La stratégie du gang PS

par Ariane Walter
mardi 9 juin 2015

La stratégie du gang PS

 

Si je choisis ce mot « gang » c’est qu’il faut bien appeler un chat un chat et les employés d’une banque véreuse qui a pour objectif de vider les coffres de ses clients, un gang. Les hommes politiques actuels ne sont que les employés de Goldman Sachs. Le mot « banksters » est un peu romanesque pour définir la réalité sordide à laquelle nous sommes confrontés.

Il faut le mettre dans la tête des Français : les maux dont souffre le pays sont avant tout liés à une criminalité financière, à de la prévarication institutionnelle, les lobbys achetant tout ce qui peut être favorable à de nouvelles lois, elles-mêmes défavorables au peuple.

Si demain, tous les prévaricateurs, tous les escrocs, tous les voleurs, tous les criminels de la Finance et de la politique étaient en taule, la majorité des problèmes seraient réglés.

La FIFA est partout. Tout s’achète. La construction sociale du 20 ème siècle est rongée chaque jour. C’est une cathédrale humaine qui s’écroule.

 

Il est bien évident que le PS n’est rien de plus que l’UMP ou le FN, des partis payés par les multinationales pour donner l’illusion de la démocratie. Tout ceci, tout le monde l’a bien compris.

Il n’en reste pas moins que le PS a une valeur particulière qui peut le faire chouchouter de la haute finance : c’est que le peuple se tient plus tranquille quand il est au pouvoir.

C’est qu’il faut le comprendre, ce pauvre peuple, il a enfin mis des hommes de « gauche » à la barre, et certes, ils font n’importe quoi, mais comme on leur dit que la droite « Ce serait pire »…Alors ils restent dans leurs pantoufles à maugréer, ou à s’abstenir ou à voter pour la droite ou, les plus énervés, pour l’extrême-droite.

C’est là que commence l’histoire de la stratégie du gang PS.

« Au feu, les lascars ! »

 

Suite aux élections européennes qui virent Le Pen faire un joli score, sans aucun rapport cependant avec ce qui avait été annoncé, le PS s’est pris la frousse de sa vie en voyant que 2017 allait leur passer sous le nez et qu’ils ne seraient même pas seconds.

J’expliquai dans une vidéo (Le cigare de Valls) quelles avaient été, selon moi, les décisions qui avaient alors été prises lors d’une réunion secrète dont je supputais la teneur. Ceci aucun media ne s’en est fait l’écho. Mais on en voit, dès à présent, les effets. Je veux parler de la déclaration abracadabrantesque de Montebourg et de Pigasse, ce week-end !

 

La GAUCHE, (comme ils vont finir par nous faire haïr ce nom qui sera désormais imprononçable et pour mille ans,) la gauche a donc rameuté toutes ses troupes : de Valls, l’homme de droite et d’extrême-droite, à toute la coalition bordélique du FDG en passant par les frondeurs chamallows et les Verts et les mûrs pour des ministères. Tous, main dans la main, ont été confrontés à cette horrible évidence : « Si nous ne serrons pas le jeu, nous sommes cuits. » 

Ils ont donc adopté une stratégie qui est censée leur garder le plus de voix possible. Il faut proposer, en boutique, toutes les couleurs susceptibles de plaire à leur clientèle : du bourgeois qui est plus de droite que Juppé, au révolté qui suit Mélenchon en soupirant, sans oublier le coco qui veut avant tout que son parti ait des villes .

Nous avons donc sous nos yeux les effets de ces décisions.

-Lors du congrès du PS , se pavane l’aile droite, le général Valls de Bilderberg suivi de ses aides de camp, Hollande, Macron et toute la smala ! Ils foncent par la droite, indépendamment de toute morale. Ils bousillent tout. Ils violent avec leur 49/3.

En tête Hollande de La Palice :

« Lorsque les résultats seront là, il y aura adhésion. »

Puissant le niveau de réflexion de ce mec !

Il est soutenu par le chœur des vierges. Leur langage est inspiré par un nouveau Goebbels qui a dû leur rappeler qu’en matière de com, plus c’est gros, plus ça passe. Ainsi saint Rebsamen qui, ayant attendu toute sa vie d’être ministre , ayant été choisi pour le pire poste, prêt à dire n’importe quoi, a déclaré récemment que : les Français avaient deux ans pour s’apercevoir que Hollande était un grand président.

Le général Valls de Coué, héritier de la méthode, a repris la formule :

 "Il est un grand président de la République. Le pays doit le savoir."

Envoyez des flyers. Faites les distribuer par Cathy Guetta. Saupoudrez d’un peu de captagon car personne n’a compris !

Mais il n’y a pas que Goebbels qui travaille pour eux. « 1984 » est aussi leur livre de chevet. Là où la guerre est la paix etc… et la catastrophe du PS, la meilleure chose qui puisse arriver à la patrie.

