La Turquie tousse, la partie de Chypre occupée par la Turquie se mouche / Turquie : puissance en devenir ou géant aux pieds d’argile ?

par PETINOS
dimanche 21 novembre 2021

 1. Baisse des taux d'intérêt décidée par la Banque centrale - La livre turque continue de baisser.

Cumhuriyet (19.11.21) écrit que la Banque centrale de Turquie (CBRT) a décidé de réduire les taux d'intérêt de 16% à 15%.

Le quotidien écrit qu'après que le président turc Recep Tayyip Erdoάνan a annoncé qu'il continuerait à lutter contre les taux d'intérêt, la livre turque (TL) a enregistré une dévaluation de 5,8%, la plus élevée depuis mars dernier, lorsque Naci Ağbal (membre de l’AKP d’Erdogan et proche du président turc) a renversé la présidence de la Banque centrale de Turquie (CBRT).

La Banque centrale de Turquie a déclaré, après cette déconvenue, que les hausses de prix étaient dues à des facteurs temporaires, situés en dehors de la sphère d'influence de la politique monétaire.

Le taux de change du TL contre le dollar était de 1 à 11,8 tandis que le taux de change avec l'euro était de 1 à 12,5.

2. La partie de la République de Chypre occupée par la Turquie souffre également ; la monnaie qui y circule est la livre turque / Le quotidien chypriote turc, Kıbrıs, sur la crise de TL : « Nous vivons dans la misère. »

Sous ce titre, la quotidien chypriote turc, Kıbrıs (19.11.21), écrit que la Banque centrale de Turquie a décidé le 18 novembre 2021, de réduire les taux d'intérêt de 16 % à 15 % et qu'à la suite de cette décision, les taux de change « sont devenus fous » dans la partie occupée de Chypre, atteignant de nouveaux records.

La livre sterling a été vendue jusqu'à 15 livres turques (TL), mais a clôturé à 14,60 TL.

Le dollar s'élevait en moyenne à 10,84 TL et l'euro à 12,29 TL.

« Une cherté excessive et une hausse imparable des devises étrangères ont rendu la vie des gens insupportable », écrit le journal, ajoutant que selon les taux de change publiés par la « banque centrale » de la RTCN (reconnue uniquement par la Turquie, son créateur), le salaire minimum net qui était de 4 324 TL dans les zones occupées correspondait, le 1er septembre 2021, à 519 dollars, 439 euros et 376 livres. Après deux mois et demi, le salaire minimum est tombé à 415 dollars, à 366 euros et à 308 livres.

 « Si les augmentations sont ajoutées à cela, les salariés au salaire minimum sont grandement appauvris », indique le reportage.

Le quotidien cite également l'économiste Ahmet Melih Karavelioglu qui a prédit une nouvelle baisse des taux d'intérêt lors d'une réunion du Conseil de politique monétaire de la Banque centrale de Turquie en décembre.

Notant que depuis septembre 2021, le TL a perdu 33% de sa valeur, Karavelioglou a ajouté qu'il semble que ce processus se poursuivra et que dans un avenir proche, les Turcs et les Chypriotes turcs connaîtront un processus avec des taux d'intérêt bas, des taux de change élevés et un TL sans valeur. .

3. Un centre de jeunesse sera construit à la Sainte Trinité avec le soutien de la Turquie

Selon la presse chypriote turque[1], la Mairie de la ville d’Agia Triada, située dans la zone occupée de Chypre (par la Turquie, depuis 1974), a annoncé la construction d’un Centre de jeunesse.

Selon l’annonce, le Centre sera construit en collaboration avec le « bureau de développement économique et de coopération » de la soi-disant ambassade de Turquie dans le territoire occupé de Chypre.

Le Maire de la commune a également remercié la Turquie, qui tient ses promesses, comme il l'a dit, et a exprimé ses remerciements particuliers au vice-Premier ministre turc, Fuat Oktay, pour sa contribution.

4. Selon le reportage du quotidien chypriote turc Avrupa, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu n'a pas nié que des Chypriotes turcs, dont des journalistes, des hommes politiques et des écrivains, n’étaient autorisés à entrer en Turquie.

La Turquie contrôle l’ensemble de la vie des Chypriotes turcs ainsi que leur volonté politique, avec le nombre de colons turcs qu’elle y a installés. Le régime turc se comporte à l’égard de la partie occupée de Chypre comme à une de ses provinces…

5. Le régime d'occupation est incapable de payer les salaires - Selon Detay (18.11.21), le soi-disant ministre des Finances de la partie occupée de Chypre, Dursun Oguz, dans ses déclarations exclusives au journaliste du journal Kıbrıs Postası, Gikhan Altiner, a avoué avoir besoin de ressources financières supplémentaires de 150 millions de TL pour pouvoir couvrir les salaires de novembre.

Dans ses remarques, Oguz a annoncé que le « Premier ministre » Faiz Sucuoğlu se rendrait à Ankara pour discuter des questions liées à « l'économie ». Les connaisseurs comprennent qu’il va encore quémander de l’argent au président turc pour répondre aux besoins de Chypre-nord. La Turquie couvre chaque année plus de la moitié du budget de cette partie de Chypre qu’elle maintient à bout de bras.

Se référant aux salaires de novembre, décembre et le 13e mois, Oguz a déclaré qu'il n'y avait pas de ressources financières, que le « peuple » devrait être conscient des difficultés financières. Il a ajouté que le 13e mois n'était pas une priorité pour le « gouvernement » puisqu'ils doivent d'abord trouver des ressources pour couvrir les salaires de novembre et décembre.

Oguz a également précisé que la Turquie ne leur avait pas envoyé d'argent pour couvrir les dépenses dans le domaine de la « défense », depuis deux mois. Il a déclaré que la Turquie était consciente de la situation et a ajouté que, comme elle a toujours été à leurs côtés, elle continuera à être à leurs côtés maintenant.

6. Conclusion :

Pour ce qui est du reste : les occupations turques en Syrie, en Irak, en Lybie, à Chypre, les violations des droits souverains de deux membres de l’Union européenne, à savoir Chypre et la Grèce, la chasse à la frégate française en Méditerranée, l’Anschluss sur l’Azerbaïdjan et l’agression contre l’Arménie, la guerre aux Kurdes de l’intérieur et de l’extérieur de ses frontières, l’utilisation de djihadistes syriens sur tous les fronts turcs et la flagrante violation des droits de l’homme par les islamo-conservateurs au pouvoir en Turquie, ne comptent apparemment pas.

Vive le monde angélique des relations internationales !!!  

[1] Vatan du 19 novembre 2021.

[2] Ana&tolia, 18 novembre 2021.


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