La théorie du genre

par Kookaburra
jeudi 1er septembre 2011

La théorie du genre, qui sera bientôt enseignée au lycée à l’initiative du ministre de l’Education nationale, se base sur une dissociation du sexe physique ou biologique de l’individu et son orientation sexuelle. Selon cette théorie, l’hétérosexualité n’est pas innée mais un acquis culturel imposé par l’éducation et par la société dans laquelle on grandit. Comme Simone de Beauvoir l’affirmait, on n’est pas né homme ou femme, on le devient.

Féministe, Simone de Beauvoir ne pensait qu’au rôle subalterne que la société attribue à la femme. La théorie du genre va beaucoup plus loin. Il s’agit d’expliquer aux jeunes que bien qu’ils soient physiquement masculins ou féminins, il leur appartient de définir leur propre orientation sexuelle, elle-même susceptible de varier au cours de la vie. Sous le terme grandiloquent orientation sexuelle, on comprend tout simplement le désir érotique, qui peut s’exprimer non seulement dans la hétéro- ou homo-attirance mais aussi dans la pédophilie, le sadisme, le voyeurisme etc.. On peut objecter que le désir sexuel ne détermine pas forcement le comportement sexuel. On n’est pas esclave de ses désirs érotiques. . . À moins qu’on veut faire sien le bon mot d’Oscar Wilde : «  La seule chose à laquelle je ne peut pas résister cest la tentation.  »

La théorie du genre (ou gender studies), est née aux Etats-Unis dans les années 70. Elle postule que le désir érotique soit indépendant du genre biologique de l’individu, qui est donc libre de choisir son orientation sexuelle. Ainsi, elle cherche à nier ou relativiser le différence et la complémentarité des sexes. La différence psychique entre homme et femme serait une pure construction sociale.

On voit qu’il s’agit avant tout de la question de l’homosexualité, et la théorie est, en effet, promue par les activistes homosexuels, pour lesquels l‘idéal recherché c’est que l’on puisse se marier avec une autre personne sans se soucier de sa sexe biologique. Ils maintiennent que l’identité sexuelle biologique est seulement physique et ne détermine pas le désir sexuel. La traditionnelle complémentarité de l’homme et de la femme est ainsi remplacée par une liberté absolue de l’orientation sexuelle. L’indifférence entre les hétéros, les homos, les bi et les trans devient la norme. C’est le désir qui détermine l’orientation sexuelle, et lui seul. Cela conduit à une nouvelle conception de la personne, libérée non tant de gênantes contraintes morales que du poids insupportable qu’impose la condition physique d’être femme ou homme. Cette théorie, enseignée aux adolescents comme une vérité scientifique, risque de les désorienter dans leur recherche d’un modèle pour construire leur identité.

Les textes dans les livres proposés pour les classes de première sont actuellement au cœur d’une polémique. Christine Boutin, la présidente du Partie Chrétien-Démocrate, a écrit une lettre de protestation au ministre de l’Education nationale, Luc Chatel.

"Il est impensable que ce qui ne représente qu’une option philosophique parmi tant d’autres soit présenté à des adolescents comme une explication scientifique : cela les incite à adhérer à une vision de l’homme et de sa sexualité qui non seulement est profondément contestable, mais qu’il ne relève pas du rôle de l’Education nationale d’inculquer", fait valoir l'ex-ministre du Logement. "Je n’accepte pas que les parents soient ainsi dépossédés de leur rôle d’éducateurs : c’est à eux qu’il revient de prendre en charge l’éducation affective et sexuelle de leurs enfants. L’Etat n’a pas le droit de s’attribuer ce rôle et de s’immiscer ainsi dans la formation de la conscience des jeunes".

Source : www.europ1.fr/France/Pas-de-théorie-du-genre-au-lycée

Dans le livre sur le sujet chez Bordas, on lit la phrase paradoxale :

«  Si, dans un groupe social, il existe une forte valorisation du couple hétérosexuel et une forte homophobie, la probabilité est grande que la majorité des jeunes apprennent des scénarios homosexuels. »

La phrase risque de laisser perplexe et les adolescents et les professeurs. De toute façon, le sujet est si délicat que les enseignants auront sans doute des difficultés à l’aborder.

Cette théorie relève d’un parti pris idéologique, et de l’introduire à l’école porte atteinte au devoir de neutralité de l’Education nationale. La décision de Luc Chatel de l’inclure dans le programme scolaire relève de l’électoralisme : les lobbies homosexuels, notamment, apprécient ce geste qui peut faire avancer leur revendication de mariage et de l’homoparentalité. Que Luc Chatel prend une telle décision sans consulter les parents et les enseignants renie les principes démocratiques élémentaires. Dorénavant il n’est plus possible de parler de la nature de la femme et de la mère, de l’homme et du père, de l’enfant, de l’élève et du professeur. Dans ce dérèglement général tout est malléable et les choses ne sont plus forcement ce qu’elles sont.

Réf. : Judith Butler - Antigone : la parenté entre vie et mort, EPEL 2003 / 96 p.

Défaire le genre [Undoing Gender], trad. de Maxime Cervulle, Paris, Editions Amsterdam, 2006.


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