Laffer, y’en a pas deux
par siatom
mercredi 10 juillet 2013
Si vous avez aimé les courbes, celle du tertre rouge sur le circuit du Mans, celle mirifique de l’inversion du chômage, ou encore plus vertigineuses celles de Nabilla et autres poupées Barbie de la triste téléréalité, alors peut-être accepterez-vous d’en reprendre une dernière pour la route, celle de Laffer.
Bien sur à côté des formes de ces bimbos, la courbe de Laffer a un pouvoir érogène moins évident mais si la discrétion ne vous messied pas, je vais tacher de vous faire apprécier quelques uns de ses attraits.
Au départ ce Laffer n’a rien pour nous plaire, il est américain, économiste et ce qui n’arrange rien libéral, alors pour gommer ce physique ingrat à nos yeux d’hexagonaux il invente sa célèbre courbe en espérant titiller une libido qu’il sait exacerbée.
Mais qu’y a-t-il derrière cette courbe ? Ce n’est que l’illustration de cette phrase maintes fois entendue dans les bistrots « trop d’impôt tue l’impôt » et souvent mal interprétée par votre voisin de comptoir persuadé que vous envisagez de lui en offrir un de …pot.
Car à chaque fois que Hollande jure croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer, qu’il n’y aura plus d’augmentation d’impôts, en voilà une taquine, qui surgit sur le prix de vente des cigarettes, l’autre sur le travail à domicile, ou encore plus subrepticement et sournoisement par le gel des barèmes.
Ce sont des entorses manifestes à la cohérence de son discours et l’on attendrait qu’il fasse preuve d’autorité, qu’il les vire avec perte et fracas, comme il le fit avec maestria avec la pauvre Delphine qui s’estimait menée en bateau.
Mais revenons à notre Laffer qui a des principes dont l’un énonce qu’au-delà d’un certain taux, toute augmentation restreint l’assiette sur laquelle celui ci est assis, et si le diamètre de l’assiette diminue, on peut penser que ce que l’on met dedans se trouve réduit aussi à la portion congrue.
On n’épiloguera pas sur la taxe à75%, botte secrète qui propulsa François au firmament des ennemis de la finance du temps où il était encore socialiste car elle ne nous concerne pas. En effet, parmi nous, point de sportifs de haut niveau, point de chanteurs à la voix cristalline, point de traders sous xanax, point de requins de la finance.
Non, uniquement du fumeur de base qui ira se fournir au marché parallèle ou franchira la frontière pour continuer à adorer ses dieux nicotine et goudron à moins qu’ils ne se décident à se convertir à l’abstinence tabagique.
Ou encore des retraités qui se désoleront de voir leurs pelouses croitre en même temps que leurs cranes se dégarnissent et qui seront contraints, en raison de lombaires arthrosés de faire appel à de la vaillante main d’œuvre qu’ils règleront, selon la formule consacrée, de la main à la main.
Et nos tenants de la pression fiscale qui à force de nous pomper verront leurs cuves se tarir et la croissance s’évanouir contempleront peut être cette courbe tant honnie en disant, mezza voce comme en écho à un fameux slogan publicitaire, et pour qu’on ne les entende pas proférer une telle insanité d’appellation non contrôlée socialiste « Laffer, y’en a pas deux ».