Le bal des hypocrites autour de Chirac
par ddacoudre
samedi 17 décembre 2011
La condamnation de Chirac fournit le Buzz et les déclarations de satisfactions s’enchaînent.
Même l’UMP n’ose pas dire qu’il la regrette tant eux-mêmes ont surfé sur la probité, la moralisation et tous les laveurs de conscience qui finissent par se baigner dans le sang.
Ce n’est pas qu’il ne faille pas de justice, des comportements éthiques, déontologique, moraux, mais dans un monde où le « vice » et facteur de croissance il devient difficile de développer la « vertu ».
Alors l’appel à la mesure, au discernement, au bon sens, à la clairvoyance, à la compréhension, à l’entendement, à l’intelligence, à la lucidité, ce que l’on appelle la tolérance qui fonde aussi le libéralisme semble disparaitre de nos sociétés pour laisser la place à la passion, la manipulation, la haine, la vengeance, l’irrationalité, à l’opprobre, à l’abjection, à la culpabilisation, au discrédit, au mépris, au ridicule, au scandale, à la turpitude à la vilénie.
Un peu comme si reniant les réalités de notre condition humaine nous recherchions la vertu absolue, pour les autres bien sûr.
La vertu absolue comme d’autres courent après la liberté absolue, la vérité absolue ignorant qu’ils creusent leur tombe en étant incapable de poser une mesure humaine, nous sommes au bord de cette implosion, et nous n’en sommes pas responsable car nous sommes mortels.
Il est donc important de comprendre ceci :
Le Savoir est l’élément dans lequel baigne notre nature culturelle, et il nous faut regarder notre existence à l’échelle de l’espèce et de sa durée, tout en sachant chacun prendre au quotidien au travers des mots qui définissent l’humain et son monde, le plaisir que cela nous offre d’y appartenir.
Tout ceci commande d’être convaincu qu’il y a un absolu où tout ce que nous concevons s'écroule, Il est donc nécessaire de comprendre que quelqu’un qui dispose d’une certitude absolue peut se suicider car il est déjà mort. En fait c’est un mort vivant qui ne pourra plus rien apporter au monde, hormis sa destruction, car pour vivre il ne peut développer que la mort qu’il porte.
Nous pouvons donc comprendre combien il est difficile d’y échapper et pourquoi je n’en tiens pas les hommes responsables, mais seulement acteurs de leur destin dont ils ont la difficile tâche de réunir par leur intelligence les éléments qui conduiront à leur éviter de s’entre tuer.
En économie jean Marie Albertini la posé sous cet angle.
La rareté n’a rien de « naturel ». Dans le règne animal elle n’a pas de sens. L’animal s’adapte à son milieu ou il meurt. La rareté économique a une toute autre signification. Elle naît de la volonté de posséder ce que l’autre possède, afin de mieux l’imiter. L’autre nous incite à désirer un bien car il craint de voir notre désir se porter directement sur lui, avec quelques conséquences fort désagréables. Il accroît notre désir des choses, qu’il nous présente en faisant semblant de nous les refuser. Nous l’avons dit, c’est cette relation qui crée la rareté, et non une simple relation aux choses.
Son « invention » complétée par celle de la monnaie, s’inscrit dans la quête d’une violence non supprimée mais détournée. Elle est un acte de paix au même titre que l’invention de la monnaie, du travail, et fonde l’activité économique.
La monnaie rend les biens échangeables, le désir ne débouche plus sur le vol et la capture, mais sur la production qui permet de se procurer de la monnaie. La nécessité de produire des biens pour accumuler la monnaie institue le travail et développe la rationalité instrumentale, la technique. La production suscite de nouveaux désirs, les excite et accroît le sentiment de rareté par le désir contrarié de ce que possède l’autre (les « locomotives »). Pour vaincre la rareté, de nouvelles techniques sont mises au point. Nos vieux démons de la violence à l’état plus ou moins brut, qui nous jettent dans la guerre (ou sa préparation, activent cette évolution. La technique et son application à la transformation du monde élargissent le champ des productions possibles. A chaque élargissement du possible, la rareté ne recule pas, elle progresse.
