Laïcité et islamophobie
par Olivier MONTULET
vendredi 8 novembre 2019
Dans un état laïc (ou neutre) démocratique où la liberté de penser (et donc d'afficher et diffuser ces idées et convictions) on a évidemment le droit de critiquer et contester toutes les idées et donc aussi les idéologies, politiques, récits historiques, théorie scientifique et religions quels qu'ils soient. Naturellement une saine critique se fait avec des arguments adéquats et toujours sans violence ou disqualification de l'interlocuteur porteur de l'idée contestée, critiquée.
Mais dire qu'on à le droit d'être islamophobe, comme l'a fait Henri Peña-Ruiz, n'est pas acceptable. En effet, si islamophobie veut étymologiquement dire avoir peur de l'Islam, le mot veut dire racisme envers l'islam exactement comme xénophobie (peur de l'étranger) veut dire racisme envers tout étranger. Le Racisme est une violence sanctionnée par la loi.
Quand Henri Peña-Ruiz, pourtant défendeur de la laïcité en tant que liberté de croyance, dit on a le droit d'être islamophobe, il ne fait que banaliser et valider l'islamophobie. C'est de sa part une grave erreur et est innacceptable car constitue en soit non seulement une incitation à la haine mais aussi un acte raciste.
Si la liberté de croyance (et donc de sa publicité et de sa diffusion dans le domaine publique -sinon il n'y aurait pas liberté si elle était confinée au domaine privé-) est garantie, c'est que nos pouvons pas concevoir le monde, le réel sans croyance. Même la science se fonde sur des croyances ontologiques et épistémologiques. Il n'y a pas de croyance plus légitime que d'autre même s'il y a des croyances plus fondées (argumentées) que d'autres ou faisant plus consensus que d'autres (le consensus n'étant jamais une preuve irréfutable même en science).
Ce qui caractérise la démocratie (comme la science) c'est le débat. Toute limitations de la liberté de croire, de penser, de diffusée et de faire publicité des idées, des croyances et des débats est un acte liberticide des plus dommageable tant à démocratie qu'à la laïcité.
Les lois antiracistes ne luttent pas contre des idées mais contre la haine des autres et des idées des autres ainsi qu'en découlé la stigmatisation, la discrimination, la mise en discrédit, et l'incitation à la haine des autres et non de ces idées, croyances et convictions.