Lamentables médias
par Désintox
lundi 21 septembre 2020
Ces derniers temps, l'atmosphère devient nauséabonde, voire irrespirable, et les masques n'y changeront rien.
Cette odeur pestilentielle est celle du racisme. L'immonde caricature esclavagiste de la députée Danièle Obono par une feuille de chou, dont on ne se donnera pas la peine de reproduire le nom, est un signal d'alerte.
Aujourd'hui, le racisme a pignon sur presse, et ses adeptes assument tranquillement les actes les plus monstrueux de l'histoire.
Dans ce pays, certains tiennent une comptabilité des taux de mélanine des élus. Dès son élection, Danièle Obono est ainsi devenue la cible privilégiée des attaques de la droite extrême. Pourtant, il suffit d'écouter la députée pour constater que nous avons affaire à une élue sérieuse et humaniste. Ses électeurs peuvent être fiers de leur choix !
On ne le répètera jamais assez : la manifestation du racisme est un délit.
Quand un voyou met le feu à une voiture, il est évident pour tout le monde qu'il s'agit d'un délit. Si le délinquant essayait de se défendre en disant que les voitures provoquent des accidents de la route, tout le monde lui rirait au nez.
Comme l'incendie volontaire d'une voiture, l'expression du racisme est un délit. Cela ne se discute pas plus dans un cas que dans l'autre.
Cependant, on peut essayer de comparer la gravité des deux délits. Même si un pyromane met le feu à des milliers de voitures, cela constituera peut-être un crime contre les assurances automobiles, mais en aucun cas un crime contre l'Humanité. Par contre, la manifestation du racisme peut y conduire. Par conséquent le délit du raciste est bien plus grave que celui de l'incendiaire de voitures.
Dans l'affaire de la caricature esclavagiste de la députée, la diffusion de chaque exemplaire du torchon est plus grave que l'incendie volontaire d'une voiture ! Le délit est donc plus grave que l'incendie de 95 000 voitures.
Aujourd'hui, l'affaire est entre les mains de la justice. Souhaitons qu'elle ne soit pas laxiste.
Quand les mêmes sont (à peine) plus subtils
On a un peu moins parlé de l'exploit précédent du même journal : la pseudo affaire "Augustin". Oui, vous savez, le jeune qui aurait été passé à tabac par la racaille. En fait, l'enquête n'a révélé qu'une banale dispute entre deux jeunes gens, se soldant par un coup de poing. Évidemment ce n'est pas glorieux, mais ce n'est pas une affaire d'État !
On pourra penser que le second papier est un peu moins grossier que le premier. Toutefois, dans un pays de 67 millions d'habitants, des centaines de faits divers se produisent chaque semaine. En cherchant bien, on en trouvera forcément qui mettent en jeu des gens dont la couleur de peau est un peu plus foncée. On pourra ainsi faire de la propagande basée sur des faits isolés non représentatifs.
Et comme on en trouve pas assez, on enjolive ceux qu'on a en magasin.
Disons le en passant : il est décevant de voir un auteur d'Agoravox foncer sur l'intox et imiter servilement le papier du journal de droite, allant même jusqu'à reproduire la photographie du jeune homme mineur. Avec l'accord de la famille ? En respectant le droit à l'image ?
Quand ministre et médias tombent tous dans le panneau
Récemment, une troisième histoire m'a bien fait rire : l'affaire des "dealers" se filmant avec des "armes de guerre" à Grenoble. Une grande partie de la presse est tombée dans le panneau. Même le ministre s'est fait avoir, cultivant ainsi le fameux "sentiment d'insécurité".
Renseignement pris, il s'agissait du tournage d'un clip de rap , qui se conclut ainsi : "Les armes sont factices, les produits n'étaient que du CBD. Seules les friandises sont vraies". Et d'ajouter ironiquement : "un grand merci à BFM TV, CNEWS, LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ pour la promo".
Mais je dois dire que je ris un peu jaune. En effet, combien de lecteurs ou d'auditeurs, intoxiqués par les médias, auront-ils finalement appris la vérité ?
Vous imaginez un journal titrer à la une "Nous nous sommes fait berner par un grenoblois de 16 ans. Toutes nos excuses aux lecteurs pour vous avoir raconté des salades " ?
À quoi servent le racisme et la propagande sécuritaire ?
Au delà de la dénonciation, il convient de se demander à quoi servent le racisme et le matraquage sur l'IN-SÉ-CU-RI-TÉ.
Sur le plan politique, la grande majorité d'entre nous aurait intérêt à porter au pouvoir des élus désireux de réduire les inégalités. Seule une infime minorité devrait voter pour des politiques qui ne bénéficient qu'aux milliardaires.
Pour les plus riches, il faut donc absolument empêcher que les élections se jouent sur des critères objectifs. Il est donc nécessaire de détourner l'attention vers des questions "sécuritaires", "raciales", etc.
Cela se reproduit tous les cinq ans, au rythme des élections présidentielles. Jusqu'à la prochaine, on va nous servir cette propagande, matin, midi et soir.
Le racisme est un outil politique. Sinon, il aurait disparu depuis longtemps.
Note
À propos de la "bien-pensance"
C'est la dernère combine des racistes : dénoncer leurs adversaires comme des "bien-pensants".
C'est d'ailleurs assez drôle : depuis que l'un d'entre eux a sorti cette formule, tous les autres la répètent comme des perroquets.
En fait, ils exagèrent
Pour être contre le racisme, il n'est même pas nécessaire de bien penser. Il suffit de penser, tout simplement.
Illustration : source Wikipedia licence Creative Commons.