La voiture électrique, une arnaque ?

par olivier cabanel
lundi 5 novembre 2018

Sous prétexte de vouloir en finir avec le diésel, assurant que c’est pour prouver son engagement dans la transition énergétique, le gouvernement taxe à tour de bras le carburant... et encourage l’achat de voitures électriques... mais ne s’agit-il pas d’un nouveau tour de passe-passe dont Macron est coutumier ?

En effet, la chasse aux sorcières des « voitures pas-propres » serait destinée à valoriser les voitures électriques, lesquelles seraient la panacée... ce qui reste à prouver.

Ce serait oublier bien vite que l’électricité dans notre pays est à 75% d’origine nucléaire, et à voir avec quelle lenteur ce gouvernement agit pour fermer une seule centrale, on peut légitimement s’interroger sur sa réelle volonté de sortir du cycle infernal du nucléaire, d’autant que personne n’a oublié que le 1er ministre était, il y a peu, un lobbyiste acharné de l’énergie nucléaire... et qu’il songe sérieusement à mettre en route 2 ou 3 nouveaux EPR, malgré l’échec patent de celui de Flamanville, qui, ne l’oublions pas, a multiplié son prix par plus de 3, et pris 10 ans de retard, à vue de nez. lien

Un rapide calcul amène ce constat : 40 millions de véhicules dans le pays, c’est 400 000 MWh, et comme un réacteur nucléaire produit  20 000 MWh/jour, il faudrait 20 réacteurs supplémentaires pour couvrir les besoins des voitures électriques.

Finalement, la voiture électro-nucléaire génère presque autant de carbone qu’un diésel. lien

Cerise sur le gâteau, les tenants du nucléaire continuent de répandre le mensonge d’un nucléaire qui serait « un mal nécessaire », et qui n’aurait pas d’impact sur le climat. Lien

Une prolifération de voitures électriques génèrerait en effet une nouvelle poussée vers le nucléaire, puisque les énergies propres sont en France singulièrement en panne, accusant un retard considérable par rapport à nos voisins.

Car, bien entendu, si l’éolien, le photovoltaïque, voire l’hydraulique ou le méthane fabriqué, prenaient le relais, ça pourrait changer la donne... mais ce n’est pas le cas... alors que ça pourrait l’être à l’instar de la Suède, et d’autres pays, réellement engagés dans la transition énergétique.

C’est, en effet, grâce aux eaux usées, lesquelles produisent du méthane, que des bus suédois parcourent les routes du pays sans dégager beaucoup de pollution. lien

Mais revenons à la voiture électrique.

Une des critiques, et non des moindres, est relative aux batteries, qui, comme on le sait, ont une vie limitée... 5 ans, même si les constructeurs font les promesses peu crédibles d’un allongement de cette durée.

Ce sont finalement les charges/décharges qui limitent la vie des batteries, mais pas seulement : le roulage par temps froid, les arrêts fréquents, les accélérations trop fulgurantes, l’usage de la clim en été, sont autant de facteur raccourcissant leur vie.

On ne compte donc pas en année, mais en cycles (chargement/déchargement), et généralement, on peut aller jusqu’à 2000 cycles, avant le remplacement des batteries, même si les afficionados de ce choix énergétique assurent que ces cycles atteindront un jour le chiffre de 10 000. lien

L’un des autres problèmes concerne la pollution qu’elles provoquent, et certains vont jusqu’à affirmer que ça pourrait être notre prochaine catastrophe environnementale.

Leur production nécessite des matériaux rares, comme le lithium par exemple, une ressource difficile à extraire et dont la production a des impacts importants sur l’environnement, s’il faut en croire une étude menée en 2013 par l’EPA (Environnemental Protection Agency). lien

Outre le problème de toxicité généré par l’extraction du lithium, celui-ci provoque d’importantes émissions de CO²... et sa rareté limitera son utilisation.

Ajoutons pour la bonne bouche que la production d’une batterie de voiture électrique nécessite plus de ressources et pollue plus que la production d’un moteur à combustible, alors que cette batterie représente 40% de l’empreinte carbone d’un véhicule électrique.

Puis se pose la délicate question du recyclage de ces batteries.

S’il faut en croire la plateforme de l’engagement RSE et développement durable, aujourd’hui, en Europe, seul 5% des batteries lithium sont recyclés... même si les constructeurs assurent que par la suite des filières de recyclage devraient être trouvées... mais n’est-ce pas les mêmes promesses que les nucléocrates nous avaient fait, alors que nous nous trouvons aujourd’hui avec des tonnes de déchets nucléaires dangereux dont on ne sait que faire ?

