La voiture électrique : c’est parti… et bien parti
par PELLEN
vendredi 23 octobre 2009
Il y a deux jours, j’ai eu l’insigne privilège d’essayer l’un des quatre exemplaires du roadster Tesla qui viennent d’être livrés en France ; l’exemplaire de l’heureux possesseur varois… Autant vous dire que je suis encore sous l’effet d’une sidération semblable à celle procurée par une expérience de science-fiction.
Pensez-donc : 255 chevaux de type Mustang, libérés à discrétion, sans aucun à-coup et dans un silence presque total, pour passer de 0 à 100 km/h en moins de 4 secondes, sur une petite route de campagne ! Je ne l’aurais pas cru sans l’avoir constaté moi-même : la poussée ressentie lors d’une telle accélération est du même ordre de grandeur que celle procurée par un avion de chasse.
Montée sur la cellule de la magnifique Lotus Elise, cette technologie d’avant garde est pourtant d’ores et déjà garantie 1 million de kilomètres, sans autre entretien que le renouvellement (ou les appoints) du liquide du système de refroidissement du pack de batteries… et le remplacement, de temps à autre, d’un des 6831 éléments lithium-ion de ce pack ; à quelle fréquence ? Seule l’expérience de ces riches pionniers le dira.
Par ailleurs, l’autonomie avérée de la machine est comprise entre 250 et 300 km, selon le type de conduite.
Quoi qu’il en soit, la classe de l’équipement intérieur du véhicule est du niveau de celle de tous ses homologues à essence, à ceci près que la Tesla est équipée d’une climatisation exclusivement électrique. Mais le roadster dispose d’une innovation révolutionnaire qui, à mon sens, se retrouvera dans la quasi totalité des véhicules automobiles de demain : le télédiagnostic de pannes. Vous êtes en rade ? Vous branchez la clé USB prévue à cet effet et, par l’intermédiaire de votre iPhone (ou de tout autre vecteur internet) vous recueillez immédiatement les instructions techniques vous permettant de vous dépanner infailliblement.
Une fois encore, le carnet de commande de la société de la Silicon Valley, qui commercialise ce petit bijou, tend à suivre la même dynamique que ceux de Microsoft et d’Apple. Aussi, n’est-ce sans doute pas un hasard de trouver parmi ses dirigeants les promoteurs de Google.
…Je vous aurai tout dit en vous apprenant que la superbe machine coûte quand même près de 90000 euros hors taxe !
Néanmoins, jamais comme ce matin là j’ai eu le sentiment d’être le témoin des balbutiements précurseurs d’une ère nouvelle : celle d’une révolution dans le transport automobile, contre laquelle personne ne peut désormais plus rien. J’ai davantage encore pris conscience à quel point les moines-soldats de l’écologisme ne s’y trompent pas en jetant toutes leurs forces dans la bataille contre la voiture électrique – comme, jadis, les forces réactionnaires contre le train – parfaitement conscients que, demain, cette voiture électrique sera avant tout une voiture nucléaire ; tout au moins dans notre pays.
Je joins une photo de l’engin dont il est nécessaire de recharger les impétueux chevaux en 3 heures et demi… à l’aide d’une prise triphasée 3 fois 60 ampères, tout de même.