Ainsi, Cambadélis, l’homme de la MNEF, spécialiste des embrouilles et à ce titre réélu à la tête du parti, ose déclamer devant une assemblée de végétatifs qu’on imagine payés pour être là, supposition qui sauve leur honneur :

Si le PS venait à disparaître la république perdrait sa meilleure défense

On rit, on rit…

 

Donc la droite dure du PS continue son job. Soutenue par une presse qui a pour patrons la clique des plus grandes fortunes de France. Un rapide petit rappel qui n’est pas exhaustif :

-Les Échos de Bernard Arnault (1re fortune française),

-
Le Point de François Pinault (3e),


Le Figaro de Serge Dassault (4e),


Libération et L’Express de Patrick Drahi (6e),


Le Monde et Le Nouvel Observateur de Xavier Niel (7e),


Direct Matin et Canal Plus de Vincent Bolloré (10e)

 

 

Mais dans cette histoire de gang PS, qui veut nous faire croire que Lucky Luciano entre dans les ordres, l’épisode le plus cocasse est donc l’intervention de Montebourg. Le petit minet Young leader of America comme Belkacem et tant d’autres.

Je pose comme hypothèse que Montebourg n’a pas démissionné de sa propre initiative, qu’on lui a demandé de le faire, lui proposant, pour 2017, le rôle de Robin des Bois qui était tenu par Mélenchon lors des élections de 2012. Certes Mélenchon est plus convainquant dans ce registre, l’autre ressemblant à un révolté comme un chat mouillé à un lynx, mais passons. La Merluche, malgré ses soumissions n’est pas encore totalement intégrable. Et ensuite il en énerve beaucoup dans la Sainte Eglise .

Nous allons donc noter les grandes directions du discours de Monty, l’américain populiste et patron à la fois. 

-1) Podemos ayant affolé les foules, les fraudeurs, pardon les frondeurs, ayant dit qu’un nouveau Podemos était à créer ( mais c’est sans les politicos , « Podemos », pas encore compris ?), Montebourg se place aussitôt à la tête du mouvement avec cette phrase admirable : En 17 années de vie politique, j’ai perdu mon temps". Et il enfonce le clou : "Je ne veux plus vivre de la politique. Je me tiens éloigné de ce système néfaste et dangereux", (Sous-entendu « jusqu’à 2017.) Ensuite, Mélenchon 2 , le retour. J’attaque le capitaine de pédalo avec furia : "On mène une politique qui étouffe l'économie et porte la responsabilité de l'augmentation du chômage"

Il donne aussi dans le lyrique. Il ne lui manque plus que de citer Hugo.

"Hébétés, nous marchons droit vers le désastre ! L'absurde conformisme bruxellois de la politique économique de la France actuelle est devenue une gigantesque fabrique à suffrages du Front national ! 

Si Montebourg avait encore pour certains une once de crédibilité, il faudrait y renoncer en voyant son Sancho Panca, le banquier Pigasse. A son sujet, Mélenchon qui a abandonné le M6R à ses cogitations et se prépare sans doute à rejoindre la Montebourgeoisie, dit qu’un banquier est bienvenu qui travaille pour Syriza et Chavez ! Il oublie de rappeler que Pigasse s’est fait des couilles en or lors de la déroute de la Grèce. Il avait proposé ses talents au Pasok ce qui lui avait rapporté 25 millions d’honoraires. Homme précieux.

Il avait également émis une supposition dont on n’entend plus parler. Curieux pour un homme si efficace :

Interrogé vendredi 30 janvier sur BFM, il a ensuite émis publiquement l'idée de diminuer de moitié de la dette, la ramenant de 200 à 100 milliards d'euros. Une idée qui a dû enchanter le parti d'Alexis Tsipras. Je pense que l’enchantement a disparu.

Pour ceux qui veulent rire, je conseille un ONPC au sujet duquel j’ai écrit un article plaisant. En voici un extrait :

« Pigasse, directeur de la banque Lazard qui a fait fortune grâce aux malheurs des Grecs, radinait sa fraise, se présentant comme un sauveur de la France. Le fils du docteur Diafoirus, spécialiste de la saignée, était au pied de la malade ! Et comme le mec est directeur du Nouvel Obs et du Monde, organes libéraux des libéraux purs libéraux, dont il nous avoue qu’il laisse les rédactions libres (il ferait mieux de les surveiller s’il est vraiment de gauche), on attendait avec impatience ses confessions.

Il a commencé en fanfare, chantant les louanges du gaz de schiste. (On a dû lui dire « Commence par ça, car après les gens vont de coucher. ») D’après lui, le redressement des EU est dû à ce gaz. (Et il a sans doute des amis qui attendent des autorisations.) Il fut aussitôt soutenu par Maud Fontenoy qui est une écologiste favorable aux gaz de schiste. (Comme qui dirait une végétarienne propriétaire de la ferme des milles vaches. Méfions-nous d’elle, en effet, car il me semble qu’autrefois elle était bien du genre à glisser un écouteur dans l’oreille de Sarkozy !)