A ce jour, les ingénieurs qui se sont penchés sur la question délicate du recyclage du lithium affirment qu’il serait possible de récupérer entre 50 et 85% des matériaux grâce à « des processus chimiques complexes »... et apparemment très chers... mais faut-il les croire aveuglément ?

Les batteries en fin de course non traitées posent un grave problème à l’environnement, générant des gaz toxiques, des polluants contaminants les sols des déchetteries...

Arrivé à ce point, c’est le serpent qui se mord la queue, car pour que l’industrie du recyclage se développe, il faut qu’elle soit rentable, et pour qu’elle le soit, il faudrait que les acteurs, publics ou privés, soient prêts à la prendre en charge... et pour qu’ils s’y décident, il faudrait attendre que les impacts environnementaux soient importants, et commencent à coûter trop cher à la collectivité, tant en terme financier, qu’en terme de santé.

C’est le dilemme que nous vivons actuellement avec l’industrie nucléaire, et on peut légitimement se poser la question de l’intérêt du développement de la voiture électrique dans ces conditions. lien

Il reste bien sur la possibilité de développement de l’hydrogène, de la pile à combustible, pour l’instant du domaine de la fiction, malgré les avancées. lien

Pas étonnant dès lors que des citoyens en colère devant les hausses successives des taxes sur les carburants aient décidé d’agir le 17 novembre prochain, avec, pour certains, la volonté de « bloquer tout le pays », jusqu’à ce que le prix du carburant revienne à des proportions raisonnables.

Certains veulent aller encore plus loin, faisant de cette journée une « journée morte », sans déplacement bien sûr, mais aussi sans achats, sans aller au cinéma, sans prendre de transports en commun, sans se déplacer tout court... bref, sans dépenser le moindre centime. lien

Mauvaise nouvelle pour le ministre de l’intérieur, d’autant qu’il semble que la police nationale fasse sécession, décidant de ce ranger aux côtés des citoyens le 17 novembre...

En y regardant de plus près, ce n’est pas tout à fait exact... c’est seulement l’UNPI, regroupant les associations et collectifs de policiers qui ont lancé cet appel...ce qui fait tout de même pas mal de monde. lien

Une carte des blocages actualisée chaque jour est visible sur ce lien.

Il existe même un page FB permettant à tout un chacun de participer à sa façon... et alors que les médias traditionnels font la fine bouche sur l’évènement, 78% des français soutiennent ce mouvement. lien

Mais revenons à l’écologie, et au titre ronflant de « champion de la Terre », généreusement attribuée à notre président, et que certain considèrent comme une blague, (lien) voire une provocation, surtout quand on réalise les incohérences du gouvernement dans tous les domaines de l’environnement. lien

Si on fait un petit retour en arrière, on ne peut que constater qu’ils sont seulement 16 pays, sur les 197 à avoir ont signé les fameux accords de Paris, ceux de 2015, à les avoir respectés, et la France n’en fait hélas pas partie. lien

En effet, quid de l’aide à l’agriculture propre, qui a fondu comme neige au soleil sous Macron... (lien) en complète contradiction avec les déclarations du gouvernement. lien

Quid du retard français en matière d’éolien, de solaire, de méthane fabriqué, de l’hydraulique, de l’hydrolien... bien éloigné de la plupart des pays européens ? lien

Quid de l’arrêt du glyphosate, dont on sait que les députés LREM ont refusé l’inscription dans la loi ?

Leurs portraits, permettant de les interpeller sont sur ce lien

Tout porte à croire donc aujourd’hui que Macron fait de l’écologie « de peau de lapin »... à coup de promesses illusoires, de beaux discours, mais sans passage à l’acte réel... manœuvre qui se veut habile alors que s’annoncent les élections européennes, espérant donc grappiller comme d’habitude dans l’électorat écologiste.

En tout cas, à l’Elysée, l’argent coule à flot, et on ne s’inquiète pas trop des difficultés que pourraient connaitre les « sans dents ». lien

Comme dit mon vieil ami africain : « quand le singe monte au cocotier, il doit avoir le cul propre ».

Le dessin illustrant l’article est de Red

Merci aux internautes pour leur aide précieuse.

Olivier Cabanel

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