Laurent Gbagbo, le sauveur du panafricanisme
par Allain Jules
jeudi 17 février 2011
Un intellectuel est une personne dont l’activité repose sur l’exercice de l’intelligence, de la vérité et des valeurs. Or, sur le dossier ivoirien, on voit des « intellectuels » prendre leur plus belle plume pour asséner des contrevérités abyssales, le mensonge étant devenu leur acolyte. Faire preuve de mauvaise foi en traficotant un incident électoral, le déclinant en panafricanisme de pacotille ou de souveraineté morbide sortie de nulle part, ce n’est pas être intellectuel mais être ignorant ou menteur. C’est au choix. Jusqu’à quand va-t-on laisser perdurer la plus grande imposture de ce début d’année 2011 et arnaque électorale ?
Les mensonges proférés et les injustices causées par le clan de Laurent Gbagbo resteront marqués au fer rouge sur la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens. Chaque jour qui passe, le zèle du président autoproclamé ressemble de plus en plus à ce dernier soupir d’un animal asphyxié, d’un homme qui se noie mais qui s’agrippe sur les autres pour ne pas mourir seul. Le triste record de cette filouterie est la mort lente du système financier ivoirien, dont il tente de redéployer via l’Afrique du Sud. Sur place, de nombreuses banques privées sentant le danger d’un hold-up gbagbiste comme ce fut le cas à la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ou plus prosaïquement de réquisition, ferment. C’est ce que la BNP Paribas notamment. Laurent Gbagbo a réussi au moins une chose, c’est de faire croire à des nigauds que tout le monde en veut à la Côte d’Ivoire alors que c’est lui le problème. On peut comprendre certains illuminés dits chrétiens et les membres de son ethnie et les xénophobes qui croient vraiment qu’Alassane Ouatarra n’est pas Ivoirien.
A Abidjan, on assiste à un vaudeville ridicule. Laurent Gbagbo a saisi un tribunal ouest-africain pour contester la décision de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui exige son départ de la présidence de Côte d`Ivoire, et aussi contre les banques qui ferment. Le même a décidé de ne pas accepter les visas délivrés par l'ambassadeur de Côte d'Ivoire à Paris nommé par Alassane Dramane Ouatarra. Evidemment, gesticuler n'est pas gouverner. Il faut avoir les moyens de sa politique pour oser dire qu'on est président d'un pays alors que dans le même temps on est obligé d'accepter la présence de l'ONUCI ou des forces françaises de la Licorne, cette dernière qui a permis au quidam de se maintenir au pouvoir ne l'oublions pas, sinon les Forces nouvelles seraient aujourd'hui au pouvoir. Saint Evremond disait : "La raison d'état est une raison mystérieuse inventée par la politique pour autoriser ce qui se fait sans raisons." Or, que se passe-t-il en Côte d'Ivoire ? De l'esbroufe.
Laurent Gbagbo, sauveur du panafricanisme : c'est évidemment une boutade. Quand on sait que ses avoirs ont été gelés aux Etats-Unis et dans l'espace de l'Union Européenne, il faut vraiment être un peu timbré pour oser parler de panafricanisme accolé à un nom qui triture, souille et insulte les vrais panafricanistes comme Patrice Emery Lumumba ou Kwame Nkrumah. Quelle hérésie de faire même ce genre de comparaison ? Ce panafricanisme à la hussarde, de circonstance, ne fait qu'enfoncer la Côte d'Ivoire. Et que dire de la pseudo indépendance dont on se réclame alors qu'aucune société ivoirienne ou même africaine ne détient les clés de l'économie ivoirienne ? La filière cacao que Laurent Gbagbo veut refourguer à la Chine ou à la Russie voit le porte-monnaie des paysans du Cameroun, planteurs de cacao, se remplir de façon exponentielle. Comment peut-on ainsi tuer son pays simplement pour son pouvoir personnel ?