Je ne sais qui informe le tandem Fontenoy-Pigasse. Ce doit être la gazette de Versailles. Il va falloir leur envoyer « Gasland » ou les dernières conclusions d’industriels bien placés. Ce gaz de schiste est un désastre, et sur les zones qu’il détruit il n’y a jamais eu autant d’alcoolisme, de prostitution, d’accidents mortels car les hommes qui s’abîment dans cette nouvelle ruée vers l’Or ne sont que de pauvres esclaves qui détruisent la Nature en se détruisant.

Mais le marquis Pigasse semble l’ignorer. Il ne connaît que ce qui intéresse les actionnaires…

Là encore Miss Polony a tiré un joli scud en faisant remarquer que son livre, "Eloge de l'anormalité", (on voit à qui le pamphlet est destiné) fourmillait de bonnes intentions, mais qu’il était totalement incohérent. (Bing !) Que Pigasse, en particulier, disait pis que pendre de l’UE, mais que sa conclusion était qu’il fallait encore plus d’UE ! Et qu’elle en avait assez d’entendre cet argument ! ("L’arsenic ne réussit pas au malade mais si on double la dose, ça ira mieux ! ») (Bong !) Caron ayant également remarqué d’autres fantaisies de raisonnement, Pigasse nous offrit alors un intermède dont je veux lui dire à quel point il a été remarqué pour ce qu’il est. Totalement travaillé par sa boîte de com et censé lui apporter un réel avantage, il a malheureusement eu un effet contraire. Plutôt que de répondre à Caron qui lui montrait les erreurs de sa dialectique, il a demandé un moment pour expliquer qui il était… (Petit passage appris par coeur...)

« Oui, je suis né au bord de la mer dans un petit village. Devant moi les vagues, derrière moi, rien. Pourquoi est-ce moi qui suis devenu un riche banquier alors que tous mes potes sont marins ou chômeurs, je ne sais… Je les respecte…Je ne vaux pas plus qu’eux…Ils sont peut-être plus heureux que moi, mais j’ai eu un éducation qui m’a ouvert au monde !..."

Ahahahahahahahaha !!

Ah ! Le story telling !

Il a continué ainsi un moment, pensant que cela l’exonérerait d’expliquer comment on peut être pour le peuple quand on veut le saigner, quand arriva ce moment délicieux où Ruquier, qui avait tout fait pour lui sauver la mise, donna la parole à Michel Onfray. Que pensait-il de M. Pigasse ? Et Onfray répondit :

« Je pense qu’il vendrait des frigos au pôle Nord et des radiateurs au Sahara !"

J’avoue que j’ai adoré Onfray ce soir-là !

 

Bon. Nous avons réglé le cas des deux groupes majeurs, celui du caudillo et celui du rebelle, les Verts iront là où on les paiera bien, passons au FDG .

Je laisse de côté « Ensemble » dont le nom est aussi un attrape-nigaud. Ensemble signifiant « contre Mélenchon » Lors d’une réunion publique à laquelle je participais, Autain, qui adore NKM, qu’elle voit bien en prochaine présidente de la république, a traité Mélenchon de menteur. Sympa. Et l’a descendu quand il a pris le parti de Poutine. Elle protège son avenir.

Les communistes, avec Laurent, continuent à rouler sur les deux côtés de la route à la fois. Ils tractent avec Bartolone tout en critiquant le gouvernement jusqu’aux prochaines élections. Votent pour eux les fanatiques du parti comme dans tous les partis. Il y en a qui votent pour Laurent, l’assassin du FDG de 2012, comme il y en qui votent pour Sarkozy ! Et pourtant ! Et comme même pour Balkany ! Et pourtant ! Et qui votent même pour Hollande ! Et pourtant !

Finissons sur Mélenchon qui, bien que connaissant toute la rustrerie et les traitrises de ces fauxcialistes, joue pour eux. On le verra quand il rejoindra Montebourg comme porte-serviette. Pour le moment, on ne lui a pas encore donné son rôle définitif, mais rôle il va y avoir, si on remarque à quel point la presse lui ouvre ses colonnes avec son hareng.

 

Les partis sont moribonds. Mélenchon, après les élections de 2012 avait levé un nombre étonnant d’abstentionnistes. Il était alors à l’aube d’une ascension qui l’aurait conduit aussi haut que Syriza et Podemos. S’il avait eu le courage d’être autre chose que le porte-parole du PC et le souffre-douleur du PS.

Il avait la possibilité de les détruire, mais non il a choisi d’être celui qu’on détruit.

Mais cela aussi est peut-être un plan pour lui attirer des fans de ce calvaire.

Quel gang !

 

Il faut sauver le soldat Hollande qui a les clefs des coffres de la nation !

Que ce serait bon de les garder encore un coup  !

 

Je crois que ça ne va pas marcher les gars…

Même pas la peine de s’appeler Cassandre pour le deviner !

 


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