-Mouhandis, leader des paramilitaires pro-Iran désormais intégrés aux forces de sécurité irakiennes, le vendredi à Bagdad, qui n’est ni plus ni moins qu’un assassinat, on peut s’interroger comment une grande puissance est arrivé à de tels expédients, plus terroristes que ce qu’elle qualifie d’antiterroristes. Mais cet homme est un général aimé dans son pays, on ne tue pas sans preuve et d’une manière immorale.

De même, la riposte par l’Iran par des missiles sol-sol à partir du sol iranien sur des bases américaines, un acte désormais de guerre, et d’après le décompte fait par l’Iran qui a annoncé 80 morts américains, comme on le lit dans la revue française « Express », du 8 janvier 2020 : « Dans un tweet au ton particulièrement léger et plutôt apaisant, le président américain Donald Trump a indiqué qu'il ferait une déclaration mercredi matin et laissé entendre que le bilan n'était pas très lourd. « L'évaluation des dégâts et des victimes est en cours. Jusqu'ici, tout va bien ! », a-t-il lancé. La télévision publique iranienne a de son côté annoncé 80 morts américains, un chiffre qui n'est pour l'instant absolument pas vérifié. » (3) Tout rime que ces événements n’annoncent rien de bon ni pour les États-Unis ni pour l’Iran.

Et si ces événements sont aussi « programmés », parce qu’ils doivent contrer les quantitative easing américains, européens et japonais qui sont aussi « programmés » et cherchent à « asphyxier » financièrement le monde. Le désendettement de l’Europe et des États-Unis passent par l’« asphyxie financière » du reste du monde et de son « endettement programmé » grâce précisément au processus des quantitative easing (QE) qui ne disent pas réellement leur « véritable secret » dans le financement mondial. Et ils visent principalement la nouvelle puissance économique mondiale, la Chine. Et tout ce qui se passe entre l’Iran et les États-Unis est en lien avec le « nouvel ordre mondial que la Chine est en train de façonner avec son renminbi (RMB), une monnaie devenue internationale, et ses formidables réserves de change. »

On a donc une programmation occidentale et probablement, au-dessus, une « programmation » transcendantale. Ou plutôt « toutes deux transcendantales ». L’homme ne fait que ce qui est en puissance dans l’histoire, et non l’histoire fait ce qui est en puissance dans l’homme.

Et une guerre qui serait désastreuse entre l’Iran et les États-Unis serait paradoxalement « bénéfique » pour le reste du monde. Le prix du pétrole va exploser surtout si le détroit d’Ormuz, par où passe un quart de la production mondiale de pétrole brute, est fermé par l’Iran. Un pétrole très cher va pousser les injections monétaires occidentales au paroxysme, la demande et la consommation mondiale vont exploser. La croissance économique mondiale va s’élever partout dans le monde, en Occident, en Chine, en Afrique, en Russie, en Amérique du Sud.

On comprend dès lors l’importance du monde arabe, de l’Iran et des États-Unis dans la marche de l’humanité. Un monde arabe qui n’a rien fait pour devenir ce qu’il est sinon ce que la géographie-monde a fait de lui. Il est bien évident que ni les États-Unis, ni les pays arabes ni l’Iran ne savent qu’ils ont sauvé économiquement l’humanité entière dans les années 1970 et continuent encore de la sauver y compris dans les années 1980 malgré l’endettement mondial, les années 1990 en permettant à la Chine de monter en puissance et surtout dans les années 2000-2014. Avec la première phase du début du troisième millénaire qui a vu avec l’entrée en guerre des États-Unis en guerre en Irak en 2003, les cours du pétrole plafonnés jusqu’à plus de 100 dollars le baril. Au plus haut de la crise, à l’été 2008, il a établi un record, 147 dollars le baril. Puis la deuxième phase, avec les QE, longtemps les cours sont restés entre 100 et 130 dollars le baril, jusqu’à la fin du premier semestre 2014.

De même dans la crise libyenne, une guerre occidentale qui se fait par procuration. Ce qui est incroyable, les États-Unis sont dans les deux camps qui s’opposent en Libye. Présents en Arabie saoudite, en Égypte, aux Émirats arabes unis (EAU) soutenant les troupes du maréchal Khalifa Haftar, rassemblés sous la bannière de l’Armée nationale libyenne (ANL), ces pays sont sous la dépendance américaine, de l’autre le gouvernement d’union nationale (GAN) dirigé par Faïez Sarraj, reconnue par la communauté internationale, et a le soutien de l’Occident et la Turquie. Il est évident que les États-Unis sont « parties prenantes dans les deux camps ». Et cette guerre entre Libyens et leurs soutiens contradictoires de pays arabes et de la Turquie va au-delà des relations conflictuelles pour la prise de pouvoir en Libye et de leurs soutiens régionaux respectifs. Les États-Unis profitent de cette guerre qui se fait par procuration sous leur égide et explique aussi pourquoi « il n’y a pas de consensus pour mettre fin aux milices armées et créer un État libyen souverain ». Pourquoi ? Parce que le conflit libyen est un peu comme un don de Dieu dans la stratégie planétaire des États-Unis. Stratégie basée sur le pétrole, et le pétrole arabe est leur « survie », c’est lui qui assure la puissance du dollar et les liquidités que la Fed américaine injecte dans le monde sans qu’aucune entité financière et monétaire dans le monde ne puisse contrôler son pouvoir d’émission. Et c’est ce pouvoir qui impose les États-Unis comme première puissance du monde.