Tout progrès technique, toute nouvelle production fait apparaître de nouveaux besoins et exige de nouvelles ressources. La rareté précédente est remplacée par une rareté nouvelle, encore plus contraignante. Les imbrications entre l’organisation des hommes et l’organisation des choses multiplient les accaparements, les inégalités, les désirs et les raretés. »…/
« « nous sommes ainsi lancés dans une course sans fin qui condamne à la croissance et par-là même à la rareté. Dieu fasse que nous nous complaisions dans la poursuite de ces leurres, car aujourd’hui nos techniques sont si puissantes que le déchaînement de la violence « traditionnelle » signifierait, le suicide de l’humanité. »…/
« le passage de la société traditionnelle à la société moderne se fait au moment où le détournement de la violence, autrefois dominée par le sacré, se réalise principalement sous l’égide de la rareté économique et son instrument : la monnaie. Certes, dans la société traditionnelle, l’économique existe ; mais il est en quelque sorte enkysté, voire intégré dans des rapports sociaux dominés par le sacré et le politique. La maîtrise de la rareté passe alors par les interdits (du sacré et du politique), par l’exercice de la vertu privée.
Enfin pour conclure sur un trait psychiatrique, la personnalité narcissique n’hésite pas à utiliser tous les moyens – chantage, séduction, violence verbale, mensonges – pour parvenir à ses fins, c’est à dire au sommet de l’entreprise et de la fortune. Cette dynamique n’a pas besoin de notre vertu, mais au contraire de nos vices, ou de certains de nos vices : ceux qui nous incite à posséder plus de choses »
Voila donc en bref ce qui guide nos sociétés devenu moderne que nous étendons au monde entier.
Ne vous méprenez pas il ne s’agit pas de faire de la morale seulement de dire que nous sommes guidés par nos vices et notre narcissisme, et que l’effondrement de la croissance conduit à retourner notre violence contre nous même que nous appelons l’insécurité sur laquelle se sont construite toutes les actions politiques de ces 20 dernières années.
Au cas où cela aurait pu échapper au regard de quelques uns nous avons passée notre temps à vides des poubelles et à jouer, les deux piliers de la dictature. Et nous pouvons en conclure qu’il est urgent de virer Sarkozy et Merkel et permettre à la BCE de financer la croissance.
Je vous invite donc à situer l’action de Chirac dans cette échelle des choses.
Et bien j’ai le courage d’écrire même, si j’ai toujours été son opposant, qu’il ne mérite pas la peine qui lui a été donné sur le sujet de sa condamnation, même si je suis pas un naïf, et que le secret défense couvre bien des agissements qui feraient bondir tous les vertueux criminogènes. Ainsi comme Emmanuelli, Jupé, Chirac ferme sa gueule, cela aura été son dernier acte politique, ne pas faire appel, et sa fille adoptive aurait pu se dispenser de sa déclaration.
Toutes les communes d’une certaine taille ont pratiqué et pratique encore sous des formes plus discrète la délégation de certains de leurs agents au service d’organisations, voire même prêtent les services de leurs agents à l’organisation de fonctionnement d’associations en tout genre dont aucune n’este en justice. Il n’y a pas un homme politique qui ignore cela et je ne m’arrête qu’à eux.
Cette pratique de la délégation existe dans le monde syndical sinon il y a long temps que le peu qui en reste chez certains aurait disparu.
Il appartient donc au législateur de codifier cette pratique et de faire financer aux yeux de tous par la collectivité de nécessaires délégations, du au choix de laisser la liberté aux citoyens d’adhérer ou non à une organisation politique ou syndicale. C’est le droit d’association mettant un terme à la moi Chapelier l’interdisant. La liberté d’association a dû se défendre de nombreux affront, avant d’être élevée au rang de liberté constitutionnelle en 1971, puis restaurée à l’égard des étrangers en 1981, et enfin garantie par la Cour européenne de Strasbourg en 1999.
Mais il faut savoir que nos choix ont toujours une incidence, et ce n’est pas parce que les citoyens n’adhérents pas à ces organisations que les activités démocratiques des unes et des autres cessent et que l’appel à leurs services diminuent.
Aussi aucun responsable politique ne prendra le risque de leur disparition, même s’ils les minimisent ou luttent les uns contre les autres.
Seul les peuples ignorants peuvent prendre ce risque, les narcissiques vertueux qui s’ignorent et que d’autres exploitent.
Chacun peut copier cet article, s’il sort, et le donner à un politique aucun deux ne dira le contraire de ce que j’écris, mais entre quatre yeux car ce que j’écris n’est pas diplomatique.
A vouloir faire fi des difficultés de la réalité tragique de ce monde à la poursuite de vertus mortifères nous le foutrons en l’air bien plus vite que si nous étions tolérant sans accepter ce qui ne l’est pas.
Alors quand j’entends notre président appeler à l’hallali d’une poubelle qui se vide et s’horrifier de crimes communs, alors qu’il à participé la boucherie libyenne (Natostop/Otanstop : démocratie de l'Otan en image, merci à seph pour le lien) je dis qu’il y a du discernement à avoir, et non à se réfugier dans la vertu.