L'engin visé, appelé sans ironie "VerityScan" est se présente sous la forme d'une valisette, sous la marque d'Hart Intercivic. C'est une "optical system", et le contraire des "direct-recording electronic" (une "DRE" dit-on là-bas, à écran tactile)" à savoir que c'est un... bête scanner, qui lit une feuille de papier où le votant à noirci des cases, et transforme sa lecture en données numériques. Une sorte d'achaïsme, ou un objet bâtard entre le vote électronique pur sur écran tactile et le bon vieux carton à poinçonner qui avait été la risée du monde en 2000 en Floride. Mais qui utilise au moins une preuve papier au départ. A l'époque c'étaient les machines type "DRE" de Diebold et de Sequoia qui étaient apparues comme les machines les plus sujettes à être hackées, mais l'Hart Intercivic avait elle aussi été l'objet de critiques, déjà (avec ces e-Scan, ici à droite).
Elle le sera à nouveau en 2007 de façon plus évidente encore, dans l'Etat crucial de l'Ohio, avec la découverte de mauvais fonctionnement par la nouvelle responsable des votes, Jennifer Brunner, une démocrate remplaçante du républicain traficoteur J. Kenneth Blackwell, qui avait conclu qu'un bon nombre de machines présentaient de telles failles que l'élection aurait dû être invalidée, ce qui m'avait permis alors de titrer que Bush n'avait pas été élu. Quelques mois auparavant, Debra Bowen la secrétaire de l'Etat de Californie (Etat possédant le plus grand nombre d'électeurs) avait émis les mêmes réserves à propos des matériels Hart InterCivic, qu'ils soient sous forme de scanner ou à votre direct. Jennifer Brunner avait au final fait changer 50 des 88 comtés que compte l'Ohio.. en recommandant...
un système à scanner jugé plus fiable que celui des écrans tactiles à vote direct trop facilement hackable. Ces derniers pouvaient voir leur carte mémoire contenant les votes enlevées en quelques secondes, puis replacées avec un algorithme permettant d'inverser l'ensemble des votes. Or, le système proposé par Hart reprenait directement cette grave faille de la chaîne de recupération des votes. Et à ce jour, c'est toujours le même.
Ce système faillible, je vous l'avais donc expliqué :
"Les votes, dans le système Diebold, étaient stockés sur des cartes PCMCIA verrouillées par une clé du modèle de ceux qui figurent sur les bars de chambre d’hôtel, à savoir un modèle répandu partout et copiable à n’importe quelle échoppe du coin. Le remplacement en 15 secondes de cette carte par un autre modèle muni d’un logiciel qui faisant 4 lignes de code seulement était capable de modifier tous les décomptes, en faveur de tel ou tel candidat. La démonstration a été faite également par BradBlog. Le soir, les camionnettes pick-up qui ramassaient les cartes les entassaient dans des sacs type sac de sport non fermés, sans aucun scellé, à l’arrière, le véhicule portant un superbe autocollant de soutien à la campagne de W. Bush. La feuille d’émargement des bureaux de vote, contenant en filigrane le logo de l’Etat ou un insigne fédéral avait été remplacée par de simples photocopies. Bref, les deux élections consécutives de W. Bush ont été entachées de graves malversations, dont l’Ohio a été l’endroit privilégié, l’Etat étant un pion obligatoire sur l’échiquier de la conquête électorale et de la stratégie républicaine" avais-je écrit ici-même, il y a 5 ans déjà (**).