Et l’Algérie, par exemple dans le conflit libyen qui la dépasse, la transcende même, doit s’échiner à rester neutre et à garder surtout ses frontières. Car le conflit libyen est international et a la bénédiction des États-Unis, eux qui sont les premiers récipiendaires du conflit, sur le plan géostratégique.

Cependant, il faut se méfier de la marche de l’histoire qui évolue assez vite. Au-delà des conflits moyen-orientaux et nord-africains, et des guerres par procuration par leur entremise, les États-Unis doivent compter avec un nouvel adversaire, et celui-ci est de taille. C’est la Chine qui va doucement mais sûrement influer très fortement sur la donne « pétrodollar ». Et probablement que la Chine va jouer très positivement dans la paix future au Moyen-Orient et en Afrique du nord, et ouvrira même une ère de paix pour ce monde intermédiaire. Et nous y viendrons dans une autre analyse pour étayer la justesse de cette perspective. Les Chinois, dans leur antagonisme avec les États-Unis, ne savent pas qu’ils sont aussi des instruments de l’Histoire. Et c’est cela qu’il faut démontrer.

Force donc de dire que le destin des États-Unis est lié conflictuellement à celui des pays arabes et l’Iran parce qu’il en va depuis des décennies de la santé économique du monde. Mais les dernières décennies apparaissent pour ainsi dire charnières et projettent déjà une histoire radicalement nouvelle du monde. Nous y arriverons dans les prochaines analyses.
 

  1. Conclusion

 

 Comme on l’a écrit dans une analyse passée. « Les plans concoctés par l’Occident pour inverser l’endettement ou du moins diminuer son endettement vis-à-vis du reste du monde réussira-t-il ? Certes, on constate bien que le plan occidental réussit puisque partout dans les pays du reste du monde qui ont accumulé des réserves de change, elles ont fondu. Pour certains pays, ils ont diminué de moitié, pour d’autres plus de la moitié dont l’Algérie, la Chine d’un quart. Mais l’Occident doit prendre en compte qu’il n’est pas le seul acteur dans la donne monétaire mondiale. Il y a la métaphysique-monde à l’œuvre dans le devenir du monde.

 On peut même pronostiquer, eu égard au blocage de la situation au Moyen-Orient qui est devenue une « véritable poudrière », rappelant les « Balkans avant la Première Guerre mondiale », que rien n’exclut que, de nouveau, le prix du baril de pétrole explose, et atteindra des sommets comme jamais auparavant. Un cours du pétrole à 200 dollars dans les années à venir, ce qui faussera les plans occidentaux de vouloir appauvrir les pays du reste du monde déjà pauvres. Et qu’eux restent riches. Alors que l’humanité est un tout solidaire. » (4)

Cependant, il demeure que la politique provocatrice du président Trump envers l’Iran pourrait amener ce pays à se doter de l’arme nucléaire. Dès lors que l’Iran maîtrise tout le cycle nucléaire, qu’est-ce qui l’empêcherait de procéder à passer le seuil nucléaire ? Et si un jour tous les médias du monde annonceront que l’Iran a procédé à un essai nucléaire à l’instar de la Corée du Nord. Dès lors que pourraient-faire les États-Unis contre l’Iran ? Les attaquer ? Déjà armé de missiles balistiques de grande précision, toutes les capitales et villes adverses seront sous le feu nucléaire iranien, que pourront faire les Américains ? Mettront-ils en danger Tel-Aviv (450 000 habitants), et plusieurs villes comme Haïfa Ashdod peuplées de plus de 200 000 voire 400 000 habitants. Et Ryad, la capitale saoudite, peuplé de plus de 6 millions d’êtres humains. L’Iran est peuplé de plus de 84 millions d’habitants. Israël et l’Arabie saoudite ensemble sont peuplés de 43 millions d’habitants.

