La taupe de Bruxelles

par Sirius
vendredi 24 mai 2013

Il y a une taupe au sein de la Commission européenne. Avec une mission : saborder le travail de Bruxelles. Car, comme chacun le sait, les dirigeants européens tentent – avec un succès chaque jour plus évident – de sortir l’Union européenne, et la zone euro en particulier, de la crise. Et de retrouver ainsi le chemin de la croissance, du bien-être et du progrès social. Ce qui ne saurait tarder.

Bien sûr, cela impose de menus sacrifices, comme l’austérité et les coupes dans les budgets publics, les réformes structurelles (retraites ou marché du travail), les privatisations. Le problème, c’est que les peuples, aveugles comme d’habitude, ne comprennent pas toujours cette nécessité. En en tiennent rigueur à l’UE, qui dégringole dans les sondages.

C’est profondément injuste. D’autant que les dirigeants européens font de louables efforts de pédagogie. Or il est de plus en plus évident que quelqu’un, à Bruxelles, n’a de cesse de réaliser un travail de sape. Déjà, le plan qui visait à piocher dans les comptes bancaires des Chypriotes, même les plus modestes, n’a pas été du meilleur effet psychologique. Il a fallu le modifier en catastrophe.

Aujourd’hui, on apprend que la Commission va interdire aux restaurants de mettre sur les tables des petites bouteilles d’huile. Il s’agit de protéger le consommateur, fait-on valoir à Bruxelles, contre des restaurateurs peu scrupuleux qui, profitant de l’absence d’étiquetage, serviraient de l’huile de mauvaise qualité.

Nul doute que cette interdiction, qui devrait prendre effet en fin d’année, ne nourrisse encore une fois les sarcasmes des anti-européens primaires. Elle rappelle même le roman-pamphlet L’Insurrection (*), charge ironique et féroce qui imagine en les caricaturant les évolutions de l’Europe et de la mondialisation néo-libérale d’ici 2022. On finirait par se demander si ce n’est pas la taupe bruxelloise qui a écrit ce brûlot.

Cependant, à la décharge de Bruxelles, on peut noter que cette fois, ce ne sont pas les pays du sud qui sont visés, mais bien plutôt les grands producteurs d’huile d’olive que sont la Pologne, la Suède, la Finlande ou le Royaume-Uni. Il y a tout de même une justice.

(*) L’Insurrection, Pierre Lévy, Editions AEBRN, 2013, préface de Jacques Sapir


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