De même qu'il y a cinq ans (déjà !), je vous avais déjà trouvé une dénommé "Romney" (le même) dans le vote du New Hampshire, qui avait bénéficié du vote par machines à voter : "mais avant d’en arriver là, il vaut mieux décortiquer... et tomber sur un site, qui en quelques tableaux Excel vous fait découvrir une étrangeté fondamentale du vote du New Hampshire : selon que l’on vote classiquement, avec bulletin papier et urne, ou selon qu’on vote avec une machine à voter électronique, les pourcentages changent... Clinton récolte 5% de plus de voix dans les comtés où on vote électroniquement. Obama, en sens inverse, en perd 3, avec ce type de vote. Chez les républicains idem : Romney est le grand gagnant des machines avec 7% de plus, le grand perdant étant... MacCain, grand gagnant final pourtant. Bref, la disparité est trop grande : tout se passe comme si les machines sortaient invariablement un autre résultat que celui attendu par les sondages... ou surtout que les bureaux de vote classiques. On en arrive même à penser que l’on y est allé un peu fort pour tempérer les résultats, surtout du côté de Romney, ce pasteur illuminé qui veut devenir président. Seuls Huckabee et Ron Paul se voient "descendus" de 2% de différence avec les comtés votant classiquement, de même que MacCain. Tout se passe donc comme si les machines votaient invariablement différemment, en favorisant certains plutôt que d’autres" vous avais-dit, en concluant par la superbe phrase signée Joseph Staline : "Ce ne sont pas les votes qui comptent mais ceux quicomptent les votes"... Il y a cinq ans déjà, le manège électoral de Romney était déjà présent !
Le BradBlog, activistes de l'impartialité électorale, existent toujours, et ce sont les mêmes qui ont levé le lièvre le 12 octobre dernier (ou plus exactement , Gerry Bello and Bob Fitrakis de FreePress.org) en révélant les très étranges liens unissant Mitt Romney, via sa société d'investissement Bain Capital et son apport dans H.I.G. Capital, principale actionnaire des machines à voter fabriquées à Austin au Texas. On prend les mêmes et on recommence : c'est l'histoire des liens entre Wally O'Dell, le patron de Diebold et la famille Bush !
"Hart a annoncé l'accord en décrivant le rôle de HIG comme étant seulement un « co-investisseur", alors que le cabinet de services financiers qui a négocié l'entente décrit dans son propre message comme une acquisition à part entière : "Hart Intercivic a été acquise par HIG Capital à la fin de la semaine dernière. Les accords portent sur une relation à 2 + ans avec Hart" et HIG se félicite en clamant que "ça va être un grand partenariat " ! Il s'agît donc bien d'une manœuvre globale, la firme ayant changé de mains. "Cette semaine également, " continue Brad Blog, dans une vidéo qui a été un peu virale, le David Pakman Show Afficher a exprimé des inquiétudes compréhensibles sur les partenaires commerciaux étroitement liés à Romney ayant ce type de contrôle des entreprises sur un vote électronique important, par des machines extrêmement vulnérables et non sécurisées [PDF] - - et souvent invérifiables à 100% --- un système de vote et de dépouillement qui sont aujourd'hui utilisés, selon la base de données "VerifiedVoting.org" dans tout ou partie de la Californie, le Colorado, Hawaii, l'Illinois, l'Indiana, le Kentucky, l'Ohio, l'Oklahoma, l'Oregon, la Pennsylvanie, le Texas , en Virginie et à Washington." La vidéo liée à cette annonce est édifiante.
La faille principale décrite dans le rapport accusateur étant comme pour les autres machines Diebold la concentration des votes sur des cartes PCMCIA, si facilement accesibles et manipulables (un algorithme de recalcul peut leur être injecté en quelques secondes). "L'urne mobile" (MBB) est une carte de stockage PCMCIA utilisé pour stocker les informations sur les élections, y compris les résulats du vote et les bulletins exprimés. MBB est le moyen par lesquel les résultats des élections sont transférées du système de gestion des élections aux JBC (Judge’s Booth Controller (JBC) une machine qui dirige jusqu'à 12 machines à voter) par un Bus série universel. Les cartes MBB sont nécessaires pour de nombreux composants du système Hart Intercivic pour mener une campagne électorale, y compris, les JBC / eSlate, eScan, et BallotNow" précise la documentation de la firme.
