Le 1er avril, un poison et non un poisson pour les locataires

par CHALOT
mardi 31 mars 2015

Lundi matin 30 mars c’était l’agitation dans les rédactions, tous les journalistes ou presque ne parlaient que de la défaite de la « gauche » aux élections départementales….

Pour des dizaines de milliers de familles, pour des centaines de milliers de personnes, la préoccupation était ailleurs….

Ils sont à la veille d’une expulsion qui peut commencer le 1er avril et pour eux ce n’est pas un poisson, une blague mais une date fatidique, le début d’une peur au ventre

Des enfants sont inquiets, ils se taisent et restent de côté ou alors témoignent mais toujours difficilement. : « Nous allons devoir déménager » « On va tout nous prendre », « nous allons vivre dans la rue »

C’est un véritable traumatisme chez beaucoup d’enfants de familles expulsables.
Des familles expulsées, c’est la galère qui s’installe : l’installation provisoire chez des amis, la précarité du logement ou alors le séjour dans un hôtel, puis un autre.

Certaines familles sont disloquées avec des enfants placés dans des familles d’accueil ou dans des foyers avec comme conséquence humaine et sociale : la désespérance des parents et des enfants.

Les associations de solidarité sont sollicitées par de nombreuses personnes en détresse.

Aujourd’hui je vais en recevoir deux :

La première est en sur-occupation : ils vivent à sept dans 45 m2 et demandent un logement plus grand.

L’APL peut leur être retirée par la CAF à tout moment.

Le tableau ci-dessous est là pour rappeler le cadre

La notion de sur-occupation

La notion de sur-occupation est définie à l'article D 542-14-2° du Code de la sécurité sociale.
En fonction du nombre de personnes, le logement doit avoir une surface minimale.

Nombre de personnes

1

2

3

4

5

6

7

8 et +

Surface au moins égale à 

9 m²

16 m²

25 m²

34 m²

43 m²

52 m²

61 m²

70 m²

La deuxième est en voie d’expulsion.

C’est une famille qui a loué un logement à un privé….Elle paye le loyer régulièrement jusqu’au moment où elle apprend qu’il s’agit d’une sous location : de fait cet appartement appartient à, l’Office départemental de l’habitat et c’est un tiers, locataire qui l’a sous loué….

La famille, de bonne foi demande que la régularisation soit faite et qu’elle devienne locataire officielle de l’OPH…..

D’autres familles vont nous solliciter, mais il en existe beaucoup qui ne disent rien, qui acceptent le sort qu’on leur réserve….C’est d’ailleurs dommage car si elles nous avaient sollicités en amont nous aurions pu, le cas échéant les aider à déposer un dossier de surendettement ….

Nos associations participent aux mobilisations, aux manifestations comme à celle de samedi 28 mars à Paris mais pour nous, il reste le quotidien, c’est-à-dire, la défense individuelle des familles….

Parfois nous nous adressons au Préfet qui répond rarement, parfois nous sollicitons la presse pour qu’elle prenne des photographies et sorte un article qui permettra peut-être de faire aboutir un dossier.

De toutes façons, dans tous les cas, nous ne lâchons rien ni personne !

 

Jean-François Chalot 


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