Une guerre qui entraînerait une perte de 5 millions d’êtres humains de part et d’autre, sans compter les pertes américaines en bases et en flottes de guerre, affecteront plus Israël, l’Arabie saoudite et les États-Unis que l’Iran. Sera-t-elle sage cette guerre au regard des buts que poursuivent les États-Unis pour « dominer le pétrole du Moyen-Orient pour le dollar US » ? Ne sera-t-elle pas cette guerre, si elle venait à survenir, tout simplement une « punition divine » pour les hommes ? Parce que les hommes n’ont pas pris au sérieux qu’il existe un « Sculpteur du monde », Dieu, Allah ou tout autre nom du Créateur qui régit le monde, qui régit l’univers.

Enfin une « bonne nouvelle » sur la toile Internet aujourd’hui 8 janvier 2019. « WASHINGTON (Reuters) - Une résolution proposant de limiter les pouvoirs militaires de Donald Trump dans la crise avec l'Iran sera votée cette semaine à la Chambre des représentants, a annoncé mercredi sa présidente Nancy Pelosi.

« Pour accomplir notre devoir de protection du peuple américain, la Chambre proposera aujourd'hui une résolution sur les pouvoirs de guerre pour limiter les initiatives militaires du président contre l'Iran », dit-elle dans un communiqué.

« Cette résolution, rédigée par la députée Elissa Slotkin, sera transmise ce soir à la commission du Règlement et présentée demain », a-t-elle ajouté. » (5)

Vraiment une bonne nouvelle pour le monde. Puisse le Parlement américain vote une loi qui interdise des abus et limite les pouvoirs de guerre du président américain pour la protection des peuples et du peuple américain.

Toujours est-il, « le monde est un, et il restera toujours un, et tout ce qui se produit est pour un, pour que l’humanité soit. Et l’humanité est par elle-même mais ce « elle-même » lui est donné par son Créateur. Et ce sont cela que les hommes ne savent pas, ils crient qu’ils font mais en fait ils font que ce qui est déjà dans le Créateur pour l’humanité.  »

 

N.B. « Cette analyse qui est scientifique et objective dans son fond et sa forme est destinée aux historiens, aux économistes, en particulier aux argentiers du monde, i.e. les dirigeants des grandes Banques centrales du monde, et aussi aux politiques, en particulier ceux qui décident de la paix mondiale, et des pays comme l’Iran en guerre froide avec les États-Unis.

Ici l’auteur n’a aucun intérêt à tirer de ce qu’il écrit parce que, paradoxalement, et, pourtant en plein exercice de ses facultés, une pensée lui dit que ce n’est pas lui l’auteur qui écrit cette explication scientifique de la marche du monde, mais sa pensée qui lui fait écrire ses lignes. Une pensée dont il ne sait rien mais cette pensée lui dit que cette analyse est juste. Alors, convaincu de sa pensée, que les hommes qui décident de la paix moniale s’en inspirent, pour peu qu’ils sachent qu’ils ne sont que des instruments de l’histoire. Qu’ils doivent prendre conscience qu’aller à contre-courant de l’histoire, ils ne le pourront pas. Qu’ils ne feront que souffrir les peuples et leurs peuples avec des morts de part et d’autre. Qu’auront-ils à gagner ces décideurs du monde ? S’ils ne le pourraient mieux qu’avec la sagesse. S’ils peuvent trouver en eux de la sagesse. Et la sagesse, elle peut être trouvée pour peu que l’on pense très humainement, très humblement. Elle est à leur portée, et à la portée de tout être pour peu qu’il le pense. »

 

Medjdoub Hamed
Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective

 

Notes :

1. «  La bombe à retardement de la dette des pays en développement  », par le journal français Les Échos. Le 19 décembre 2019
https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/la-bombe-a-retardement-de-la-dette-des-pays-en-developpement-1157884

2. « La bombe à retardement de la dette des pays en développement », par le journal français Les Échos. Le 19 décembre 2019
https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/la-bombe-a-retardement-de-la-dette-des-pays-en-developpement-1157884

3. «  VIDÉO. L'Iran frappe deux bases abritant des soldats américains en Irak », par la revue française L’Express. Le 108 janvier 2019
https://www.lexpress.fr/actualite/monde/l-iran-frappe-deux-bases-abritant-des-soldats-americains-en-irak_2113713.html ?

4. «   Le monde arabe, les guerres au Moyen-Orient et leur contribution au progrès du monde ? Le prix du pétrole à 200 dollars à un proche avenir ?  », par Medjdoub Hamed. Le 30 novembre 2019

 

https://www.agoravox.fr/
www.lequotidien-oran.com

5. «  USA : La Chambre veut limiter les pouvoirs militaires de Trump  », par Reuters. Le 8 janvier 2020

https://fr.news.yahoo.com/usa-chambre-veut-limiter-pouvoirs-211556365.html

 


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