Le système est à plusieurs étages, donc, et le maillon faible bel et bien la carte PCMCIA, le même maillon dangereux qu'il y a 5 ans : "à la fin de l'élection, l'unité entière, ou chaque MBB de chaque JBC et eScan peuvent être transportés physiquement au siège central pour le décompte. Alternativement, les centres de traitement régionaux peuvent utiliser les ordinateurs exécutant le logiciel Rallye (avec un module cryptographique) pour accumuler des résultats du MBB et de transmettre ensuite les votes électroniques sur le serveur Tally au siège de l'élection via une connexion modem." On retombe sur une collecte de plusieurs machines, et un envoi à un central via un... logiciel. Autrement dit un second moyen de tricher, en "tempérant" les votes juste avant la transmission par modem... qui permet aussi de prendre la main sur l'unité centralisatrice, qui n''est autre qu'un bête PC recarossé."En cas de défaillance, les feuilles de vote elles-mêmes peuvent être envoyées à une autre unité gérant un logicel global, appelé "Ballot Now." Les bulletins de vote en papier peuvent aussi être transportés vers une installation centrale où ils sont lus par un scanner optique centrale compte, ce qui fait un traitement d'image via BallotNow. Les votes sont compilés par Tally, qui utilisera la valeur cryptographique clé originale pour s'assurer que les votes ne sont pas altérées. Enfin, Tally produit diverses bases de données de résultats électoraux et des rapports". Bien entendu, la cryptographie utliisée n'a rien d'original, et un hackeur moyen peut la casser en quelques minutes. Ce que démontrait le rapport des experts, dans ses pages finales, en évoquant plusieurs scénarii d'attaques.... tous couronnés de succès !!!
Le plus net requérant la fameuse carte PCMCIA et un simple ordinateur portable à portée : "dans ce scénario, un assesseur malveillant d'élection trouve une occasion, après la clôture du scrutin pour modifier le contenu du MBB en utilisant son ordinateur portable personnel. L'attaquant identifie les bulletins contenant des votes pour un candidat dont il ne souhaite pas la victoire aux élections et écrase les bulletins de vote avec les dossiers contenant des votes pour un candidat, qu'il souhaite voir réussir. Après avoir maquillé le MBB, l'attaquant le remplace dans la chaîne attendue de la surveillance des votes. Les mesures de protection technologiques pour la détection de cette altération sont insuffisantes et ne peuvent, par défaut, être aperçues. Il en résulte un total des voix altérées qui ne peuvent être détectés dans l'éventualité d'un recomptage manuel des dossiers VVPAT de l'eSlate." En Ohio, en 2004, on y était pas allé avec le dos de la cuillère pour supprimer des votes démocrates :
Et il y a plus simple : la destruction du vote par un électeur lui-même, via les liaisons réseaux : "dans ce scénario, un électeur malveillant prépare un dispositif clandestin à apporter au bureau de vote. Cependant, cette fois, il plante son dispositif à l'intérieur du bureau de vote lui-même, où il est en mesure d'intercepter les communications entre le JBC et eSlates. Le dispositif peut émettre des signaux au JBC imitant la supression d'un nombre arbitraire de bulletins (même sans avoir entré les codes d'accès), et remplir de manière satisfaisante une urne électronique avec une attaque masquée".
Au final, cela rejoint une autre étude en date de l'été 2007, faite par l'Etat de l'Ohio (projet Everest) sur le matériel avait ainsi résumé les graves défaut des machines Hart Intercivic :
-Un attaquant peut contourner toutes les protections de données dans le Hart et Premier en exploitant une combinaison de nouvelles vulnérabilitées déjà connues.
-Il est possible de remplacer le microprogramme du système Hart en quelques secondes avec un accès sans entrave à l'équipement.
-Les composants du PEM Premier (l'encodeur de cartes mémoire) et le système (VCE les jeton codeurs d'électeurs) sont vulnérables à un grand nombre d'attaques qui, si elles sont exploitées peuvent compromettre l'ensemble du processus électoral.
-Le précédemment non évalué ordinateur Express PollBook de sondage électronique est totalement vulnérable à une attaque. L'équipe a été en mesure de remplacer totalement le logiciel sur le Pollbook et les données sur les électeurs en moins d'une heure d'accès à l'appareil.
-Il existe des défaillances critiques dans le logiciel de sécurité. Verdasys Digital Guardian. Ce logiciel est utilisé par l'Etat de l'Ohio pour défendre le serveur Premier GEMS sur lesquels les processus électoraux sont collectés.
Le piège de 2012 s'est déjà refermé : on avait calculé que le système mis en place en 2004 par Bush contre Kerry, s'il avait été réutilisé par par les républicains pour McCain aurait permis à Obama de s'en sortir quand même à condition d'avoir plus de 7% d'écart en Ohio, dans les sondages de sortir des bureaux ce vote, un score qu'un serveur détourné mis en place ne pourrait pas vaincre (Obama finira avec 4 points d'écart en Ohio !). En 2004, Bush avait battu Kerry en Ohio de 118 601 votes sur 5,6 de votants. Or ici, depuis 2004, justement, 28.9%des électeurs enregistrés aux Etats-Unis utilise un "direct recording electronic voting system", contre 7.7% en 1996 ; et les sondages parlent aujourd'hui d'une marge beaucoup plus étroite pour Obama...
Mitt Romney, déjà pris la main dans le sac dans le New Hampshire en 2004 (et en 2010 en trichant sur son lieu d'habitation) a-t-il fait acheter la firme Hart pour pouvoir intervenir sur les votes ? Le problème ne fait que débuter, semble-t-il, malgré l'avance prise par Obama... car dès les primaires républicaines en Iowa, Caroline du Sud et à nouveau dans le New-Hampshire, ça a commencé par un désastre total.... question transparence des décomptes. On avait ainsi comptabilisé 122 000 votes une heure avant même la fermeture des bureaux, donnant un Rick Santorum en tête de 4 voix pour finalement perdre de 8 devant Romney... sur les 122 000 votants... un véritable désastre, d'où Romney était sorti en tête après avoir été fort malmené : le syndrome de G.W.Bush attendant nerveusement le lendemain matin dans son ranch le résultat des tripatouillages de la nuit de son informaticien Connell est encore dans toutes les mémoires...
les républicains, tenteront, on s'en doute, de colmater les insuffsances criantes de leur candidat (à l'entendre parler, on finirait par croire G.W.Bush intelligent !) par des manœuvres dont ils ont le secret, et ceci en est une. Karl Rove rode depuis longtemps déjà sur la campagne actuelle... à collecter de l'argent par tous les moyens, pour commencer.
Et Mitt Romney, choisi par Homer Simpson, de débarquer maintenant avec sa valise magique...
(*) j'y reviendrai très bientôt avec des exemples assez ahurissants.
(**) on va bientôt reparler de Connell !!!
-sur le vote aux USA et la mort de l'informaticien Mike Connell, qui avait permis à Bush d'être élu en 2004 :
- un texte sur la reconnaissance tardive de sa mort :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-connellgate-70023
-la série décrivant la méthode utlisée pour le supprimer :
1) http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/le-cadavre-de-trop-dans-le-placard-49236
2) http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/le-cadavre-de-trop-dans-le-placard-49239
3)http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/le-cadavre-de-trop-dans-le-placard-49240
(4) http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/le-cadavre-de-trop-dans-le-placard-49351
5) http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/le-cadavre-de-trop-dans-le-placard-49456
6) http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/le-cadavre-de-trop-dans-le-placard-49457
7) http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/le-cadavre-de-trop-dans-le-placard-49529
8) http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/le-cadavre-de-trop-dans-le-placard-49538
l'ensemble est également paru chez Reopen :
1) http://www.reopen911.info/News/2009/01/04/le-cadavre-de-trop-dans-le-placard-de-wbush-1/
2) http://www.reopen911.info/News/2009/01/06/le-cadavre-de-trop-dans-le-placard-de-wbush-2/
3) http://www.reopen911.info/News/2009/01/07/le-cadavre-de-trop-dans-le-placard-de-wbush-3/
4) http://www.reopen911.info/News/2009/01/09/le-cadavre-de-trop-dans-le-placard-de-wbush-4/
5) http://www.reopen911.info/News/2009/01/16/le-cadavre-de-trop-dans-le-placard-de-wbush-5/
6) http://www.reopen911.info/News/2009/01/23/le-cadavre-de-trop-dans-le-placard-de-wbush-6/
7) http://www.reopen911.info/News/2009/01/25/le-cadavre-de-trop-dans-le-placard-de-wbush-7/
8)http://www.reopen911.info/News/2009/01/28/le-cadavre-de-trop-dans-le-placard-de-wbush-8/
-un article sur l'usage des machines à voter.. en Georgie (le pays, pas l'Etat US) :
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/ou-comment-gagner-une-election-en-33969
PS : J'avais dès 2004 avec un collègue (David Latapie, du CEA) étudié en détail cette élection et ses résultats biaisés, dont voici la conclusion :
L'Ohio,état clé de la victoire programmée de George W.Bush avait émis un avis favorable en 2001 pour une autre machine que la Diebold. Son inventeur, Athan Gibbs, avait commencé à développer un programme seulement après été marqué par le fiasco de l'élection de Floride 2000. Basé comme les autres sur un système Windows, il présentait cependant un avantage sur ses concurrents : il en sortait un papier visible à travers un plexiglas et montrant la nature même du vote et son enregistrement. Une fois vérifié visuellement, le votant voyait ce reçu papier disparaître dans un réceptacle fermé alors qu'il en recevait personnellement le double imprimé. Sur ce dernier figuraient les renseignements sur la transmission effective du contenu au centre de comptage *un code confidentiel permettant d'appeler le centre de comptage". Le procédé était siglé, était efficace, et la machine s'appelait fièrement le "TruVote Voter Validation and Verification System". L'Ohio et le Maryland avaient d'ailleurs reporté leurs investissements en machines à voter, après des plaintes déposées sur le manque de fiabilité des machines sans papier de type Diebold.
On s'attendait donc à ce que l'Ohio s'équipât de Truvote. Un article paru en décembre 2003 dans le site Tenessean.com affirmait que le projet TruVote venait en effet deconnaître un sérieux coup de main en la personne de Bill Gates, Microsoft ayant apporté son aide à l'élaboration du système. Winston Smith, un noir, comme l'était Gibbs, directeur des fournisseurs dérivés (EOM) déclare en effet en mai 2002, dès son arrivée, que Truvote est la seule compagnie dans cette catégorie à utiliser l'opportunité d'utiliser un logiciel "pris sur l'étagère" et appelé... Microsoft." .Tout baigne donc, Truvote avait été un des tous premiers produits de petits créateurs nommés Microsoft. L'appareil n'était donc rien d'autre qu'un PC classique, sorti de l'étagère et relié à cette fameuse imprimante. Autrement dit, son coût était nettement inférieur à ces concurrents. D'où la fureur de ces derniers.
Son inventeur avait aussi d'autres arguments, en affirmant haut et clair qu'on devait regarder derrière les machines, les personnes qui les proposaient : Diebold et ES&S sont très intéressantes car toutes deux républicaines. Si vous faites quelques recherches, vous trouverez des détails intéressants". En résumé, si la presse faisait un réel travail d'investigation, elle aurait déjà découvert que les systèmes fermés de la concurrence étaient piégés et favorisaient ouvertement un seul candidat. Etant consultant informatique depuis 30 ans, Gibbs savait de quoi il parlait. Il allait même plus loin en jouant les devins. ) une radio "WVKO", il affirma même ceci : C'est absolument idiot d'acheter des machines électroniques qui ne peuvent pas produire de trace papier. Car automatiquement, l'ordinateur les ignore. Comment voulez-vous en ce cas recompter, ou corriger les mauvais fonctionnements sans une trace papier ?"
Winston Smith allant même jusqu'à affirmer qu'il était d'autant plus fier de travailler avec Gibbs qu'il était l'un de ceux qui avait le plus pâti de l'élection de 2000 et que de proposer un système qui correspond aux buts de la démocratie dans la société américaine est une histoire singulière. . En Géorgie l'assistant du secrétaire de l'Etat, Derrel L. Slayton, Jr, affirme que "c'est la solution parfaite"
Dès 2002, pourtant, les états concernés ont déjà subi le lobbying des autres concurrents, essentiellement de Diebold. En Géorgie, le cas Cleland fait dire à Gibbs : Comment expliquez-vous ce qui est arrivé au Sénateur Max Cleland en Georgie, comment explquez-vous ça ? Une étude du Maryland et les scientifiques du Johns Hopkins nous avaient pourtant prévenu des votes à l'aveuglette : "ces machines peuvent être hackées. Ils ont trouvé dedans des patchs et le fait que des assesseurs ont pu accéder aux machines pendant le vote. Comment les gens peuvent-ils accepter ça ? Durant le vote !
Durant le vote, affirme Gibbs, durant le vote !! Se sera sa dernière phrase officielle : le 12 mars 2004 Athan Gibbs au volant de sa Chevrolet Blazer est réduit en miettes à un carrefour par un de ces Freightliners semi-remorques à 18 roues pesant la trentaine de tonnes. Une Chevy Blazer, c'est quand même un 4x4 de plus d'une tonne et demie. Sa prophétie était remontée en très, très haut lieu, sans doute. Gibbs, auparavant avait eu toutes les tracasseries du monde pour faire certifier ses machines par le très prisé National Association of State Elections Directors. Et l'Ohio, depuis, avait déjà choisi (ou plut !t on lui avait imposé) le matériel que l'on sait.
La personne d'Athan Gibbs rappellera quelqu'un aux cinéphiles : Meryl Streep qui en 1983 endossait le r !le de Karen Silwood, morte en 1974 et qui voulait dénoncer les méfaits du plutonium dans la centrale nucléaire où elle travaillait. Sa voiture fut projetée en l'air par... un autre dix-huit roues.
Brooks Thomas, le coordinateur des élections dans le Tennessee dit lui qu'il n'a jamais vu une machine comparable à celle du TruVote. Le concert de louanges, unanime, est tel que le son des trompettes remonte en haut lieu.
Qui a dit que les Américains manquaient d'histoire ? Ils ont la leur, et elle a tendance à furieusement se répéter, il semble. Une vidéo rappelle ici qui était Athan Gibbs ; martyr de la démocratie aux Etats-Unis, lâchement assassiné (on ne peut croire à la fable de son accident)..
l'article du BradBlog :
le rapport calamiteux de 2007 :
-les documents Hart, qui montrent la facilité à modifier les votes :
comme par exemple dans "expander voter search"
ou l'interdiction de voter
-le tarif
un e-Scan est vendu 5 940 dollars pièce.
un Judge Booth Controller 3 300 dollars
chaque carte PCMCIA 66 dollars
- et il n'y a pas que cela :
un PC ordinaire est vendu 3000 dollars avec les logiciels de vote, un écran 24 pouces 400 dollars.
la fiche USB de cryptographie 108,90 dollars
Mais c'est à la fin du catalogue qu'on tombe sur le must :
Un "ePollBook " vendu 1200 dollars (1775 avec les softs) c'est le "
is Hart’s affordable, secure, and reliable way to quickly locate and accurately update a voter’s record. The large type, easy to read screen, and simple search techniques ensure the correct voter is found every time", à savoir le portable pour entrer dans le système et "updater" l'enregistrement de son vote... exactement l'engin de hacking de vote décrit dans l'essai...alors que c'est au départ un ordinateur pour
vérifier seulement les listes électorales....
le 15 mai dernier, à Galveston, ils ont été la source des erreurs majeures de vote..
. "Je ne comprends pas pourquoi ils nous recommandent autant d'utiliser les "ePoll" a dit un des assesseurs lors de cette élection... dont plusieurs résultats se sont joués à 51%...